Behaviorisme, 1913-1950 - John B.Watson (1878-1958), "Psychology as the Behavior Views It" (1913), "Behavior An Introduction To Comparative Psychology" (1914), "Psychology from the Standpoint of a Behaviorist" (1919), "Behaviorism" (1925) - Burrhus F.Skinner (1904-1990), "Beyond Freedom and Dignity" (1971) - Ivan Petrovich Pavlov (1849-1936), "Les Réflexes conditionnés" (1927) -   ...

Last update: 02/02/2023

 

"Notre comportement n'est-il au fond qu'une simple réponse à des récompenses et à des punitions?" - En 1910, l'étude du "comportement" va se substituer à celui de la "conscience", progressivement le "conditionnement" s'installe dans notre paysage intellectuel, plus insidieusement depuis la disgrâce apparente du behaviorisme dans la psychologie expérimentale, mais elle inspire toujours le contexte de la domination de l'être humain par l'être humain, et plus visiblement bien des théories d'apprentissage dans les domaines de l'éducation et la thérapie...

Le béhaviorisme va donc soutenir, à son origine,  que "le point de départ le plus fructueux de la psychologie est l'étude non pas de notre propre moi mais du comportement de notre voisin"  (the study not of our own self but of our neighbor's behavior).. L'être humain n'est plus qu'un organisme vivant parmi bien d'autres organismes vivants. Toute l'expression des objets mentaux qui nous identifient en tant qu'être humain, les rêves, les espoirs, les croyances, y compris les pensées, sont ainsi réduits aux activités observables et aux mouvements corporel.  Le fondateur du behaviorisme, "psychologie du comportement" ou "psychologie de réaction", John Broadus Watson, entend faire de la psychologie une branche des sciences naturelles et le célèbre acte de naissance du mouvement remonte à 1913, lorsque celui-ci publie "Psychology as the Behavior Views It" (La Psychologie telle que le behavioriste la voit)...

- Tournant du XIXe siècle, 1900 - Deux approches de la psychologie, alors centrée sur l'étude globale de la conscience, l'introspection, les conceptions, l'esprit -,  s'imposent au XIXe siècle et perdureront au cours des quarante premières années du XXe siècle, le structuralisme, d'inspiration allemande, - Wilhelm Wundt (1832-1920), Edward Titchner, G. Stanley Hall -  et le fonctionnalisme, de conception plus américaine, avec James Rowland Angell, 

- 1910, une décennie plus tard - Un autre monde ne tarde pas à s'imposer par le biais de la psychologie dans notre façon d'appréhender le monde des êtres humains, et depuis ne cesse d'alimenter bien des approches tant l'attrait du behaviorisme est désormais bien implanté dans notre paysage intellectuel. Mais la notion d'esprit n'a pas pour autant disparu, malgré Watson ..

Le behaviorisme de Watson entre en scène en 1911, certes pour apparaître d'emblée suffisamment extrémiste pour rebuter bien des psychologues de l'époque, en attendant les générations suivantes. Mais Watson, à cette époque, n'est pas seul, comme souvent, une même nouvelle approche de l'être humain mobilise aux quatre coins du monde quelques chercheurs à partir des années 1890. L'expérimentation et l'étude de l'apprentissage chez les non-humains deviennent intègrent le corpus scientifique. Vladimir Bekhterev (1857-1927) fut l'un des principaux partisans de la théorie du comportement. Indépendamment de Pavlov (1849-1936), il développa une théorie du réflexe conditionnel, après avoir étudié aussi bien les réflexes innés que les réflexes acquis. Vers 1877, Pavlov débutait ses études sur les secrétions glandulaires (salivaires et gastriques) pour s'orienter en 1890 vers l'analyse des "excitations psychiques" et des réflexes conditionnés. On était donc passé de la physiologie de la digestion à celle de la physiologie du cerveau. 

L'ouvrage de Thorndike (1874-1949), "L'intelligence animale" avait en 1898 ouvert la voie. Max Friedrich Meyer (1873-1967), en 1922, privilégiait le comportement sur l'esprit dans "Psychology of the Other-one: An Introductory Text-book of Psychology" ... 

Refusant l'introspection et le mentalisme, Watson s'assigne comme objet les comportements observables (et non les contenus de conscience), étudiés dans l'esprit de rigueur des sciences expérimentales. L'homme est ici considéré comme un organisme vivant et rien de plus et donc, comme tous les êtres vivants, dont ceux de notre espèce, nous ne sommes que des machines complexes réagissant à une situation donnée selon la façon dont notre cerveau a été connecté et selon l'expérience qui nous a conditionnés mentalement. La psychologie, pour être scientifique, doit formuler ses propositions en termes de stimulus-réponse (S-R) et doit fournir « des données et des lois telles que, un stimulus étant donné, on puisse prédire quelle sera la réponse et inversement».

Watson élargit l'acception de termes empruntés à la physiologie : les stimuli seront toute situation et, finalement, tout l'environnement; quant aux réponses, au-delà des comportements simples, on parlera d'ajustements (réponses complexes). Cela suppose que les S et R complexes soient réductibles à des combinaisons d'éléments simples. 

Dès lors, le principal intérêt de la psychologie sera l'étude des relations entre situations et ajustements. On rendra donc compte de l'ensemble «les comportements humains (y compris ceux que les « mentalistes » appellent « intelligence » en termes de S-R, en utilisant des  techniques d'observation qui ont fait leur preuve en psychophysiologie animale. 

Tout cela débouche sur une théorie de l'apprentissage largement inspirée de la réflexologie pavlovienne : toutes les réponses sont susceptibles d'être acquises par un conditionnement approprié, au fond comme les célèbres chiens d'Ivan Pavlov conditionnés pour saliver au son d'une cloche en l'associant à l'arrivée de leur repas...

Et Watson envisagera d'utiliser cette théorie (le béhaviorisme) suivant une démarche scientifique dans le traitement des troubles mentaux. L'université l'ayant exclu, il introduira ses idées dans le milieu de la publicité...

 

Edward Lee Thorndike (1874-1949) et Burrhus Frederic Skinner (né en 1904) ont modifié cette conception en faisant intervenir l'activité du sujet dans le cycle S-R. Confronté à un problème, le sujet procède d'abord à des essais au hasard, puis une sélection s'opère grâce aux réussites et aux échecs. Le principe de cette sélection donne lieu à la formulation de la loi de l'effet, qui énonce que seules les bonnes réponses sont renforcées.

 

Rien ne compte en psychologie behavioriste hormis les comportements, nulle nécessité d'évoquer esprit ou conscience. Le béhaviorisme tente donc d'expliquer le développement mental à partir de l'apprentissage d'habitudes dont on rend compte en termes de S-R, liaison qui reflète toujours celle qui existe déjà dans l'environnement...

 

Behaviorisme vs. Psychanalyse - Au début du XXe siècle, Sigmund Freud crée l'émoi dans les milieux de la psychologie en introduisant la psychanalyse : grâce à un processus de questionnement introspectif, un patient est en mesure de faire remonter et révéler des expériences qui sont enfouies en lui et agissent de façon négative. Une fois ces expériences identifiées, il est à même de les gérer de façon à en surmonter le poids. Certains applaudissent à cette théorie, d'autres la tournent en dérision, John Watson est de ceux-là.... 

 

Dans les années 1960, l'évidence du Behaviorisme connaîtra un certain reflux. Il se passe bien des choses dans notre cerveau qui ne peuvent être en effet mesurées par des expériences behavioristes, les émotions, les intentions, une certaine modélisation de nos modèles mentaux. De plus, une grande partie de notre intelligence et de notre personnalité ne ressort pas d'une simple acquisition, mais héritée. Il semble alors nécessaire, pour comprendre la nature humaine, de concevoir une psychologie plus évolutive ...

En 1967, Ulric Neisser utilisait pour la première fois le terme de "psychologie cognitive", une nouvelle ère commençait ...

 


John B.Watson (1878-1958)

Le couple formé par les parents de Watson est plus qu'insolite. Sa mère est profondément religieuse et va jusqu'à interdire la danse, l'alcool et le tabac ; son père, quant à lui, poursuit des liaisons extra-conjugales en nombre (il quittera le domicile conjugal en 1891). John connaîtra une adolescence difficile qui, parfois, se manifeste avec violence. Il nargue ses condisciples, se bagarre avec d'autres élèves, agresse des enfants noirs ; sorti de son lycée, il a quelques ennuis avec la police locale.

Il a la chance d'un nouveau départ dans la vie en intégrant la Furman University, en Caroline du Sud. C'est pour lui l'occasion de se trouver confronté à un défi intellectuel très absorbant qui lui ouvre des nouvelles perspectives. Il y découvre la psychologie, discipline dont il sort diplômé de l'université de Chicago (1909). Il répugne à l'expérimentation sur des êtres humains, considérant que les animaux sont à même de lui fournir toutes les ,données dont il a besoin, puisque l'homme n'est après tout que la version en plus complexe des autres animaux ; en cela, il se montre déjà un disciple de Pavlov. Ses travaux étant appréciés, il est nommé, cinq ans après son doctorat, professeur de psychologie expérimentale et comparée à la Johns Hopkins University.

Avant son arrivée dans cet établissement, Watson a développé les bases d'une idée nouvelle, se trouvant inspiré par les travaux de Pavlov et aiguillonné par ceux de Freud. Il considère que le comportement humain s'explique beaucoup plus par les réactions conditionnées que par l'introspection, qui est pour lui à la limite du mysticisme.

 

En 1913, il présente son manifeste intitulé "La Psychologie telle que la voient les béhavioristes". Il y passe d'abord en revue les failles "évidentes" de l'introspection, pour proposer ensuite une autre définition de la psychologie : la "science du comportement", fondée sur des réactions observables et quantifiables aux stimuli environnementaux. Si elle étudie ce que fait une personne, la psychologie est en mesure de donner des prédictions sur son comportement et d'indiquer des voies à emprunter pour maîtriser ce comportement.

John Watson ambitionne donc de faire de la psychologie une science à part entière : ses détracteurs lui rétorquent que, même s'il s'est détourné sans tarder des théories de Freud, il n'a pas cherché à expliquer les processus cérébraux qui sous- tendent ses conclusions, et n'a pas établi des théories susceptibles d'être testées, comme on en trouve dans toutes les autres disciplines scientifiques.

La Première Guerre mondiale interrompt les travaux de Watson mais, quand celui-ci retourne à la vie civile et universitaire, il se met à chercher des moyens de conditionner et de contrôler les émotions humaines. C'est dans ce contexte qu'il fait les expériences sur le petit Albert. Ce jeune enfant est entouré d'une série d'animaux qui poussent de grands cris en approchant ; l'enfant est effrayé même quand les animaux approchent silencieusement. Cette expérience et d'autres témoignages amènent Watson à la conviction qu'un enfant, quel qu'il soit, exprime trois réactions émotionnelles de base : la peur, la colère et l'amour. 

Mais, décidément, le cursus de cet homme est jalonné de ruptures de rythme. 

Éclaboussé par le scandale d'une liaison avec une de ses étudiantes, John Watson est contraint de quitter son poste (1920). Après une courte période d'inactivité, il se tourne vers le secteur de la publicité. Il a en effet constaté que les dirigeants d'entreprise ont beaucoup appris des succès remportés par la propagande lors de la Grande Guerre et qu'ils sont en quelque sorte devenus des ingénieurs en consommation. 

L'université l'a rejeté, il va donc poursuivre ses travaux dans un domaine d'activité différent. En 1927, Watson entre chez I. Walter Thompson, l'une des plus grandes agences de publicité au monde, en tant que vice-président de l'entreprise. Il va donc pouvoir mettre en pratique ses théories sur le contrôle du comportement puisqu'il considère que, si un publicitaire travaille sur les trois émotions de base que sont la peur, la colère et l'amour, il attire forcément l'attention du grand public et le force à réagir aux messages. La publicité consistait à présenter des informations factuelles sur un produit ; désormais, elle devient un médium faisant appel à des émotions, donc à l'irrationnel. C'est ce qui se pratique tous les jours dans la communication moderne....

 

En 1928, "The Psychological Care of Infant and Child" portant sur la manière d'élever les enfants, eut un succès considérable. Il affirmait alors qu'un conditionnement approprié pouvait être utilisé pour faire en sorte que des jeunes enfants deviennent les personnes qu'il voulait. Appliquant sa méthode à ses deux enfants, Polly et John, Watson les éleva sans le moindre témoignage d'affection, - et tous deux eurent une vie particulièrement tourmentée (cf. "Breaking the Silence", 1990)....


"Behaviorism" (1925)

Originally published New York, Peoples Institute, 1924

What is behaviorism? -- How to study human behavior -- Human body -- Are there any human instincts? -- Emotions -- Our manual habits -- Talking and thinking -- Do we always think in words -- Personality.

Lorsque paraît en 1925 le plus célèbre des ouvrages de Watson,"Le behaviorisme", le mouvement a déjà forgé un puissant message qui vient balayer toutes les conceptions psychologiques antérieures et qui peut paraître excessif aux générations suivantes qui connaîtront les années 1930 et 1940 : ce que Watson veut, c'est bien contrôler toutes réactions humaines, comme le physicien tente de contrôler et de manipuler les phénomènes naturels. Stimuli et réponses se substituent à l'univers de la sensation, de la perception, du désir, de l'émotion. ...

 

I - WHAT IS BEHAVIORISM?P

The Old and New Psychology Contrasted

BEFORE beginning our study of “behaviorism” or “behavioristic” psychology, it will be worth our while to take a few minutes to look at the conventional school of psychology that flourished before the advent of behaviorism in 1912—and that still flourishes. Indeed we should point out at once that behaviorism has not as yet by any means replaced the older psychology—called introspective psychology—ot James, Wundt, Kilpe, Titchener, Angell, Judd, and McDougall. Possibly the easiest way to bring out the contrast between the old psychology and the new is to say that all schools of psychology except that of behaviorism claim that “consciousness” is the subject matter of psychology. Behaviorism, on the contrary, holds that the subject matter of human psychology is the behavior or activities of the human being. Behaviorism claims that “consciousness” is neither a definable nor a usable concept; that it is merely another word for the “soul” of more ancient times. The old psychology is thus dominated by a kind of subtle religious philosophy.

 

AVANT de commencer notre étude du "béhaviorisme" ou de la psychologie "béhavioriste", il convient de prendre quelques minutes pour examiner l'école conventionnelle de psychologie qui a prospéré avant l'avènement du béhaviorisme en 1912 - et qui prospère encore. En effet, il convient de souligner d'emblée que le béhaviorisme n'a en aucun cas remplacé l'ancienne psychologie dite introspective, ni James, ni Wundt, ni Kilpe, ni Titchener, ni Angell, ni Judd, ni McDougall. La façon la plus simple de mettre en évidence le contraste entre l'ancienne et la nouvelle psychologie est sans doute de dire que toutes les écoles de psychologie, à l'exception du behaviorisme, affirment que la "conscience" est le sujet de la psychologie. Le béhaviorisme, au contraire, considère que le sujet de la psychologie humaine est le comportement ou les activités de l'être humain. Le béhaviorisme prétend que la "conscience" n'est ni un concept définissable ni un concept utilisable ; qu'il s'agit simplement d'un autre mot pour désigner l'"âme" des temps plus anciens. L'ancienne psychologie est donc dominée par une sorte de philosophie religieuse subtile.

 

The Religious Background of Current Introspective Psychology

No one knows just how the idea of a soul or the supernatural started. It probably had its origin in the general laziness of mankind. Certain individuals who in primitive society declined to work with their hands, to go out hunting, to make flints, to dig for roots, became keen observers of human nature.

They found that the loud noise from breaking limbs, thunder and other sound-producing phenomena, would throw the primitive individual from his very birth into a panicky state, causing him to stop the chase, to cry, to hide and the like—and that in this state it was easy to train or, more scientifically, to condition him. (I will talk to you about conditioning and conditioned reflexes later on in this lecture and again in the second lecture.) These lazy but good observers soon found devices by means of which they could at will throw individuals into this fearsome attitude and thus control primitive human behavior. For example, colored nurses down South have gained control over the young white children by telling them that there is someone ready to grab them in the dark; that when it is thundering there is a fearsome power which they can appease by being good boys and girls. The “medicine men” of primitive times soon established an elaborate control through signs, symbols, rituals, formulae, and the like. Medicine men have always flourished. A good medicine man has the best of everything and, best of all, he doesn’t have to work. These individuals have been variously called medicine men, soothsayers, dream-interpreters and prophets. Skill in bringing about these emotional conditionings of the people increased rapidly ; organization among medicine men took place and we began to have religions of one kind or another, and churches, temples, cathedrals and the like, each presided over by a medicine man.

 

L'arrière-plan religieux de la psychologie introspective actuelle

Personne ne sait comment est née l'idée d'une âme ou du surnaturel. Elle trouve probablement son origine dans la paresse générale de l'humanité. Certains individus qui, dans la société primitive, refusaient de travailler de leurs mains, d'aller à la chasse, de fabriquer des silex, de creuser des racines, devinrent de fins observateurs de la nature humaine.

Ils ont découvert que le bruit fort des membres qui se brisent, le tonnerre et d'autres phénomènes sonores jetaient l'individu primitif, dès sa naissance, dans un état de panique, le poussant à arrêter la chasse, à pleurer, à se cacher et autres choses semblables - et que dans cet état, il était facile de l'entraîner ou, plus scientifiquement, de le conditionner. (Je vous parlerai de conditionnement et de réflexes conditionnés plus loin dans ce cours et à nouveau dans le deuxième cours). Ces observateurs paresseux mais compétents ont rapidement trouvé des dispositifs qui leur permettaient de plonger les individus dans cette attitude effrayante et de contrôler ainsi le comportement humain primitif. Par exemple, les infirmières de couleur du Sud ont pris le contrôle des jeunes enfants blancs en leur disant que quelqu'un est prêt à les attraper dans l'obscurité ; que lorsque le tonnerre gronde, il y a une puissance redoutable qu'ils peuvent apaiser en étant de bons garçons et de bonnes filles. Les "hommes-médecine" des temps primitifs ont rapidement établi un contrôle élaboré à l'aide de signes, de symboles, de rituels, de formules, etc. Les hommes-médecine ont toujours prospéré. Un bon homme-médecine a tout ce qu'il y a de mieux et, surtout, il n'a pas besoin de travailler. Ces personnes ont été diversement appelées hommes-médecine, devins, interprètes de rêves et prophètes. L'habileté à provoquer ces conditionnements émotionnels chez les gens s'est rapidement accrue ; les hommes-médecine se sont organisés et nous avons commencé à avoir des religions d'un type ou d'un autre, des églises, des temples, des cathédrales et autres, chacun présidé par un homme-médecine.

 

I think an examination of the psychological history of people will show that their behavior has always been easily controlled by fear stimuli. . If the fear element were dropped out of any religion, that religion could not long survive. This fear element (equivalent to the electric shock in establishing conditioned reflexes see p. 21) was variously introduced as the “devil,” “evil,” “sin” and the like. The individual who functions as a medicine man in the narrow family group is, of course, always the father. In the larger group God or Jehovah takes the place of the family father. Thus even the modern child from the beginning is confronted by the dicta of medicine men—be they the father, the soothsayer of the village, the God or Jehovah. Having been brought up in this attitude towards authority, he never questions the concepts imposed upon him.

 

Je pense qu'un examen de l'histoire psychologique des gens montrera que leur comportement a toujours été facilement contrôlé par des stimuli de peur. . Si l'élément de peur était supprimé d'une religion, celle-ci ne pourrait pas survivre longtemps. Cet élément de peur (équivalent au choc électrique dans l'établissement des réflexes conditionnés, voir p. 21) a été présenté de diverses manières comme le "diable", le "mal", le "péché", etc. L'individu qui joue le rôle d'homme-médecine dans le groupe familial restreint est, bien entendu, toujours le père. Dans le groupe plus large, Dieu ou Jéhovah prend la place du père de famille. Ainsi, même l'enfant moderne est confronté dès le début aux dictats des hommes-médecine, qu'il s'agisse du père, du devin du village, de Dieu ou de Jéhovah. Ayant été élevé dans cette attitude vis-à-vis de l'autorité, il ne remet jamais en question les concepts qui lui sont imposés.

 

An Example of Such Concepts

One example of such a concept is that there is a fearsome God and that every individual has a soul which is separate and distinct from the body. This soul is really a part of the supreme being. This concept has led to the philosophical platform called "dualism." All psychology except behaviorism is dualistic. That is to say we have both a mind (soul) and a body. This dogma has been present in human psychology from earliest antiquity. No one has ever touched a soul, or has seen one in a test tube, or has in any way come into relationship with it as he has with the other objects of his daily experience. Nevertheless, to doubt its existence is to become a heretic and once might possibly even have led to the loss of one’s head. Even today the man holding a public position dare not question it.

 

Un exemple de cette conception est qu'il existe un Dieu redoutable et que chaque individu possède une âme séparée et distincte du corps. Cette âme est en réalité une partie de l'être suprême. Ce concept a donné naissance à la plate-forme philosophique appelée "dualisme". Toutes les psychologies, à l'exception du behaviorisme, sont dualistes. Cela signifie que nous avons à la fois un esprit (âme) et un corps. Ce dogme est présent dans la psychologie humaine depuis la plus haute antiquité. Personne n'a jamais touché une âme, ni n'en a vu une dans une éprouvette, ni n'est entré en relation avec elle comme avec les autres objets de son expérience quotidienne. Néanmoins, douter de son existence, c'est devenir hérétique et, autrefois, cela pouvait même conduire à la perte de la tête. Aujourd'hui encore, l'homme public n'ose pas la remettre en question.

 

With the development of the physical sciences which came with the renaissance, a certain release from this stifling soul cloud was obtained. A man could think of astronomy, of the celestial bodies and their motions, of gravitation and the like, without involving soul. Although the early scientists were as a rule devout Christians, nevertheless they began to leave soul out of their test tubes. Psychology and philosophy, however, in dealing as they thought with non-material objects, found it difficult to escape the language of the church, and hence the concepts of mind and soul come down to the latter part of the nineteenth century. It was the boast of Wundt’s students, in 1879, when the first psychological laboratory was established, that psychology had at last become a science without a soul. For fifty years we have kept this pseudo-science, exactly as Wundt laid it down. All that Wundt and his students really accomplished was to substitute for the word “soul” the word “consciousness,”

 

Avec le développement des sciences physiques qui a accompagné la renaissance, une certaine libération de ce nuage étouffant de l'âme a été obtenue. Un homme pouvait penser à l'astronomie, aux corps célestes et à leurs mouvements, à la gravitation et à d'autres choses semblables, sans faire intervenir l'âme. Bien que les premiers scientifiques aient été, en règle générale, de fervents chrétiens, ils ont néanmoins commencé à laisser l'âme en dehors de leurs éprouvettes. Cependant, la psychologie et la philosophie, qui s'intéressaient à des objets non matériels, ont eu du mal à échapper au langage de l'Église, et c'est ainsi que les concepts d'esprit et d'âme sont apparus dans la dernière partie du XIXe siècle. En 1879, lors de la création du premier laboratoire de psychologie, les étudiants de Wundt se vantaient que la psychologie était enfin devenue une science sans âme. Pendant cinquante ans, nous avons conservé cette pseudo-science, exactement telle que Wundt l'a définie. Tout ce que Wundt et ses étudiants ont réellement accompli, c'est de remplacer le mot "âme" par le mot "conscience".

 

An Examination of Consciousness

From the time of Wundt on, consciousness becomes the keynote of psychology. It is the keynote of all psychologies today except behaviorism. It is a plain assumption just as unprovable, just as unapproachable, as the old concept of the soul. And to the behaviorist the two terms are essentially identical, so far as concerns their metaphysical’ implications.

 

À partir de l'époque de Wundt, la conscience devient la clé de voûte de la psychologie. C'est la clé de voûte de toutes les psychologies actuelles, à l'exception du behaviorisme. Il s'agit d'une simple hypothèse tout aussi indémontrable, tout aussi inaccessible que l'ancien concept de l'âme. Et pour le behavioriste, les deux termes sont essentiellement identiques, en ce qui concerne leurs implications "métaphysiques".

 

To show how unscientific is the concept, look for a moment at William James’ definition of psychology. “Psychology is the description and explanation of states of consciousness as such.” Starting with a definition which assumes what he starts out to prove, he escapes his difficulty by an argumentum ad hominem. Consciousness—Oh, yes, everybody must know what this “‘consciousness” is. When we have a sensation of red, a perception, a thought, when we will to do something, or when we purpose to do something, or when we desire to do something, we are being conscious. All other introspectionists are equally illogical. In other words, they do not tell us what consciousness is, but merely begin to put things into it by assumption; and then when they come to analyze consciousness, naturally they find in it just what they put into it. Consequently, in the analyses of consciousness made by certain of the psychologists you find such elements as sensations and their ghosts, the wages. With others you find not only sensations, but so-called affective elements ; in still others you find such elements as wtll—the so-called conative element in consciousness. 

 

Pour montrer à quel point ce concept n'est pas scientifique, examinons un instant la définition de la psychologie donnée par William James. "La psychologie est la description et l'explication des états de conscience en tant que tels. Partant d'une définition qui suppose ce qu'il commence à prouver, il échappe à sa difficulté par un argumentum ad hominem. La conscience - Oh, oui, tout le monde doit savoir ce qu'est cette "conscience". Lorsque nous avons une sensation de rouge, une perception, une pensée, lorsque nous voulons faire quelque chose, ou lorsque nous avons l'intention de faire quelque chose, ou lorsque nous désirons faire quelque chose, nous sommes conscients. Tous les autres introspectionnistes sont également illogiques. En d'autres termes, ils ne nous disent pas ce qu'est la conscience, mais commencent simplement à y mettre des choses par hypothèse ; et lorsqu'ils en viennent à analyser la conscience, ils y trouvent naturellement ce qu'ils y ont mis. Ainsi, dans les analyses de la conscience faites par certains psychologues, on trouve des éléments tels que les sensations et leurs fantômes, les salaires. Chez d'autres, on trouve non seulement des sensations, mais des éléments dits affectifs ; chez d'autres encore, on trouve des éléments tels que le travail, ce qu'on appelle l'élément conatif de la conscience. 

 

With some psychologists you find many hundreds of sensations of a certain type; others maintain that only a few of that type exist. And so it goes. Literally hundreds of thousands of printed pages have been published on the minute analysis of this intangible something called ‘consciousness, And how do we begin work upon it? Not by analyzing it as we would a chemical compound, or the way a plant grows. No, those things are material things. This thing we call consciousness can be analyzed only by introspection - a looking in on what goes on inside of us.

As a result of this major assumption that there is such a thing as consciousness and that we can analyze it by introspection, we find as many analyses as there are individual psychologists. There is no way of experimentally attacking and solving psychological problems and standardizing methods,

 

Chez certains psychologues, on trouve plusieurs centaines de sensations d'un certain type ; d'autres soutiennent qu'il n'en existe que quelques-unes. Et ainsi de suite. Des centaines de milliers de pages imprimées ont été publiées sur l'analyse minutieuse de cette chose intangible appelée "conscience". Pas en l'analysant comme on le ferait d'un composé chimique ou de la façon dont une plante pousse. Non, ce sont des choses matérielles. Cette chose que nous appelons conscience ne peut être analysée que par l'introspection - en regardant ce qui se passe en nous.

En raison de cette hypothèse majeure selon laquelle la conscience existe et que nous pouvons l'analyser par introspection, nous trouvons autant d'analyses qu'il y a de psychologues. Il n'existe aucun moyen d'attaquer et de résoudre expérimentalement les problèmes psychologiques et d'uniformiser les méthodes,

 

The Advent of the Behaviorists

In 1912 the behaviorists reached the conclusion that they could no longer be content to work with intangibles and unapproachables. They decided either to give up psychology or else to make it a natural science. They saw their brother-scientists making progress in medicine, in chemistry, in physics. Every new discovery in those fields was of prime importance; every new element isolated in one laboratory could be isolated in some other laboratory; each new element was immediately taken up in the warp and woof of science as a whole. May I call your attention to the wireless, to radium, to insulin, to thyroxin, and hundreds of others? Elements so isolated and methods so formulated immediately began to function in human achievement.

In his first efforts to get uniformity in subject matter and in methods the behaviorist began his own formulation of the problem of psychology by sweeping aside all mediaeval conceptions. He dropped from his scientific vocabulary all subjective terms such as sensation, perception, image, desire, purpose, and even thinking and emotion as they were subjectively defined,

 

L'avènement des béhavioristes

En 1912, les béhavioristes sont arrivés à la conclusion qu'ils ne pouvaient plus se contenter de travailler avec des éléments intangibles et inaccessibles. Ils décident soit d'abandonner la psychologie, soit d'en faire une science naturelle. Ils voyaient leurs frères scientifiques faire des progrès en médecine, en chimie, en physique. Chaque nouvelle découverte dans ces domaines était de première importance ; chaque nouvel élément isolé dans un laboratoire pouvait être isolé dans un autre laboratoire ; chaque nouvel élément était immédiatement repris dans la chaîne et la trame de la science dans son ensemble. Puis-je attirer votre attention sur le sans-fil, le radium, l'insuline, la thyroxine et des centaines d'autres ? Les éléments ainsi isolés et les méthodes ainsi formulées ont immédiatement commencé à fonctionner dans les réalisations humaines.

Dans ses premiers efforts d'uniformisation des sujets et des méthodes, le behavioriste a commencé à formuler le problème de la psychologie en balayant toutes les conceptions médiévales. Il a supprimé de son vocabulaire scientifique tous les termes subjectifs tels que sensation, perception, image, désir, but, et même pensée et émotion, tels qu'ils étaient définis subjectivement.

 

The Behaviorist's Platform

The behaviorist asks: Why don’t we make what we can observe the ' real field of psychology? Let us limit ourselves to things that can be observed, and formulate laws concerning only those things. Now what can we observe? Well, we can observe behavior—what the organism does or says. And let me make this fundamental point at once: that saying is doing—that is, behaving. Speaking overtly or to ourselves (thinking) is just as objective a type of behavior as baseball.

The rule, or measuring rod, which the behaviorist puts in front of him always is: Can I describe this bit of behavior I see in terms of “‘stimulus and response’? By stimulus we mean any object in the general environment or any change in the tissues themselves due to the physiological condition of the animal, such as the change we get when we keep an animal from sex activity, when we keep it from feeding, when we keep it from building a nest. By response we mean anything the animal does— such as turning towards or away from a light, jumping at a sound, and more highly organized activities such as building a skyscraper, drawing plans, having babies, writing books, and the like.

At this point let me diverge to emphasize the fact that almost from infancy society begins to prescribe behavior. A Chinese baby must use chop sticks, eat rice, wear certain kinds of clothes, grow a queue, learn to speak Chinese, sit in a certain kind of way, worship his ancestors, and the like. The American baby must use a fork, learn quickly to form habits of personal cleanliness, wear certain kinds of clothes, learn reading, writing and arithmetic, become monogamous, worship the Christian God, go to church and, yes, even to speak upon a public platform. It is presumably not the function of the behaviorist to discuss whether these things which society prescribes serve as a help or a hindrance to the growth or adjustment of an individual. The behaviorist is working under the mandates of society and consequently it does come within his province to say to society: “Tf you decide that the human organism should behave in this way, you must arrange situations of such and such kinds.” I would like to point out here that some time we will have a behavioristic ethics, experimental in type, which will tell us whether it is advisable from the standpoint of present and future adjustments of the individual to have one wife or many wives; to have capital punishment or punishment of any kind; whether prohibition or no prohibition; easy divorces or no divorces; whether many of our other prescribed courses of conduct make for adjustment of the individual or the contrary, such for example as having a family life or even knowing our own fathers and mothers,

 

La plate-forme du comportementaliste

Le comportementaliste s'interroge : Pourquoi ne pas faire de ce que nous pouvons observer le véritable domaine de la psychologie ? Limitons-nous aux choses qui peuvent être observées et formulons des lois qui ne concernent que ces choses. Que pouvons-nous observer ? Nous pouvons observer le comportement, c'est-à-dire ce que l'organisme fait ou dit. Et permettez-moi d'insister tout de suite sur ce point fondamental : dire, c'est faire, c'est-à-dire se comporter. Parler ouvertement ou à soi-même (penser) est un type de comportement tout aussi objectif que le baseball.

La règle, ou l'instrument de mesure, que le comportementaliste place devant lui est toujours la suivante : "Puis-je décrire ce comportement que j'observe en termes de stimulus et de réponse ? Puis-je décrire le comportement que j'observe en termes de "stimulus et de réponse" ? Par stimulus, nous entendons tout objet de l'environnement général ou tout changement dans les tissus eux-mêmes dû à l'état physiologique de l'animal, comme le changement que nous obtenons lorsque nous empêchons un animal d'avoir une activité sexuelle, de se nourrir ou de construire un nid. Par réaction, nous entendons tout ce que l'animal fait, comme se tourner vers ou loin d'une lumière, sauter à un son, et des activités plus organisées comme construire un gratte-ciel, dessiner des plans, avoir des bébés, écrire des livres, et ainsi de suite.

À ce stade, permettez-moi de m'écarter du sujet pour souligner le fait que, presque dès l'enfance, la société commence à prescrire des comportements. Un bébé chinois doit utiliser des baguettes, manger du riz, porter certains types de vêtements, se faire pousser une queue, apprendre à parler chinois, s'asseoir d'une certaine manière, vénérer ses ancêtres, etc. Le bébé américain doit utiliser une fourchette, prendre rapidement des habitudes de propreté personnelle, porter certains types de vêtements, apprendre à lire, à écrire et à compter, devenir monogame, vénérer le Dieu chrétien, aller à l'église et, oui, même prendre la parole sur une tribune publique. Il n'appartient vraisemblablement pas au comportementaliste de déterminer si ces prescriptions de la société contribuent ou non à la croissance ou à l'adaptation d'un individu. Le comportementaliste travaille dans le cadre des mandats de la société et, par conséquent, il est de son ressort de dire à la société : "Si vous décidez que l'organisme humain doit se comporter de telle ou telle manière, vous devez mettre en place des situations de telle ou telle nature. Je voudrais souligner ici que nous aurons un jour une éthique comportementale, de type expérimental, qui nous dira s'il est souhaitable, du point de vue des ajustements présents et futurs de l'individu, d'avoir une seule femme ou plusieurs, d'appliquer la peine capitale ou une peine quelconque, d'interdire ou non, de divorcer facilement ou non, de savoir si beaucoup d'autres comportements prescrits contribuent à l'ajustement de l'individu ou le contraire, comme par exemple le fait d'avoir une vie de famille ou même de connaître ses propres père et mère,

 

Some Specific Problems of the Behaviorists

You will find, then, the behaviorist working like any other scientist. His sole object is to gather facts about behavior—verify his data—subject them both to logic and to mathematics (the tools of every scientist). He brings the newborn individual into Mis experimental nursery and begins to set problems: What is the baby doing now? What is the stimulus that makes him behave this way? He finds that the stimulus of tickling the cheek brings the response of turning the mouth to the side stimulated. The stimulus of the nipple brings out the sucking response. The stimulus of a rod placed on the palm of the hand brings closure of the hand and the suspension of the whole body by that hand and arm if the rod is raised.

 

Quelques problèmes spécifiques aux béhavioristes

Le comportementaliste travaille donc comme n'importe quel scientifique. Son seul objectif est de recueillir des faits sur le comportement - de vérifier ses données - de les soumettre à la logique et aux mathématiques (les outils de tout scientifique). Il amène le nouveau-né dans sa pouponnière expérimentale et commence à lui poser des problèmes : Que fait le bébé en ce moment ? Quel est le stimulus qui le fait se comporter ainsi ? Il constate que le stimulus de la chatouille sur la joue entraîne la réponse de tourner la bouche du côté stimulé. Le stimulus du mamelon entraîne la réaction de succion. Le stimulus d'une tige placée sur la paume de la main entraîne la fermeture de la main et la suspension de tout le corps par cette main et ce bras si la tige est soulevée.

 

Stimulating the infant with a rapidly moving shadow across the eye will not produce blinking until the individual is sixty-five days of age. Stimulating the infant with an apple or stick of candy or any other object will not call out attempts at reaching until the baby is around 120 days of age. Stimulating a properly brought up infant at any age with snakes, fish, darkness, burning paper, birds, cats, dogs, monkeys, will not bring out that type of response which we call “fear” (which I would rather call reaction “X”) which is a catching of the breath, a stiffening of the whole body, a turning away of the body from the source of stimulation, a running or crawling away. (See lecture 7.)

 

Stimuler le nourrisson avec une ombre se déplaçant rapidement en travers de l'œil n'entraînera pas de clignement des yeux avant l'âge de soixante-cinq jours. Stimuler le nourrisson avec une pomme, un bonbon ou tout autre objet n'entraînera pas de tentatives d'atteinte avant que le bébé n'ait atteint l'âge de 120 jours environ. Stimuler un enfant bien élevé, quel que soit son âge, avec des serpents, des poissons, l'obscurité, du papier brûlant, des oiseaux, des chats, des chiens, des singes, n'entraînera pas ce type de réaction que nous appelons "peur" (que j'appellerais plutôt réaction "X"), qui consiste à reprendre son souffle, à raidir tout son corps, à se détourner de la source de stimulation, à s'enfuir en courant ou en rampant. (Voir conférence 7.)

 

On the other hand, there are just two things which will call out a fear response, namely, a loud sound, and loss of support.

Now the behaviorist finds from observing children brought up outside of his nursery that hundreds of these objects will call out fear responses. Consequently, the scientific question arises: If at birth only two stimuli will call out fear, how do all these other things ever finally come to call it out? Please notice that the question is not a speculative one. It can be answered by experiments, and the experiments can be reproduced and the same findings can be had in every laboratory in the land. Convince yourself of this by making a simple test.

 

D'autre part, il n'y a que deux choses qui déclenchent une réaction de peur, à savoir un son fort et la perte d'un appui.

Or, le comportementaliste constate, en observant des enfants élevés en dehors de sa pouponnière, que des centaines de ces objets suscitent des réactions de peur. La question scientifique qui se pose alors est la suivante : "Si, à la naissance, seuls deux stimuli provoquent une réaction de peur ? Si, à la naissance, seuls deux stimuli suscitent la peur, comment tous ces autres objets finissent-ils par la susciter ? Veuillez noter que cette question n'est pas spéculative. Il est possible d'y répondre par des expériences, et ces expériences peuvent être reproduites et les mêmes résultats peuvent être obtenus dans tous les laboratoires du pays. Pour s'en convaincre, il suffit de faire un simple test.

 

If you will take a snake, mouse or dog and show it to a baby who has never seen these objects or been frightened in other ways, he begins to manipulate it, poking at this, that or the other part. Do this for ten days until you are logically certain that the child will always go towards the dog and never run away from it (positive reaction) and that it does not call out a fear response at any time. In contrast to this, pick up a steel bar and strike upon it loudly behind the infant’s head. Immediately the fear response is called forth. Now try this: At the instant you show him the animal and just as he begins to reach for it, strike the steel bar behind his head. Repeat the experiment three or four times. A new and important change is apparent. The animal now calls out the same response as the steel bar, namely a fear response. We call this, in behavioristic psychology, the conditioned emotional response—a form of conditioned reflex.

 

Si vous prenez un serpent, une souris ou un chien et que vous le montrez à un bébé qui n'a jamais vu ces objets ou qui n'a jamais été effrayé d'une autre manière, il commence à le manipuler, en donnant des coups de poing à telle ou telle partie. Procédez ainsi pendant dix jours jusqu'à ce que vous soyez logiquement certain que l'enfant ira toujours vers le chien et ne le fuira jamais (réaction positive) et qu'il ne déclenchera à aucun moment une réaction de peur. À l'inverse, prenez une barre d'acier et frappez-la bruyamment derrière la tête de l'enfant. La réaction de peur est immédiatement déclenchée. Essayez maintenant ceci : Au moment où vous lui montrez l'animal et où il commence à l'attraper, frappez la barre d'acier derrière sa tête. Répétez l'expérience trois ou quatre fois. Un changement nouveau et important apparaît. L'animal émet maintenant la même réaction que la barre d'acier, à savoir une réaction de peur. En psychologie comportementale, nous appelons cela une réponse émotionnelle conditionnée, une forme de réflexe conditionné.

 

Our studies of conditioned reflexes make it easy for us to account for the child’s fear of the dog on a thoroughly natural science basis without lugging in consciousness or any other so-called mental, process. A dog comes toward the child rapidly, jumps upon him, pushes him down and at the same time barks loudly. Oftentimes one such combined stimulation is all that is necessary to make the baby run away from the dog the moment it comes within his range of vision.

 

Nos études sur les réflexes conditionnés nous permettent d'expliquer facilement la peur du chien chez l'enfant sur la base d'une science entièrement naturelle, sans faire appel à la conscience ou à tout autre processus dit mental. Le chien s'approche rapidement de l'enfant, lui saute dessus, le pousse vers le bas et en même temps aboie bruyamment. Souvent, une seule de ces stimulations combinées suffit à faire fuir l'enfant dès que le chien entre dans son champ de vision.

 

In another lecture I shall show you other conditioned emotional responses, such as those connected with love, where the mother by petting the child, rocking it, stimulating its sex organs in bathing, and the like, calls out the embrace, gurgling and crowing as an unlearned original response. Soon this response becomes conditioned. The mere sight of the mother calls out the same kind of response as actual bodily contacts. I should like to point out that in rage we get a similar set of facts. The stimulus of holding the infant’s moving members brings out the original unlearned response we call rage. Soon the mere sight of a nurse that handles a child badly throws the child into a fit. Thus we see how relatively simple our emotional responses are in the beginning and how terribly complicated home life soon makes them. .

 

Dans une autre conférence, je vous montrerai d'autres réponses émotionnelles conditionnées, comme celles liées à l'amour, où la mère, en caressant l'enfant, en le berçant, en stimulant ses organes sexuels dans le bain, et autres, appelle l'étreinte, le gargouillement et le chant du coq comme une réponse originelle non apprise. Rapidement, cette réponse devient conditionnée. La simple vue de la mère appelle le même type de réponse que les contacts corporels réels. Je voudrais souligner que dans le cas de la rage, nous obtenons un ensemble de faits similaires. Le stimulus consistant à tenir les membres mobiles de l'enfant fait apparaître la réponse originale non apprise que nous appelons rage. Bientôt, la simple vue d'une infirmière qui s'occupe mal d'un enfant le met dans tous ses états. Nous voyons donc à quel point nos réactions émotionnelles sont relativement simples au départ et à quel point la vie familiale les complique rapidement. .

 

In the next lecture we shall develop the idea of conditioned responses in general. We can set up conditioned responses in animals as low in the scale as the amoeba—not necessarily of the same kind as the above, but similar ones.

The behaviorist has his problems with the adult as well. What methods shall we use systematically to condition the adult? For example, to teach him business habits, scientific habits? Both manual habits (technique and skill) and laryngeal habits (habits of speech and thought) must be formed and tied together before the task of learning is complete. After these work habits are formed, what system of changing stimuli shall we surround him with in order to keep his level of efficiency high and constafitly rising ?

 

Dans la prochaine conférence, nous développerons l'idée des réponses conditionnées en général. Nous pouvons mettre en place des réponses conditionnées chez des animaux aussi bas dans l'échelle que l'amibe - pas nécessairement du même type que les précédents, mais des réponses similaires.

Le comportementaliste a également des problèmes avec l'adulte. Quelles méthodes devons-nous utiliser systématiquement pour conditionner l'adulte ? Par exemple, pour lui enseigner des habitudes commerciales, des habitudes scientifiques ? Les habitudes manuelles (technique et habileté) et les habitudes laryngées (habitudes de parole et de pensée) doivent être formées et reliées entre elles avant que la tâche d'apprentissage ne soit achevée. Une fois ces habitudes de travail formées, de quel système de stimuli changeants devons-nous l'entourer afin de maintenir son niveau d'efficacité élevé et en constante augmentation ?

 

In addition to vocational habits, there comes the problem of his emotional life. How much of it is carried over from childhood? What part of it interferes with his present adjustment? How can we make him lose this part of it; that is, uncondition him where unconditioning is necessary, and condition him where conditioning is necessary? Indeed we know nothing about the amount and kind of emotional or, better, visceral habits (by this term we mean that our stomach, intestines, breathing, etc. become conditioned—form habits) that should be formed. In one of the later lectures I wish to bring out the fact that visceral habits can be formed, that organization in this field is possible but has hitherto been neglected.

 

Outre les habitudes professionnelles, se pose le problème de la vie affective. Quelle est la part de la vie émotionnelle héritée de l'enfance ? Quelle est la part qui interfère avec son adaptation actuelle ? Comment pouvons-nous lui faire perdre cette partie, c'est-à-dire le déconditionner là où le déconditionnement est nécessaire, et le conditionner là où le conditionnement est nécessaire ? En effet, nous ne savons rien de la quantité et du type d'habitudes émotionnelles ou, mieux, viscérales (par ce terme, nous entendons que notre estomac, nos intestins, notre respiration, etc. deviennent des habitudes de forme conditionnée) qui devraient être formées. Dans l'une des conférences ultérieures, je souhaite mettre en évidence le fait que les habitudes viscérales peuvent être formées, que l'organisation dans ce domaine est possible mais qu'elle a été négligée jusqu'à présent.

 

Probably more adults in this universe of ours suffer vicissitudes in family life and in business activities because of poor and insufficient visceral habits than through the lack of technique and skill in manual and verbal accomplishments. One of the large problems in big organizations teday is that of personality adjustments. The young men and young women entering business organizations have plenty of skill to do their work but they fail because they do not know how to get along with other people.

 

Dans notre univers, il y a probablement plus d'adultes qui subissent des vicissitudes dans leur vie familiale et dans leurs activités professionnelles à cause d'habitudes viscérales médiocres et insuffisantes qu'à cause d'un manque de technique et d'habileté dans les réalisations manuelles et verbales. L'un des grands problèmes qui se posent aujourd'hui dans les grandes entreprises est celui de l'adaptation de la personnalité. Les jeunes hommes et les jeunes femmes qui entrent dans les entreprises ont toutes les compétences nécessaires pour faire leur travail, mais ils échouent parce qu'ils ne savent pas comment s'entendre avec les autres.

 

Does This Behavioristic Approach Leave Anything Out of Psychology?

After hearing this brief survey of the behavioristsic approach to the problems of psychology, I can almost hear you exclaiming: “Why, yes, it is worth while to study human behavior in this way, but the study of behavior is not the whole of psychology. It leaves out too much. Don’t I have sensations, perceptions, conceptions? Do I not forget things and remember things, imagine things, have visual images and auditory images of things I once have seen and heard? Can I not see and hear things that I have never seen or heard in nature? Can I not be attentive or inattentive? Can I not will to do a thing or will not to do it, as the case may be? Do not certain things arouse pleasure in me, and others displeasure? Behaviorism is trying to rob us of everything we have believed in since earliest childhood.”

 

Cette approche béhavioriste exclut-elle quelque chose de la psychologie ?

Après avoir entendu ce bref aperçu de l'approche behavioriste des problèmes de la psychologie, je peux presque vous entendre vous exclamer : "Oui, cela vaut la peine d'étudier le comportement humain de cette manière, mais l'étude du comportement n'est pas la totalité de la psychologie. Elle laisse trop de choses de côté. N'ai-je pas des sensations, des perceptions, des conceptions ? N'ai-je pas des oublis et des souvenirs, des imaginations, des images visuelles et auditives de ce que j'ai vu et entendu ? Ne puis-je pas voir et entendre des choses que je n'ai jamais vues ou entendues dans la nature ? Ne puis-je pas être attentif ou inattentif ? Ne puis-je pas vouloir faire une chose ou ne pas vouloir la faire, selon le cas ? Certaines choses ne suscitent-elles pas en moi du plaisir et d'autres du déplaisir ? Le béhaviorisme tente de nous priver de tout ce en quoi nous croyons depuis notre plus tendre enfance".

 

Having been brought up on introspective psychology, as most of you have, these questions are perfectly natural and you will find it hard to put away this terminology and begin to formulate your psychological life in terms of behaviorism. Behaviorism is new wine and it will not,go into old bottles; therefore I am going to try to make new bottles out of you. I am going to ask you to put away all of your oid presuppositions and to allay your natural antagonism and accept the behavioristic platform at least for this series of lectures. Before they end I hope you will find that you have progressed so far with behaviorism that the questions you now raise will answer themselves in a perfectly satisfactory natural science way. Let me hasten to add that if I were to ask you to tell me what you mean by the terms you have been in the habit of using) I could soon make you tongue tied with contradictions. I believe I could even convince you that you do not know what you mean by them. You have been using them uncritically as a part of your social and literary tradition, Let us forget them until later lectures,

 

Ayant été élevés dans la psychologie introspective, comme la plupart d'entre vous, ces questions sont parfaitement naturelles et vous aurez du mal à vous débarrasser de cette terminologie et à commencer à formuler votre vie psychologique en termes de béhaviorisme. Le béhaviorisme est un vin nouveau qui n'entre pas dans les vieilles bouteilles ; c'est pourquoi je vais essayer de faire de vous de nouvelles bouteilles. Je vais vous demander de mettre de côté tous vos anciens présupposés, d'apaiser votre antagonisme naturel et d'accepter la plate-forme béhavioriste, au moins pour cette série de conférences. Avant la fin, j'espère que vous constaterez que vous avez tellement progressé avec le behaviorisme que les questions que vous soulevez maintenant se répondront d'elles-mêmes d'une manière parfaitement satisfaisante du point de vue des sciences naturelles. Je m'empresse d'ajouter que si je vous demandais de me dire ce que vous entendez par les termes que vous avez l'habitude d'utiliser, je pourrais rapidement vous faire parler de contradictions. Je crois que je pourrais même vous convaincre que vous ne savez pas ce que vous entendez par là. Vous les avez utilisés sans esprit critique comme faisant partie de votre tradition sociale et littéraire, oublions-les jusqu'aux prochaines conférences,

 

To Understand Behaviorism Begin to Observe People

This is the fundamental starting point of behaviorism. You will soon find that instead of self-observation being the easiest and most natural way of studying psychology, it is an impossible one; you can observe in yourselves only the most elementary forms of response. You will find, on the other hand, that when you begin to study what your neighbor is doing, you will rapidly become proficient in giving a reason for his behavior and in setting situations, (presenting stimuli) that will make him behave in a predictable manner.

 

Pour comprendre le béhaviorisme, il faut commencer par observer les gens

C'est le point de départ fondamental du behaviorisme. Vous constaterez rapidement que l'auto-observation n'est pas le moyen le plus facile et le plus naturel d'étudier la psychologie, mais un moyen impossible ; vous ne pouvez observer en vous-mêmes que les formes de réponse les plus élémentaires. En revanche, si vous commencez à étudier ce que fait votre voisin, vous deviendrez rapidement capable de donner une raison à son comportement et de créer des situations (présenter des stimuli) qui l'amèneront à se comporter d'une manière prévisible.

 

Definition of Behaviorism

Definitions are not as popular today as they used to be. The definition of any one science, physics, for example. would necessarily include the definition of all other sciences. And the same is true of behaviorism. About all that. we can do in the way of defining a science at the present time is to mark a ring around that part of the whole of natural science that we claim particularly as our own.

 

Définition du béhaviorisme

Les définitions ne sont plus aussi populaires aujourd'hui qu'elles l'étaient autrefois. La définition d'une science, la physique par exemple, inclut nécessairement la définition de toutes les autres sciences. Il en va de même pour le béhaviorisme. Tout ce que nous pouvons faire pour définir une science à l'heure actuelle est d'entourer la partie de l'ensemble des sciences naturelles que nous revendiquons particulièrement comme la nôtre.

 

Behaviorism, as you have already grasped from our preliminary discussion, is, then, a natural science that takes the whole field of human adjustments as its own. Its closest scientific companion is physiology. Indeed you may wonder, as we proceed, whether behaviorism can be differentiated from that science. It is different from physiology only in the grouping of its problems, not in fundamentals or in central viewpoint. Physiology is particularly interested in the functioning of parts of the animal—for example, its digestive system, the circulatory system, the nervous system, the excretory systems, the mechanics of neural and muscular response. Behaviorism, on the other hand, while it is intensely interested in all of the functioning of these parts, is intrinsically interested in what the whole animal will do from morning to night and from night to morning.

 

Le béhaviorisme, comme vous l'avez déjà compris lors de notre discussion préliminaire, est donc une science naturelle qui s'approprie l'ensemble du champ des ajustements humains. Son compagnon scientifique le plus proche est la physiologie. En fait, vous pouvez vous demander, au fur et à mesure que nous avançons, si le béhaviorisme peut être différencié de cette science. Il ne diffère de la physiologie que par le regroupement de ses problèmes, et non par ses fondements ou son point de vue central. La physiologie s'intéresse particulièrement au fonctionnement des parties de l'animal - par exemple, son système digestif, son système circulatoire, son système nerveux, ses systèmes d'excrétion, la mécanique de la réponse neuronale et musculaire. Le béhaviorisme, quant à lui, bien qu'il s'intéresse intensément au fonctionnement de toutes ces parties, s'intéresse intrinsèquement à ce que l'animal dans son ensemble fera du matin au soir et du soir au matin.

 

The interest of the behaviorist in man’s doings is more than the interest of the spectator—he wants to control man’s reactions as physical Scientists want to control and manipulate other natural phenomena. It is the business of behavioristic psychology to be able to predict and to control human activity. To do this it must gather scientific data by experimental methods. Only then can the trained behaviorist predict, given the stimulus, what reaction will take place; or, given the reaction, state what the situation or stimulus is that has caused the reaction.

Let us look for a moment more closely at the two terms—stimulus and response.

 

L'intérêt du comportementaliste pour les actions de l'homme va au-delà de l'intérêt du spectateur - il veut contrôler les réactions de l'homme comme les scientifiques physiques veulent contrôler et manipuler les autres phénomènes naturels. L'objectif de la psychologie behavioriste est de pouvoir prédire et contrôler l'activité humaine. Pour ce faire, elle doit recueillir des données scientifiques par le biais de méthodes expérimentales. Ce n'est qu'alors que le comportementaliste qualifié peut prédire, compte tenu du stimulus, quelle réaction se produira ; ou, compte tenu de la réaction, indiquer quelle est la situation ou le stimulus qui l'a provoquée.

Examinons de plus près les deux termes - stimulus et réaction.

 

What ts a Stumulus?

If I suddenly flash a strong light in your eye, your pupil will contract rapidly. If I were suddenly to shut off all light in the room, the pupil would begin to widen. If a pistol shot were suddenly fired in the back part of the room, practically all of you would jump and possibly turn your heads around. If hydrogen sulphide were suddenly released in the room you would begin to hold your noses and possibly even seek to leave the room. If I suddenly made the room very warm, you would begin to unbutton your coats and perspire. If I suddenly made it cold, another response would take place.

 

Qu'est-ce qu'un stimulus ?

Si je projette soudainement une forte lumière dans votre œil, votre pupille se contractera rapidement. Si j'éteins soudainement toute la lumière dans la pièce, la pupille commence à s'élargir. Si un coup de pistolet était soudainement tiré dans la partie arrière de la pièce, vous sursauteriez pratiquement tous et tourneriez éventuellement la tête. Si du sulfure d'hydrogène était soudainement libéré dans la pièce, vous commenceriez à vous boucher le nez et chercheriez peut-être même à quitter la pièce. Si je rendais soudainement la pièce très chaude, vous commenceriez à déboutonner vos manteaux et à transpirer. Si je la rendais soudainement froide, une autre réaction se produirait.

 

Again, on the inside of us we have an equally large realm in which stimuli can exert their effect. For example, just before dinner tonight the muscles of your stomach began to contract and expand rhythmically because of the absence of food. As soon as food was eaten those contractions ceased. By swallowing a small balloon and attaching it to a recording instrument we can easily register the response of the stomach to lack of food and note the lack of response when food is present. In the male, at any rate, the pressure of certain fluids (semen) may lead to sex activity. In the case of the female possibly the presence of certain chemical bodies can lead in a similar way to overt sex behavior. The muscles of our arms and legs and trunk are not only subject to stimuli coming from the blood, they are also stimulated by their own responses—that is, the muscle is under constant tension; any increase in that tension, as when a movement is made, gives rise to a stimulus which leads to another response in that same muscle or in one in some distant part of the body; any decrease in that tension, as when the muscle is relaxed, similarly gives rise to a stimulus.

 

À l'intérieur de nous, nous disposons d'un domaine tout aussi vaste dans lequel les stimuli peuvent exercer leur effet. Par exemple, juste avant le dîner de ce soir, les muscles de votre estomac ont commencé à se contracter et à se dilater de façon rythmique en raison de l'absence de nourriture. Dès que vous avez mangé, ces contractions ont cessé. En avalant un petit ballon et en le fixant à un appareil d'enregistrement, nous pouvons facilement enregistrer la réponse de l'estomac au manque de nourriture et noter l'absence de réponse en présence de nourriture. Chez l'homme, en tout cas, la pression de certains fluides (sperme) peut entraîner une activité sexuelle. Dans le cas de la femme, la présence de certains corps chimiques peut entraîner de la même manière un comportement sexuel manifeste. Les muscles de nos bras, de nos jambes et de notre tronc ne sont pas seulement soumis à des stimuli provenant du sang, ils sont également stimulés par leurs propres réponses, c'est-à-dire que le muscle est soumis à une tension constante ; toute augmentation de cette tension, comme lors d'un mouvement, donne lieu à un stimulus qui entraîne une autre réponse dans ce même muscle ou dans une partie éloignée du corps ; toute diminution de cette tension, comme lorsque le muscle est détendu, donne lieu de la même manière à un stimulus.

 

So we see that the organism is constantly assailed by stimuli—which come through the eye, the ear, the nose and the mouth—the so-called objects of our environment; at the same time the inside of our body is likewise assailed at every movement by stimuli arising from changes in the tissues themselves. Don’t get the idea, please, that the inside of your body is any different or any more mysterious than the outside of your body.

 

Nous voyons donc que l'organisme est constamment assailli par des stimuli qui lui parviennent par l'œil, l'oreille, le nez et la bouche, ce que l'on appelle les objets de notre environnement ; en même temps, l'intérieur de notre corps est également assailli à chaque mouvement par des stimuli provenant de changements dans les tissus eux-mêmes. N'allez pas croire que l'intérieur de votre corps est différent ou plus mystérieux que l'extérieur.

 

Through the process of evolution human beings have put on sense organs—specialized areas where special types of stimuli are most effective —such as the eye, the ear, the nose, the tongue, the skin and semi-circular ceanalst, To these must be added the whole muscular system, both the striped muscles and the unstriped muscles. The muscles are thus not only organs of response—they are sense organs as well. You will see as we proceed with the lectures that the last two systems play a tremendous role in the behavior of the human being. Many of our most intimate and personal reactions are due to stimuli set up by tissue changes in our striped muscles and in our viscera,

 

Au cours de l'évolution, l'être humain s'est doté d'organes sensoriels, c'est-à-dire de zones spécialisées où des types de stimuli particuliers sont les plus efficaces, comme l'oeil, l'oreille, le nez, la langue, la peau et les canaux semi-circulaires, auxquels il faut ajouter l'ensemble du système musculaire, qu'il s'agisse de muscles striés ou non. Les muscles ne sont donc pas seulement des organes de réponse, ils sont aussi des organes des sens. Vous verrez au fil des conférences que ces deux derniers systèmes jouent un rôle considérable dans le comportement de l'être humain. Nombre de nos réactions les plus intimes et les plus personnelles sont dues à des stimuli provoqués par des changements tissulaires dans nos muscles striés et dans nos viscères,

 

How Training Ever Enlarges the Range of Stimuli to Which We Respond

One of the problems of behaviorism is what might be called the ever increasing range of stimuli to which an individual responds. Indeed so marked is this that you might be tempted at first sight to doubt the formulation we gave above, namely that response can be predicted. If you will watch the growth and development of behavior in the human being, you will find that while a great many stimuli will produce a response in the new-born, many other stimuli will not. At any rate they do not call out the same response they later call out. For example, you don’t get very far by showing a new-born infant a crayon, a piece of paper, or the printed score of a Beethoven symphony. In other words, habit formation has to come in before certain stimuli can become effective. Later I shall take up with you the procedure by means of which we can get stimuli which do not ordinarily call out responses to call them out. The general term we use to describe this is “conditioning.” Conditioned responses will be more fully gone into in the next lecture.

 

Comment l'entraînement élargit sans cesse la gamme des stimuli auxquels nous répondons

L'un des problèmes du behaviorisme est ce que l'on pourrait appeler l'augmentation constante de la gamme de stimuli auxquels un individu répond. En fait, cette évolution est si marquée que l'on pourrait être tenté, à première vue, de douter de la formulation que nous avons donnée plus haut, à savoir qu'il est possible de prédire la réponse. Si vous observez la croissance et le développement du comportement chez l'être humain, vous constaterez que si un grand nombre de stimuli produisent une réponse chez le nouveau-né, beaucoup d'autres stimuli n'en produisent pas. En tout cas, ils n'appellent pas la même réponse que celle qu'ils appelleront plus tard. Par exemple, on ne va pas très loin en montrant à un nouveau-né un crayon, un morceau de papier ou la partition imprimée d'une symphonie de Beethoven. En d'autres termes, la formation d'habitudes doit intervenir avant que certains stimuli ne deviennent efficaces. Je reviendrai plus tard sur la procédure qui permet de faire réagir des stimuli qui n'appellent pas habituellement de réponses. Le terme général que nous utilisons pour décrire ce processus est "conditionnement". Les réponses conditionnées seront abordées plus en détail dans la prochaine conférence.

 

it is due to conditioning from earliest childhood on that the problem of the behaviorist in predicting what a given response will be is so difficult. The sight of a horse does not ordinarily produce the fear response, and yet there is one person here tonight who will walk a block to avoid coming near to a horse. While the study of behaviorism will never enable its students to look at you and predict that such a state of affairs exists, nevertheless if the behaviorist sees that reaction taking place, it is very easy for him to state approximately what the situation was in the early experience of such a one that brought about this unusual type of adult response. After all, though, we have proceeded upon this practical basis since the time of Adam,

 

C'est en raison du conditionnement dès la petite enfance que le comportementaliste a tant de mal à prédire une réponse donnée. La vue d'un cheval ne produit normalement pas de réaction de peur, et pourtant il y a une personne ici présente ce soir qui marchera un pâté de maisons pour éviter de s'approcher d'un cheval. L'étude du comportementalisme ne permettra jamais à ses étudiants de vous regarder et de prédire qu'un tel état de fait existe, mais si le comportementaliste voit cette réaction se produire, il lui est très facile d'indiquer approximativement quelle était la situation dans l'expérience précoce de cette personne qui a provoqué ce type inhabituel de réaction chez l'adulte. Après tout, nous avons procédé sur cette base pratique depuis l'époque d'Adam,

 

What Does the Behaviorist Mean by Response?

We have already brought out the fact that from birth to death the organism is being assailed by stimuli on the outside of the body and by stimuli arising in the body itself. Now the organism does something when it is assailed by stimuli. It responds. It moves. The response may be so slight that it can be observed only by the use of instruments. The response may confine itself merely to a change in respiration, or to an increase or decrease in blood pressure. It may call out merely a movement of the eye. The more commonly observed responses, however, are movements of the whole body, movements of the arm, leg, trunk, or combinations of all the moving parts.

 

Qu'entend le béhavioriste par "réponse" ?

Nous avons déjà souligné le fait que, de la naissance à la mort, l'organisme est assailli par des stimuli à l'extérieur du corps et par des stimuli survenant dans le corps lui-même. Or, l'organisme fait quelque chose lorsqu'il est assailli par des stimuli. Il réagit. Il bouge. La réponse peut être si légère qu'elle ne peut être observée qu'à l'aide d'instruments. Elle peut se limiter à un changement dans la respiration ou à une augmentation ou une diminution de la pression sanguine. Elle peut se limiter à un simple mouvement de l'œil. Cependant, les réponses les plus fréquemment observées sont des mouvements de l'ensemble du corps, des mouvements du bras, de la jambe, du tronc ou des combinaisons de toutes les parties mobiles.

 

Usually the response that the organism makes to a stimulus brings about an adjustment, though not always. By an adjustment we mean merely that the organism by moving so alters its physiological state that the stimulus no longer arouses reaction. This may sound a bit complicated, but examples will clear it up. If I am hungry, stomach contractions begin to drive me ceaselessly to and fro. If, in these restless seeking movements, I spy apples on a tree, I immediately climb the tree and pluck the apples and begin to eat. When surfeited, the stomach contractions cease. Although there are apples still hanging round about me, I no longer pluck and eat them. Again, the cold air stimulates me. I move around about until I am out of the wind. In the open I may even dig a hole. Having escaped the wind, it no longer stimulates me to further action. Under sex excitement the male may go to any length to capture a willing female. Once sex activity has been completed the restless seeking movements disappear. The female no longer stimulates the male to sex activity.

 

En général, la réponse de l'organisme à un stimulus entraîne un ajustement, mais ce n'est pas toujours le cas. Par ajustement, nous entendons simplement que l'organisme, en se déplaçant, modifie son état physiologique de telle sorte que le stimulus ne suscite plus de réaction. Cela peut sembler un peu compliqué, mais des exemples vont l'éclaircir. Si j'ai faim, les contractions de l'estomac commencent à me faire aller et venir sans cesse. Si, dans ces mouvements de recherche, j'aperçois des pommes sur un arbre, je grimpe immédiatement à l'arbre, je cueille les pommes et je commence à manger. Une fois rassasié, les contractions de l'estomac cessent. Bien qu'il y ait encore des pommes autour de moi, je ne les cueille plus et ne les mange plus. L'air froid me stimule à nouveau. Je me déplace jusqu'à ce que je sois à l'abri du vent. Il m'arrive même de creuser un trou à l'air libre. Ayant échappé au vent, celui-ci ne me stimule plus. Sous l'effet de l'excitation sexuelle, le mâle peut faire tout son possible pour capturer une femelle consentante. Une fois l'activité sexuelle terminée, les mouvements d'agitation disparaissent. La femelle ne stimule plus l'activité sexuelle du mâle.

 

The behaviorist has often been criticized for this emphasis upon response. Some psychologists seem to have the notion that the behaviorist is interested only in the recording of minute muscular responses. Nothing could be further from the truth, Let me emphasize again that the behaviorist is primarily interested in the behavior of the whole man. From morning to night he watches him perform his daily round of duties. If it is brick-laying, he would like to measure the number of bricks he can lay under different conditions, how long he can go without dropping from fatigue, how long it takes him to learn his trade, whether we can improve his efficiency or get him to do the same amount of work in a less period of time. In other words, the response the behaviorist is interested in is the commonsense answer to the question “what is he doing and why is he doing it?’ Surely with this as a general statement, no one can distort the the behaviorist’s platform to such an extent that it can be claimed that the behaviorist is merely a muscle physiologist.

 

Le comportementaliste a souvent été critiqué pour l'importance qu'il accorde à la réponse. Certains psychologues semblent penser que le comportementaliste ne s'intéresse qu'à l'enregistrement d'infimes réponses musculaires. Rien n'est plus faux. Permettez-moi d'insister à nouveau sur le fait que le comportementaliste s'intéresse avant tout au comportement de l'homme dans son ensemble. Du matin au soir, il observe l'homme dans l'accomplissement de ses tâches quotidiennes. S'il s'agit de la pose de briques, il aimerait mesurer le nombre de briques qu'il peut poser dans différentes conditions, combien de temps il peut tenir sans tomber de fatigue, combien de temps il lui faut pour apprendre son métier, si nous pouvons améliorer son efficacité ou lui faire faire la même quantité de travail en moins de temps. En d'autres termes, la réponse qui intéresse le comportementaliste est la réponse logique à la question "que fait-il et pourquoi le fait-il ? Avec cette déclaration générale, personne ne peut déformer la plate-forme du comportementaliste au point de prétendre que le comportementaliste n'est qu'un physiologiste musculaire.

 

The behaviorist claims that there is a response to every effective stimulus and that the response is immediate. By effective stimulus we mean that it must be strong enough to overcome the normal resistance to the passage of the sensory impulse from sense organs to muscles. Don’t get confused at this point by what the psychologist and the psycho-analyst sometimes tell you. If you read their statements, you are likely to believe that the stimulus can be applied today and produce its effect maybe the next day, maybe within the next few months, or years. The behaviorist doesn’t believe in any such mythological conception. It is true that I can give the verbal stimulus to you “Meet me at the Belmont tomorrow for lunch at one o’clock.” Your immediate response is “All right, I’ll be there.” Now what happens after that? We will not cross this difficult bridge now but may I point out that we have in our verbal habits a mechanism by means of which the stimulus is reapplied from moment to moment until the final reaction occurs, namely going to the Belmont at one o’clock the next day.

 

Le comportementaliste affirme qu'il existe une réponse à chaque stimulus efficace et que cette réponse est immédiate. Par stimulus efficace, nous entendons qu'il doit être suffisamment fort pour surmonter la résistance normale au passage de l'impulsion sensorielle des organes sensoriels aux muscles. Ne vous laissez pas déconcerter par ce que le psychologue et le psychanalyste vous disent parfois. Si vous lisez leurs déclarations, vous risquez de croire que le stimulus peut être appliqué aujourd'hui et produire son effet peut-être le lendemain, peut-être dans les mois ou les années à venir. Le comportementaliste ne croit pas à une telle conception mythologique. Il est vrai que je peux vous donner le stimulus verbal "Rejoignez-moi au Belmont demain pour le déjeuner à 13 heures". Votre réponse immédiate est : "D'accord, j'y serai". Que se passe-t-il ensuite ? Nous ne franchirons pas ce cap difficile maintenant, mais permettez-moi de souligner que nous avons dans nos habitudes verbales un mécanisme par lequel le stimulus est réappliqué d'instant en instant jusqu'à ce que la réaction finale se produise, à savoir se rendre au Belmont à 13 heures le lendemain.

 

General Classification of Response

The two commonsense classifications of response are “external” and “internal”—or possibly the terms “overt” (explicit) and “implicit” are better. By external or overt responses we mean the ordinary doings of the human being—he stoops to pick up a tennis ball, he writes a letter, he enters an automobile and starts driving, he digs a hole in the ground, he sits down to write a lecture, or dances, or flirts with a woman, or makes love to his wife. We do not need instruments to make these observations. On the other hand, responses may be wholly confined to the muscular and glandular systems inside the body. A child or hungry adult may be standing stock still in front of a window filled with pastry. Your first exclamation may be “he isn’t doing anything” or “he is just looking at the pastry.” An instrument would show that his salivary glands are pouring out secretions, that his stomach is rhythmically contracting and expanding, and that marked changes in blood pressure are taking place—that the endocrine glands are pouring substances into the blood. The internal or implicit responses are difficult to observe, not because they are inherently different from the external or overt responses, but merely because they are hidden from the eye.

 

Classification générale des réponses

Les deux classifications courantes de la réponse sont "externe" et "interne" - ou peut-être que les termes "manifeste" (explicite) et "implicite" sont plus appropriés. Par réponses externes ou manifestes, nous entendons les actions ordinaires de l'être humain : il se baisse pour ramasser une balle de tennis, il écrit une lettre, il monte dans une voiture et commence à conduire, il creuse un trou dans le sol, il s'assied pour écrire une conférence, il danse, il flirte avec une femme ou il fait l'amour à sa femme. Nous n'avons pas besoin d'instruments pour faire ces observations. D'autre part, les réponses peuvent être entièrement confinées aux systèmes musculaires et glandulaires à l'intérieur du corps. Un enfant ou un adulte affamé peut rester immobile devant une vitrine remplie de pâtisseries. Votre première exclamation sera peut-être "il ne fait rien" ou "il ne fait que regarder la pâtisserie". Un instrument montrerait que ses glandes salivaires produisent des sécrétions, que son estomac se contracte et se dilate de façon rythmique et que des changements marqués de la pression artérielle se produisent, c'est-à-dire que les glandes endocrines déversent des substances dans le sang. Les réponses internes ou implicites sont difficiles à observer, non pas parce qu'elles sont intrinsèquement différentes des réponses externes ou manifestes, mais simplement parce qu'elles sont cachées à l'œil.

 

Another general classification is that of learned and unlearned responses. I brought out the fact a little while ago that the range of stimuli to which we react is ever increasing. The behaviorist has found by his study that most of the things we see the adult doing are really learned. We used to think that a lot of them were instinctive, that is “unlearned.” But we are now almost at! the point of throwing away the word “instinct.” Still there are a lot of things we do that we do not have to learn—to perspire, to breathe, to have our heart beat, to have digestion take place, to have our eyes turn toward a source of light, to have our pupils contract, to show a fear response when a loud sound is given. Let us keep as our second classification then “learned responses,’ and make it include all of our complicated habits and all of our conditioned responses; and “‘unlearned” responses, and mean by that all of the things that we do in earliest infancy before the processes of conditioning and habit formation get the upper hand.

 

Une autre classification générale est celle des réponses apprises et non apprises. J'ai souligné tout à l'heure que l'éventail des stimuli auxquels nous réagissons ne cesse de s'élargir. Le comportementaliste a découvert par son étude que la plupart des choses que nous voyons l'adulte faire sont en réalité apprises. Nous avions l'habitude de penser que beaucoup d'entre elles étaient instinctives, c'est-à-dire "non apprises". Mais aujourd'hui, nous en sommes presque au point de rejeter le mot "instinct". Pourtant, il y a beaucoup de choses que nous faisons et que nous n'avons pas besoin d'apprendre - transpirer, respirer, faire battre notre cœur, digérer, tourner nos yeux vers une source de lumière, contracter nos pupilles, manifester une réaction de peur lorsqu'un son fort est émis. Gardons comme deuxième classification les "réponses apprises", qui comprennent toutes nos habitudes compliquées et toutes nos réponses conditionnées, et les "réponses non apprises", qui désignent toutes les choses que nous faisons dans la petite enfance, avant que les processus de conditionnement et de formation d'habitudes ne prennent le dessus.

 

Another purely logical way to classify responses is to designate them by the sense organ which initiates them. We could thus have a visual unlearned response—for example, the turning of the eye of the youngster at birth toward a source of light. Contrast this with a visual learned response, the response, for example, to a printed score of music or a word. Again, we could have a kinaesthetic' unlearned response when the infant reacts by crying to a long-sustained twisted position of the arm. We could have a kinaesthetic learned response when we manipulate a delicate object in the dark or, for example, tread a tortuous maze. Again, we can have a visceral unlearned response where pressure of the urine produces an erection in the male. Contrast this with the learned or visceral conditioned response where the sight of a certain female or even the sound of her voice or the perfume that she usually wears will produce an erection.

 

Une autre façon purement logique de classer les réponses est de les désigner par l'organe sensoriel qui les initie. Nous pourrions ainsi avoir une réponse visuelle non apprise - par exemple, le fait de tourner l'œil du jeune enfant à la naissance vers une source de lumière. En revanche, il existe une réponse visuelle apprise, par exemple la réponse à une partition de musique imprimée ou à un mot. Là encore, il peut s'agir d'une réponse kinesthésique non apprise lorsque le nourrisson réagit en pleurant à une torsion prolongée du bras. Nous pouvons avoir une réponse kinesthésique apprise lorsque nous manipulons un objet délicat dans l'obscurité ou, par exemple, lorsque nous parcourons un labyrinthe tortueux. De même, nous pouvons avoir une réponse viscérale non apprise lorsque la pression de l'urine produit une érection chez l'homme. À l'inverse, la vue d'une certaine femme, voire le son de sa voix ou le parfum qu'elle porte habituellement, produit une érection, ce qui constitue une réponse conditionnée viscérale ou apprise.

 

This discussion of stimulus and response shows what material we have to work with in behavioristic psychology and why behavioristic psychology has as its goal to be able, given the stimulus, to predict the response—or, seeing the reaction take place to state what the stimulus is that has called out the reaction,

 

Cette discussion sur le stimulus et la réponse montre avec quel matériel nous devons travailler en psychologie comportementale et pourquoi cette dernière a pour objectif de pouvoir, à partir d'un stimulus, prédire la réponse - ou, en voyant la réaction se produire, d'indiquer quel est le stimulus qui a déclenché la réaction.

 

 

Is Behaviorism Merely a Methodological Approach to the Study of Psychological Problems, or is it an Actual System of Psychology?

If psychology can do without the terms “mind” and “consciousness,” indeed if it can find no objective evidence for their existence, what is going to become of philosophy and the so-called social sciences which today are built around the concept of mind and consciousness? Almost every day the behaviorist is asked this question, sometimes in a friendly inquiring way, and sometimes not so kindly. While behaviorism was fighting for its existence it was afraid to answer this question. Its contentions were too new; its field too unworked for it to allow itself even to think that some day it might be able to stand up and to tell philosophy and the social sciences that they, too, must scrutinize anew their own premises.

 

Le béhaviorisme est-il une simple approche méthodologique de l'étude des problèmes psychologiques ou un véritable système psychologique ?

Si la psychologie peut se passer des termes "esprit" et "conscience", et si elle ne peut trouver aucune preuve objective de leur existence, qu'en sera-t-il de la philosophie et des sciences dites sociales qui sont aujourd'hui construites autour des concepts d'esprit et de conscience ? Cette question est posée presque chaque jour au behavioriste, parfois de manière amicale et curieuse, parfois de manière moins aimable. Lorsque le behaviorisme luttait pour son existence, il avait peur de répondre à cette question. Ses affirmations étaient trop nouvelles, son domaine trop peu travaillé pour qu'il se permette même de penser qu'un jour il pourrait se lever et dire à la philosophie et aux sciences sociales qu'elles doivent, elles aussi, réexaminer leurs propres prémisses.

 

Hence the behaviorist’s one answer when approached in this way was to say, “I can’t let myself worry about such questions now. Behaviorism is at present a satisfactory way of going at the solution of psychological problems—it is really a methodological approach to psychological problems.” Today behaviorism is strongly entrenched. It finds its way of going at the study of psychological problems and its formulation of those problems growing more and more adequate.

Today the behaviorist can safely throw out a real challenge to the subjective psychologists—‘Show us that you have a possible method, indeed that you have even a legitimate subject matter. Prove to us that philosophy and the social sciences based upon your speculations have any right to further take up the time and thought of developing students.”

The past ten years have seen a growing tendency—but one combatted at every point by the old line philosopher—on the part of the “mental sciences” to crawl over the stone wall that separates them from behaviorism. Let me put all of these “sciences” based upon the concept of mind on the left hand side of a vertical line; on the right hand side of the line I shall show you their present trend:

 

C'est pourquoi la seule réponse du béhavioriste lorsqu'on l'aborde de cette manière est de dire : "Je ne peux pas me permettre de me préoccuper de ces questions pour le moment. Le béhaviorisme est actuellement une façon satisfaisante d'aborder la solution des problèmes psychologiques - c'est vraiment une approche méthodologique des problèmes psychologiques". Aujourd'hui, le béhaviorisme est solidement ancré. Il trouve sa façon d'aborder l'étude des problèmes psychologiques et sa formulation de ces problèmes de plus en plus adéquate.

Aujourd'hui, le behavioriste peut sans crainte lancer un véritable défi aux psychologues subjectifs : "Montrez-nous que vous avez une méthode possible, que vous avez même un sujet légitime. Prouvez-nous que la philosophie et les sciences sociales fondées sur vos spéculations ont le droit d'accaparer le temps et la réflexion des étudiants en formation".

Au cours des dix dernières années, les "sciences mentales" ont eu de plus en plus tendance à franchir le mur de pierre qui les sépare du behaviorisme, mais cette tendance a été combattue à chaque instant par les philosophes de la vieille école. Permettez-moi de placer toutes ces "sciences" basées sur le concept de l'esprit sur le côté gauche d'une ligne verticale ; sur le côté droit de la ligne, je vous montrerai leur tendance actuelle : .....

 

II - HOW TO STUDY HUMAN BEHAVIOR Problems, Methods, Technique, and Samples of Results

 

Analyzing Psychological Problems

Our last lecture touched many things lightly. From now on we must prepare ourselves for more strenuous undertakings. In that lecture we found that the behaviorist is constantly working with stimuli whose effect on the human organism is unknown. He seeks to find out what kind of reaction they will call forth when presented singly or in combination. He varies not only the combination in which they are presented but their intensity and the length of time they are allowed to exert their effect.

For example, a mother is sleeping in a chair in front of me. I speak to her but my voice does not call out a response. I make my dog bark gently out in the yard; that likewise fails to call out a response. Then I go to the sleeping room of her youngest child and cause it to cry. Immediately the mother springs from the chair and runs to the child’s room. _I next determine scientifically how strong the cry must be and the length of time it must endure before the response is called out. I next vary conditions, then I work with many other mothers; I apply mathematics and logic to my results. This would be scientific procedure. But from a commonsense point of view the whole result is expressed by the old famillar saying—‘the slightest cry of her infant wakes a sleeping mother.”

 

Analyser les problèmes psychologiques

Notre dernière conférence a abordé beaucoup de choses avec légèreté. Désormais, nous devons nous préparer à des tâches plus ardues. Dans cette conférence, nous avons découvert que le comportementaliste travaille constamment avec des stimuli dont l'effet sur l'organisme humain est inconnu. Il cherche à découvrir le type de réaction qu'ils provoqueront lorsqu'ils seront présentés seuls ou en combinaison. Il varie non seulement la combinaison dans laquelle ils sont présentés, mais aussi leur intensité et la durée pendant laquelle ils sont autorisés à exercer leur effet.

Par exemple, une mère dort dans un fauteuil en face de moi. Je lui parle mais ma voix n'appelle pas de réponse. Je fais aboyer doucement mon chien dans la cour ; lui non plus n'appelle pas de réponse. Je me rends ensuite dans la chambre de son plus jeune enfant et je le fais pleurer. Immédiatement, la mère se lève de sa chaise et court vers la chambre de l'enfant. Je détermine ensuite scientifiquement la force du cri et le temps qu'il doit durer avant d'appeler une réponse. Je varie ensuite les conditions, puis je travaille avec de nombreuses autres mères ; j'applique les mathématiques et la logique à mes résultats. Il s'agit là d'une procédure scientifique. Mais du point de vue du bon sens, le résultat global est exprimé par le vieux dicton populaire : "le moindre cri de l'enfant réveille la mère qui dort".

 

Another example. My Airedale dog lies asleep at my feet. What will happen if I rustle the paper? Only a change in respiration. If I throw down a small note book? It causes a change in respiration—a quickened pulse and a slight movement of the tail and foot. I get up without touching him—immediately the dog springs up ready to play, fight or eat.

 

Now the human race has been in existence for many hundreds of thousands of years; during that time (even though at times we have followed the false psychological god Introspection) we have succeeded in gathering a lot of data on the effect various stimuli have upon human behavior.

 

Autre exemple. Mon chien Airedale s'est endormi à mes pieds. Que se passera-t-il si je froisse le papier ? Seulement un changement de respiration. Si je jette à terre un petit carnet de notes ? Cela provoque une modification de la respiration, une accélération du pouls et un léger mouvement de la queue et de la patte. Si je me lève sans le toucher, le chien se lève immédiatement, prêt à jouer, à se battre ou à manger.

 

La race humaine existe depuis des centaines de milliers d'années ; au cours de cette période (même si nous avons parfois suivi le faux dieu psychologique qu'est l'introspection), nous avons réussi à recueillir de nombreuses données sur l'effet de divers stimuli sur le comportement humain.

 

Possibly you may think I am choosing pretty artificial illustrations— you may maintain that we never play with situations and stimuli as I have here suggested. Go then to real life. We increase our employees’ salaries. We offer a bonus—we offer them homes at nominal rental so they can get married. We put in baths—playgrounds. We are constantly manipulating stimuli, dangling this, that and the other combinations in front of the human being in order to determine the reactions they will bring forth —hoping that the reaction will be “in line with progress”, “desirable”, “sood”. (And society really means by “desirable”, “good”, “in line with progress”, reactions that will not disturb its recognized and established traditional order of things.)

 

Sometimes, on the other hand, the behaviorist (and I am now going to admit that we are all behaviorists—we have to be) works the other way round. The individual is doing something—reacting—behaving. The behaviorist, to make his methods socially effective, to be able to reproduce this reaction at another time (and possibly in other individuals as well) attempts to determine what the situation is that causes this particular reaction,

 

Il se peut que vous pensiez que je choisis des illustrations assez artificielles - vous pouvez soutenir que nous ne jouons jamais avec des situations et des stimuli comme je l'ai suggéré ici. Revenons donc à la vie réelle. Nous augmentons les salaires de nos employés. Nous leur offrons une prime - nous leur offrons des maisons à loyer nominal pour qu'ils puissent se marier. Nous installons des salles de bain et des terrains de jeu. Nous manipulons constamment des stimuli, en faisant miroiter à l'être humain telle ou telle combinaison afin de déterminer les réactions qu'ils susciteront - en espérant que la réaction sera "conforme au progrès", "souhaitable", "bonne". (Et la société entend par "souhaitable", "bon", "conforme au progrès", des réactions qui ne perturberont pas l'ordre traditionnel des choses qu'elle a reconnu et établi).

 

Parfois, par contre, le comportementaliste (et je vais maintenant admettre que nous sommes tous des comportementalistes - nous devons l'être) travaille dans l'autre sens. L'individu fait quelque chose - réagit - se comporte. Le comportementaliste, pour rendre ses méthodes socialement efficaces, pour pouvoir reproduire cette réaction à un autre moment (et éventuellement chez d'autres individus) tente de déterminer quelle est la situation qui provoque cette réaction particulière,

 

I see some of you yawning and fighting sleep in this crowded room. IT see the same behavior every night after we have been together for about one half hour. Why? Some of you may say that it is a stupid lecture—some that the ventilation is bad—and if they are scientifically inclined they may even elaborate by saying “You see, in a crowded room like this the oxygen is used up rapidly—this causes an excess of carbon dioxide in the air we breathe; carbon dioxide is bad for you—it makes you yawny and sleepy and if the tension gets very high it may even kill you.” But suppose I am not satisfied and begin to experiment? We have actually made such experiments but I will not take time now to tell you about them—I’ll just give you the result. You yawn and grow sleepy because of the increasing heat around your body—especially in the unstirred air spaces between your skin and clothing. If the janitor would put in two or three fans to keep the air stirred up, your yawning and sleepiness would disappear—the slightly increased CO, tension while it is a fact, has nothing to do with the reaction. Scientific method has enabled us not only to find the stimulus causing the reaction but also how effectively to control the reaction by removing or modifying the stimulus.

 

Je vois certains d'entre vous bâiller et lutter contre le sommeil dans cette pièce bondée. Je constate le même comportement tous les soirs après que nous ayons été ensemble pendant environ une demi-heure. Pourquoi ? Certains d'entre vous diront que c'est un cours stupide, d'autres que la ventilation est mauvaise, et s'ils ont un penchant scientifique, ils pourront même développer en disant : "Vous voyez, dans une salle bondée comme celle-ci, l'oxygène est utilisé rapidement, ce qui provoque un excès de dioxyde de carbone dans l'air que nous respirons ; le dioxyde de carbone est mauvais pour vous, il vous fait bâiller et dormir, et si la tension devient très élevée, il peut même vous tuer". Mais supposons que je ne sois pas satisfait et que je commence à faire des expériences ? Nous avons déjà fait de telles expériences, mais je ne vais pas prendre le temps de vous les raconter - je vais simplement vous donner le résultat. Vous bâillez et vous vous endormez à cause de la chaleur croissante autour de votre corps, en particulier dans les espaces d'air non brassés entre votre peau et vos vêtements. Si le concierge installait deux ou trois ventilateurs pour maintenir l'air brassé, vos bâillements et votre somnolence disparaîtraient - la légère augmentation du CO, la tension, même si c'est un fait, n'a rien à voir avec la réaction. La méthode scientifique nous a permis non seulement de trouver le stimulus à l'origine de la réaction, mais aussi de contrôler efficacement la réaction en supprimant ou en modifiant le stimulus.

 

General Formulation

We have gone far enough for you to see that we can throw our psychological problems and their solutions into terms of stimulus and response. Let us use the abbreviations S for stimulus (or the more complex situation) and R for response. We may schematise our psychological problems as follows: ....

(...)

III-THE HUMAN BODY

What It Is Made Of, How It Is Put Together, and How It Works

 

Part I. The Structures That Make Behavior Possible.

NTRODUCTION :—In this lecture and in the next we have what many think is a difficult task—to learn something about the way the human body is put together and the way it works. Does it seem ridiculous to try to do this in the course of a lecture or two? Let us give it a fair trial. You may be surprised to find how accurate a picture of the body you can get in even one single hour.

The behaviorist is interested in the way the whole body works: If you will pick up a physiology or an anatomy you will find that the human body is studied part by part—the digestive apparatus, the circulatory apparatus, the respiratory apparatus, the nervous system, and soon. The physiologist has to carry out his experimental work first upon one organ and then upon another. The student of human behavior, by contrast, works with the whole body in action. It would be possible for him to carry out his studies without any knowledge of the separate parts whatsoever, but we do not need to work thus blindly. The study of the body is helpful to the behaviorist. Let us borrow as many helpful things as we can from physiology.

 

De quoi est-il fait, comment est-il assemblé et comment fonctionne-t-il ?

Partie I. Les structures qui rendent le comportement possible.

NTRODUCTION :- Dans ce cours et le suivant, nous avons une tâche que beaucoup considèrent comme difficile : apprendre quelque chose sur la façon dont le corps humain est constitué et sur la façon dont il fonctionne. Ne semble-t-il pas ridicule d'essayer de faire cela au cours d'un ou deux cours ? Essayons de le faire. Vous serez peut-être surpris de constater à quel point il est possible de se faire une idée précise du corps humain en une seule heure.

Le comportementaliste s'intéresse au fonctionnement de l'ensemble du corps : Si vous prenez un livre de physiologie ou d'anatomie, vous verrez que le corps humain est étudié partie par partie - l'appareil digestif, l'appareil circulatoire, l'appareil respiratoire, le système nerveux, et bientôt. Le physiologiste doit effectuer son travail expérimental d'abord sur un organe, puis sur un autre. L'étudiant du comportement humain, en revanche, travaille sur l'ensemble du corps en action. Il lui serait possible d'effectuer ses études sans aucune connaissance des différentes parties, mais nous n'avons pas besoin de travailler ainsi à l'aveuglette. L'étude du corps est utile au comportementaliste. Empruntons à la physiologie autant de choses utiles que possible.

 

While the whole body can do many things, there are very definite limitations to its possibilities of functioning and these limitations are due to the material out of which the body is composed and to the way that material is put together. I mean by this merely that there is a limit to the speed with which we can run; to the loads which we can lift; to the length of time we can go without food and without sleep and without water; that the body needs special types of food—that it can endure only a certain amount of heat for a certain length of time, or a certain amount of cold for a definite period ; that it must be supplied with oxygen and other special materials. Even an hour’s study will convince you that the human body, while beautifully put together to do many things, is not a treasure house of mystery but a very commonsense kind of organic machine (and by organic machine we mean something many millions of times more complicated than anything man has yet succeeded in making).

 

Bien que le corps entier puisse faire beaucoup de choses, il y a des limites très précises à ses possibilités de fonctionnement et ces limites sont dues au matériau dont le corps est composé et à la façon dont ce matériau est assemblé. Je veux simplement dire par là qu'il y a une limite à la vitesse à laquelle nous pouvons courir, aux charges que nous pouvons soulever, à la durée pendant laquelle nous pouvons rester sans manger, sans dormir et sans boire, que le corps a besoin d'aliments spéciaux, qu'il ne peut supporter qu'une certaine quantité de chaleur pendant un certain temps, ou une certaine quantité de froid pendant une période déterminée, qu'il doit être alimenté en oxygène et en d'autres matières spéciales. Une heure d'étude suffira à vous convaincre que le corps humain, bien qu'il soit magnifiquement conçu pour accomplir de nombreuses tâches, n'est pas un trésor de mystères, mais une sorte de machine organique tout à fait banale (et par machine organique, nous entendons quelque chose de plusieurs millions de fois plus compliqué que tout ce que l'homme a réussi à fabriquer jusqu'à présent).

 

Should We as Behaviorists Be Especially Interested in the Central Nervous System? Because he places emphasis on the facts of adjustment of the whole organism rather than upon the working of parts of the body, the behaviorist is often accused of not making a place in his scheme for the nervous system. To understand why it hurts the feelings of the introspectionist for the behaviorist to place no more emphasis on the brain and the spinal cord than upon the striped muscles of the body, the plain muscles of the stomach, the glands, etc., you must remember that the nervous system to the introspectionist has always been a mystery box—whatever he couldn’t explain in “mental” terms he pushed over into the brain. Many of our so-called physiological psychologies are filled with pretty pictures of brain and spinal cord schemes. As a matter of fact we do not yet know enough about the functioning of brain and spinal cord to draw diagrams ~ about their functions. For the behaviorist the nervous system is, Ist, a part ‘of the body—no more mysterious than muscles and glands; 2nd, it is a specialized body mechanism that enables its possessor to react more quickly and in a more integrated way with muscles or glands when acted upon by a given stimulus than would be the case if no nervous system were present. There are many animals and free swimming plants without nervous systems. Their range of adjustment is limited and their reactions to touch, light, sound, etc., are slow. You can react almost instantly with your hand when any part of your body is touched. The nervous system speeds up the passage of the message (known scientifically as a propagated disturbance) from the sense organ (where the stimulus is applied) to the reacting organ (the muscles and glands). Where there is no nervous system the message still travels but it travels slowly,

 

En tant que béhavioristes, devrions-nous nous intéresser particulièrement au système nerveux central ? Parce qu'il met l'accent sur les faits d'ajustement de l'organisme entier plutôt que sur le fonctionnement des parties du corps, le comportementaliste est souvent accusé de ne pas faire de place au système nerveux dans son schéma. Pour comprendre pourquoi l'introspection est blessée par le fait que le behavioriste n'insiste pas plus sur le cerveau et la moelle épinière que sur les muscles rayés du corps, les muscles simples de l'estomac, les glandes, etc..., il faut se rappeler que le système nerveux a toujours été une boîte à mystères pour l'introspectionniste - tout ce qu'il ne pouvait pas expliquer en termes "mentaux", il l'a transféré dans le cerveau. Beaucoup de nos psychologies dites physiologiques sont remplies de jolies images de schémas du cerveau et de la moelle épinière. En fait, nous n'en savons pas encore assez sur le fonctionnement du cerveau et de la moelle épinière pour dessiner des diagrammes ~ sur leurs fonctions. Pour le behavioriste, le système nerveux est, premièrement, une partie du corps - pas plus mystérieuse que les muscles et les glandes ; deuxièmement, c'est un mécanisme spécialisé du corps qui permet à son possesseur de réagir plus rapidement et de manière plus intégrée avec les muscles ou les glandes lorsqu'il est sollicité par un stimulus donné, que ce ne serait le cas si le système nerveux n'était pas présent. Il existe de nombreux animaux et plantes à nage libre dépourvus de système nerveux. Leur champ d'action est limité et leurs réactions au toucher, à la lumière, au son, etc. sont lentes. Vous pouvez réagir presque instantanément avec votre main lorsqu'une partie de votre corps est touchée. Le système nerveux accélère le passage du message (connu scientifiquement sous le nom de perturbation propagée) de l'organe sensoriel (où le stimulus est appliqué) à l'organe qui réagit (les muscles et les glandes). En l'absence de système nerveux, le message circule toujours, mais lentement,

 

This discussion should show you that the behaviorist has to be vitally interested in the nervous system but only as an integral part of the whole body.

 

Different Types of Cells and Tissues That Make up the Body

What is the Body Made Of? Nearly everyone knows today that the body is composed only of cells and the products that the cells manufacture. But what is acell? The cell is a minute portion of living substance—most cells are so small that they can be seen only under a high ....


"Psychology From The Standpoint Of A Beshaviorist" (1919)

(Préface)

Civilized nations are rapidly becoming city dwellers. With this increase in the concentration of homes there come changes in our habits and customs. Life becomes complex. The strain of adjusting ourselves to others increases daily. We are just waking up to the fact that while chemistry and physics, or rather their industrial applications — by giving us light, heat, telephones and a thousand other indispensable luxuries — have provided the motives for our living together, they are helpless when called upon to teach us how to dwell together wisely and happily.

Our schools and colleges, constructed as they are to fit the needs of a past generation, cast us forth ill prepared to solve the problems that come from living in complex groups. We carry away from them only a scant knowledge of ourselves and even less equipment for understanding the behavior of others.

If we are ever to learn to live together in the close relationships demanded by modern social and industrial life we shall have to leave behind for a time our interest in chemistry and physics and even our interest in physiology and medicine, and enter upon a study of modern psychology.

 

Les nations civilisées deviennent rapidement des citadins. L'augmentation de la concentration des habitations s'accompagne de changements dans nos habitudes et nos coutumes. La vie devient complexe. La difficulté de s'adapter aux autres s'accroît de jour en jour. Nous commençons à peine à nous rendre compte que si la chimie et la physique, ou plutôt leurs applications industrielles - en nous donnant la lumière, le chauffage, le téléphone et mille autres luxes indispensables - ont fourni les motifs de notre vie en commun, elles sont impuissantes lorsqu'il s'agit de nous enseigner comment vivre ensemble avec sagesse et bonheur.

Nos écoles et nos collèges, construits pour répondre aux besoins d'une génération passée, nous préparent mal à résoudre les problèmes qui découlent de la vie en groupes complexes. Nous n'en retirons qu'une maigre connaissance de nous-mêmes et encore moins d'outils pour comprendre le comportement des autres.

Si nous voulons un jour apprendre à vivre ensemble dans les relations étroites qu'exige la vie sociale et industrielle moderne, nous devrons abandonner pour un temps notre intérêt pour la chimie et la physique, voire pour la physiologie et la médecine, et nous lancer dans l'étude de la psychologie moderne.

 

Fortunately, psychology is prepared to help us. The past ten years have seen the development of new points of view in psychology — points of view that have grown up partly to meet our ever changing social needs and partly because the very existence of these needs has made a new viewpoint possible. In order to be of help psychology had first to break the strangle hold philosophy and academic tradition had upon it and to find courage to seek its facts in the daily lives of human beings.

One of the most recent and practical of these new viewpoints in psychology is that of the behaviorists. The present volume gives for the first time a systematic presentation of this trend. Behavioristic psychology or behaviorism, as it is sometimes called, contends that the most fruitful starting point for psychology is the study not of our own self but of our neighbor's behavior — in other words it assumes that the student should take the view that the most interesting and helpful method is the study of what other human beings do and why they do it. Only by so doing can we ever hope to understand our own behavior. Those who have any familiarity with the psychology current a few years ago will realize that this reverses the method of study recommended by Wundt and William James and of many of our other most prominent psychologists.

 

Heureusement, la psychologie est prête à nous aider. Ces dix dernières années ont vu le développement de nouveaux points de vue en psychologie - des points de vue qui se sont développés en partie pour répondre à nos besoins sociaux en constante évolution et en partie parce que l'existence même de ces besoins a rendu possible un nouveau point de vue. Pour être utile, la psychologie a d'abord dû se défaire de l'emprise de la philosophie et de la tradition académique et trouver le courage de rechercher les faits dans la vie quotidienne des êtres humains.

L'un des points de vue les plus récents et les plus pratiques de la psychologie est celui des behavioristes. Le présent ouvrage propose pour la première fois une présentation systématique de ce courant. La psychologie béhavioriste ou le béhaviorisme, comme on l'appelle parfois, soutient que le point de départ le plus fructueux de la psychologie est l'étude non pas de notre propre moi mais DU COMPORTEMENT DE NOTRE VOISIN - en d'autres termes, elle suppose que l'étudiant doit considérer que la méthode la plus intéressante et la plus utile est l'étude de ce que font les autres êtres humains et de la raison pour laquelle ils le font. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons espérer comprendre notre propre comportement. Ceux qui connaissent un peu la psychologie d'il y a quelques années se rendront compte que cela va à l'encontre de la méthode d'étude recommandée par Wundt et William James, ainsi que par de nombreux autres psychologues éminents.

 

Psychologists of this somewhat older school are called "introspectionists". They maintain that the starting point in psychology is the study of one's own mind. You are supposed somehow to halt from moment to moment your ordinary daily activities and to analyze the accompanying “mental states’’ in terms of ‘sensations,’ ‘images,’ and ‘the affective tones’ present. You are supposed for example to halt a strong emotion in its course and describe where the ‘sensations’ are localized and determine what ‘imagery’ is present and whether the whole experience is ‘pleasant’ or ‘painful,’ etc.

This type of procedure in psychology turned out to be bad both from the standpoint of the individual’s continued interest in the subject and for the progress of psychology as a science. The difficulty of making such observations upon himself caused the individual to lose hope almost immediately of ever understanding either himself or any one else. Historically this method has produced a set of laboratory studies almost devoid of human interest and a series of text books with which only a philosopher can cope.

 

Les psychologues de cette école un peu plus ancienne sont appelés "introspectionnistes". Ils soutiennent que le point de départ de la psychologie est l'étude de son propre esprit. Vous êtes censé interrompre d'une manière ou d'une autre vos activités quotidiennes ordinaires et analyser les "états mentaux" qui les accompagnent en termes de "sensations", d'"images" et de "tonalités affectives" présentes. Vous êtes censé, par exemple, arrêter une forte émotion dans son cours et décrire où les "sensations" sont localisées et déterminer quelle "imagerie" est présente et si l'ensemble de l'expérience est "agréable" ou "douloureuse", etc.

Ce type de procédure en psychologie s'est avéré néfaste tant du point de vue de l'intérêt continu de l'individu pour le sujet que du point de vue du progrès de la psychologie en tant que science. La difficulté de faire de telles observations sur soi-même a fait perdre presque immédiatement à l'individu l'espoir de se comprendre ou de comprendre quelqu'un d'autre. Historiquement, cette méthode a produit un ensemble d'études de laboratoire presque dépourvues d'intérêt humain et une série de manuels avec lesquels seul un philosophe peut composer.

 

To the general student of psychology the present behavioristic viewpoint is a welcome one. He is used to observing things objectively. His daily life has taught him to do so. Hence when he comes to behaviorism he does not feel a transition in method or any change in subject matter. He is not confronted with definitions of ‘consciousness,’ ‘sensation,’ or of ‘image,’ ‘perception’ and the like but with definite concrete problems which he can solve by observing the behavior of others. Put in concrete form behaviorism’s primary contention is that "if its facts were all at hand the behaviorist would be able to tell after watching an individual perform an act what the situation is that caused his action (prediction), whereas if organized society decreed that the individual or group should act in a definite, specific way the behaviorist could arrange the situation or stimulus which would bring about such action (control)". In other words Psychology from the Standpoint of the Behavorist is concerned with the predication and control of human action and not with an analysis of ‘consciousness’.

 

Pour l'étudiant en psychologie en général, le point de vue behavioriste actuel est le bienvenu. Il est habitué à observer les choses objectivement. Sa vie quotidienne lui a appris à le faire. Par conséquent, lorsqu'il aborde le behaviorisme, il ne ressent pas de transition dans la méthode ni de changement dans le sujet. Il n'est pas confronté à des définitions de "conscience", "sensation", "image", "perception" et autres, mais à des problèmes concrets qu'il peut résoudre en observant le comportement d'autrui. Concrètement, l'argument principal du behaviorisme est que "si les faits étaient tous disponibles, le behavioriste serait capable de dire, après avoir observé un individu accomplir un acte, quelle est la situation qui a provoqué son action (prédiction), tandis que si la société organisée décrétait que l'individu ou le groupe devait agir d'une manière définie et spécifique, le behavioriste pourrait organiser la situation ou le stimulus qui provoquerait une telle action (contrôle)". En d'autres termes, la psychologie du point de vue du comportementaliste s'intéresse à la prédiction et au contrôle de l'action humaine et non à l'analyse de la "conscience".

 


La seconde génération de behavioristes apparut aux alentours de la Première guerre mondiale, Clark Hull (1884-1952), Edward Tolman (1886-1959), et Karl Lashley (1890-1958) qui se refusa à éliminer tout débat sur la pensée. Entretemps, l'école de la psychologie gestaltiste (la psychologie de la forme) avit quitté Berlin pour s'installer aux Etats-Unis.Vingt ans plus tard, la psychologie cognitive  prenaît le relais mais pour autant la psychologie ne semble toujours pas être devenue une science ...


Burrhus F. Skinner (1904-1990)

Résolument disciple de J.B. Watson, rejetant donc les explications « mentalistes » et toute spéculation sur les relations qui pourraient exister entre le comportement et le système nerveux, Burrhus F. Skinner, psychologue et professeur à Harvard dès 1947, va développer un "behaviorisme radical" selon lequel toutes nos actions sont déterminées, allant jusqu'à spéculer sur une société fondée sur le conditionnement de tous les citoyens. Il aura beaucoup publié non sans créer de nombreuses polémiques tant il est vrai qu'il s'est enfermé dans très rapidement dans sa tour d'ivoire : "Science and Human Behavior" (1953), "Verbal Behavior" (1957) "The Technology of Teaching" (1968), "Beyond Freedom and Dignity" (1971), "Reflections on Behaviorism and Society" (1978). A distance du modèle S-R, sa théorie du comportement en appelle aux contingences de l'environnement pour expliquer la sélection de telle ou telle conduite, la technique du "conditionnement opérant" est directement issue de sa fameuse "boîte à Skinner" dans laquelle l'expérimentateur joue avec un animal affamé qui cherche à obtenir de la nourriture en appuyant sur une pédale. Rats et pigeons récompensés pour certains comportements et punis pour d'autres, apprennent à appuyer sur des leviers, à traverser des labyrinthes ou à donner un coup de bec ou de museaux à des couleurs. C'est ainsi, nous dit-on, que quand un sujet se déplace dans son environnement, certains de ses comportements vont produire dans celui-ci des modifications détectables (les contingences dites de renforcement), une classe de réponses opérantes définies par les conséquences qu'elle a pour le sujet et émise dans une situation donnée, sans qu'elle dépende causalement d'un stimulus de la situation. Le renforcement résulte de la satisfaction de découvrir que la réponse donnée est la bonne. La théorie behavioriste de Skinner a influencé profondément la psychologie pendant des décennies...

 

"Beyond Freedom and Dignity" (1971, Par delà la liberté et la dignité)

(A technology of behavior - Freedom - Dignity - Punishment - Alternatives to punishment - Values - The evolution of a culture - The design of a culture - What is man?)

Dans cet ouvrage philosophique, le psychologue et psycholinguiste américain Burrhus Frederick Skinner note que si les progrès techniques et scientifiques ont été considérables,  la compréhension du comportement humain est restée dans une grande pauvreté. Skinner rejette toute explication des conduites humaines en termes de sentiments, de conscience d'émotions ou  de voIonté, etc, qui ne sont que des hypothèses mal fondées. Il propose une méthode plus objective de l'élude de ces comportements. L'environnement joue un rôle considérable pour façonner nos conduites. Tout simplement, les choses bonnes nous renforcent positivement tandis que les choses mauvaises le font de manière négative. Nous apprenons donc à  rechercher les premières et à éviter les secondes. Les défenseurs de la liberté et de la dignité pratiquent diverses méthodes pour changer le comportement en changeant les esprits (permissivité, maïeutique, etc) mais elles s'avèrent inefficaces quand il s`agit de réduire les conséquences négatives du comportement. La fonction du psychologue est donc de déterminer chez l`homme les conduites pertinentes du point de vue de l'intérêt de la société et de les lui imposer. La méthode consiste à établir des "programmes de renforcement"  et à intensifier les contingences qui engendrent des comportement» contribuant au progrès de l'humanité ...