Gustav Klimt (1862-1918) - Otto Friedrich (1862-1937) - Koloman Moser (1868-1918) - Fernand Khnopff  (1858-1921) - Ferdinand Hodler (1853-1918) - Franz von Stuck (1863-1928) - ...

Last update : 11/11/2016


Gustav Klimt (1862-1918)

1900-1910 - Art nouveau et  Sécession de Vienne

Solitaire, mais hédoniste,  Klimt crée un art symboliste, onirique et  sensuel. Il célèbre la femme.  Les courbes linéaires stylisées en un lacis de méandres caractérisent son style. Il connait le succès de son vivant, comme décorateur puis comme peintre. Il semble, à travers toute son oeuvre, entreprendre d'enchâsser toute la souffrance humaine et toute la sensualité des désirs dans un canevas ornemental qui gomme ainsi toute tragédie et tout désir : il est alors peu surprenant qu'un de ses plus grands disciples, Egon Schiele, ait su en extraire de quoi alimenter son univers tourmenté, cru et vidé de toute ornementation purement esthétique...

"Le baiser" (Vienne, Österreichische Galerie) est caractéristique du Jugendstill. Le terme "Jugendstil" renvoie originellement à la revue munichoise Jugend, créée en janvier 1896 par Georg Hirth (1865-1902), et désigne, tant en Allemagne qu'en Autriche, cet "Art nouveau" qui rénove arts décoratifs et architecture en cette fin du XIXe et premières années du XXe siècle. 

Né à Vienne, contemporain de Sigmund Freud (né en 1860), du Gustav Mahler (né en 1860) et d'Arthur Schnitzler (né en 1862), autres piliers de la modernité viennoise, d'un père artisan-orfèvre et d'une mère chanteuse lyrique, Gustav Klimt est souvent décrit comme un être plus instinctif qu'intellectuel, plus hédoniste que rongé par quelques interrogations, et qui a saisi l'air du temps . Rien ne le prédestinait à devenir le chef de file de la modernité en Autriche, une Autriche qui n'a pas connu l'impressionnisme, et entre rupture brutale avec l'académisme. En 1897, Klimt, en compagnie de dix-huit autres artistes (Koloman Moser, Carl Moll, Josef Maria Olbrich, ..), quitte la très académique Künstlerhaus pour fonder un nouveau regroupement d'artistes baptisé Secession (Sezessionsstil), qui entend esthétiser la vie quotidienne en supprimant les barrières entre arts majeurs et mineurs et développer tous les échanges possibles entre les différents artistes européens. Et Klimt effectivement cherche à abolir toute frontière entre peinture et arts appliqués, au profit d'un art décoratif, d'un "style doré", qui privilégie le symbolisme, l'allégorie, ose la femme sensuelle, la grossesse, l'homosexualité féminine, mais aussi les mythes revus à la lumière de la psychanalyse naissante, dualité entre Eros et Thanatos, Vie et Mort, réel et rêve.


Le tableau intitulé "Pallas Athéna" (1898, Historisches Museum, Vienne) est considéré comme emblématique de la nouvelle veine stylistique de Klimt. Athéna revêt l'allure d'une séductrice viennoise, femme fatale aux yeux fardés dont la longue chevelure rousse dépasse du casque pour encadrer la plaque pectorale représentant une gorgone tirant la langue. 

Le "portrait d'Adele Bloch-Bauer" (1907) est l'un des nombreux portraits qu'il fit des beautés de la haute bourgeoisie, enchâssant ces silhouettes de femmes intellectuelles et cultivées dans un décor inspiré des mosaïques de la Byzance impériale, avec des motifs à l'or et de luxueux ornements géométriques : le visage se détache du décor et regarde directement l'observateur.

Le célèbre "Baiser" de 1907-1908 (Galerie Belvedere, Vienne) est une luxuriante étreinte amoureuse mais positionnée au bord d'une falaise. Dans "Mort et vie" (1916, collection du Dr Rudolf Leopold, Vienne), l'opulence du décor contraste avec le sujet tragique de la destinée humaine, le cycle de la vie de femmes enlacées, de la naissance, à la maternité et à l'intimité de l'amour, suit son cours inexorable sous le regard de la mort revêtue de symboles religieux qui évoquent des tombes. 


Klimt élabore ensuite un style très personnel dans lequel l'ornement n'est plus seulement décoratif mais intégré au sujet, lui permettant de s'adonner à une inspiration plus symboliste. Le tableau "Les Poissons rouges" (1902, Musée de Soleure, Suisse) montre une femme exhibant un postérieur rebondi et lançant au spectateur un regard des plus narquois : Klimt entre dans une période qui produit ses œuvres les plus célèbres, portraits ou allégories.

Le "portrait d'Adele Bloch-Bauer" (1907) est l'un des nombreux portraits qu'il fit des beautés de la haute bourgeoisie, enchâssant ces silhouettes de femmes intellectuelles et cultivées dans un décor inspiré des mosaïques de la Byzance impériale, avec des motifs à l'or et de luxueux ornements géométriques : le visage se détache du décor et regarde directement l'observateur. Le célèbre "Baiser" de 1907-1908 (Galerie Belvedere, Vienne) est une luxuriante étreinte amoureuse mais positionnée au bord d'une falaise.

Dans "Mort et vie" (1916, collection du Dr Rudolf Leopold, Vienne), l'opulence du décor contraste avec le sujet tragique de la destinée humaine, le cycle de la vie de femmes enlacées, de la naissance, à la maternité et à l'intimité de l'amour, suit son cours inexorable sous le regard de la mort revêtue de symboles religieux qui évoquent des tombes..

Works : Österreichische Galerie Belvedere, Vienna (Adam and Eva, 1917-1918; Amalie Zuckerkandl, 1918; The Beethoven Frieze, 1902; Farm Garden with Sunflowers, 1907; Judith, 1901; The Kiss, 1908; Lady with Hat and Featherboa, 1909; Portrait of Fritza Riedler, 1906; Portrait of Johanna Staude, 1918; Portrait of Rose von Rosthorn-Friedmann, 1901; Portrait of Sonja Knips, 1898) * Leopold Museum, Vienne, Austria (Life and Death, 1908-1911) * Metropolitan Museum of Art, New York (Portrait of Mäda Primavesi, 1912; Portrait of Serena Lederer, 1899) * Neue Gallerie, New York (Adele Bloch-Bauer I, 1907) * National Gallery London (Portrait of Hermine Gallia, 1904) * Kunstmuseum Moritzburg, Halle, Germany (Portrait of Marie Henneberg, 1902) * Carnegie Museum of Art, Pittsburgh, PA (Blooming Field, 1909) * Museum of Modern Art, New York (Hope, 1908; The Park, 1909-1910) * Galerie Neue Meister, Staatliche Kunstsammlungen Dresden (Forest of Beech Trees, 1902) * Kunsthaus, Zurich (Goldfish, 1902) * Galleria Nazionale d'Arte Moderna e Contemporanea di Roma, Italy (The Three Ages of Woman, 1905) * Kunsthistorisches Museum, Vienna, Austria (Portrait of Emilie Floge, 1902)..


 

Emilie Flöge (1874-1952), égérie et compagne de Klimt qu'elle rencontre en 1897, et qu'il peindra notamment en 1902, est une femme convoitée, indépendante, styliste qui connut son heure de gloire en s'associant sa sœur Hélene pour tenir un salon viennois de haute couture (Schwestern Flöge) dans la Mariahilfer Straße...


Le "Portrait d'Adele Bloch-Bauer", épouse d'un industriel riche qui avait fait fortune dans l'industrie du sucre, est l'un des portraits les plus luxuriants jamais conçus. On s'est interrogé sur les intentions de Klimt: à l'instar d'un Velazquez, n'aurait-il pas tenté de compenser le manque d'éclat de ses modèles de la bonne société viennoise en enrichissant à profusion l'ornementation de ses tableaux? Mais il semble d'autre part que certaines aient pu succomber, parmi Adele Bloch-Bauer, Serena Lederer, Hermine Gallia, Marie Henneberg, Margarete Stonborough Wittgenstein, Elisabeth Bachofen-Echt, Eugenia Primavisi, Mada Primavisi, Gertha Felssvanyi, Friederike Maria Beer....

Edmund Spenser (1552-1599), le grand poète anglais de la période élisabéthaine, dans son célèbre Epithalamion (1595) célèbrait l'amour et le sexe, du désir qui précède le mariage à sa consommation, et Klimt dans ses allégories Hope I, Hope II, Death, The Bride, The Virgin, Adam and Eve entonne à sa manière le même chant, mais dans une Vienne bourgeoise où la femme est vierge ou putain ..

Bring with you all the Nymphes that you can heare
Both of the rivers and the forrests greene:
And of the sea that neighbours to her neare,
Al with gay girlands goodly wel beseene.
And let them also with them bring in hand
Another gay girland
For my fayre love of lillyes and of roses,
Bound truelove wize with a blew silke riband.
And let them make great store of bridale poses,
And let them eeke bring store of other flowers
To deck the bridale bowers.
And let the ground whereas her foot shall tread,
For feare the stones her tender foot should wrong
Be strewed with fragrant flowers all along,
And diapred lyke the discolored mead.
Which done, doe at her chamber dore awayt,
For she will waken strayt,
The whiles doe ye this song unto her sing,
The woods shall to you answer and your Eccho ring…

Now is my love all ready forth to come,
Let all the virgins therefore well awayt,
And ye fresh boyes that tend upon her groome
Prepare your selves; for he is comming strayt.
Set all your things in seemely good aray
Fit for so joyfull day,
The joyfulst day that ever sunne did see.
Faire Sun, shew forth thy favourable ray,
And let thy lifull heat not fervent be
For feare of burning her sunshyny face,
Her beauty to disgrace.
O fayrest Phoebus, father of the Muse,
If ever I did honour thee aright,
Or sing the thing, that mote thy mind delight,
Doe not thy servants simple boone refuse,
But let this day let this one day be myne,
Let all the rest be thine.
Then I thy soverayne prayses loud will sing,
That all the woods shal answer and theyr eccho ring.



Otto Friedrich (1862-1937)

Ce peintre hongrois vivait à Vienne au début du 20e siècle, au moment où les écrits de Freud commençaient à se diffuser. Une série d'expositions modernistes, organisées par les sécessionnistes de Vienne entre 1898 et 1905, permirent aux artistes de découvrir le nouveau concept du "moi intérieur". C'est dans ce contexte que fut peinte "La Vanité" (1904, collection particulière). "Une jeune femme agenouillée, dont le corps dénudé reflète le pâle violet luminescent qui l'entoure, s'admire dans le miroir qu'elle tient à la main et qui renvoie l'image de la glace devant laquelle elle se trouve. Friedrich utilise des lignes évocatrices et des coloris éclatants dépourvus de naturel afin d'inciter le spectateur à pénétrer dans ce boudoir fait de tromperies et de reflets."

 

Works : private collection (Elsa Gallafrés, 1900; Lady in Red, 1909; Vanity, 1904)...


Koloman Moser (1868-1918)

"Si « l'artiste aux mille talents » (Hermann Bahr) fut apprécié tant par ses pairs que par ses commanditaires, sa renommée en tant que créateur fut éclipsée par celle de ses illustres compagnons : le peintre Gustav Klimt et l'architecte Josef Hoffmann. Le fait qu'il excellât dans tous les arts appliqués le priva d'être reconnu comme un artiste à part entière. En 1890 Koloman Moser débute comme illustrateur, développant un style Art nouveau très personnel. En 1897 il rencontre Gustav Klimt et crée la Sécession de Vienne, auquel participent également des décorateurs anglais, comme Walter Crane, et Charles Rennie Mackintosh. Enseignant à partir de 1899 à l'École d'art appliqué, il réalise de nombreux dessins pour du mobilier, des tissus, des objets variés. Dès 1903, il s'est lié avec Hodler, dont l'art exerce une profonde influence sur sa peinture (Trois Femmes, Vienne, MAM). C'est à partir de 1907 qu' il se consacre principalement à la peinture.

Works: "Female Nude from the Back" (1913, Leopold Museum, Vienna, Austria), "Mountain Ranges" (1913,  Leopold Museum, Vienna, Austria), "Mountain Slopes" (1913, Österreichische Galerie Belvedere, Vienna), "November" (1902, Albertina, Vienna), "Pine Forest in Winter" (1907, Österreichische Galerie Belvedere, Vienna)...


Fernand Khnopff  (1858-1921)

Le Belge Fernand Khnopff et le Néerlandais Jan Toorop ont tous deux, dans leur milieu respectif, joué un rôle déterminant dans la formation et la diffusion de l'Art nouveau. Lié avec les poètes symbolistes, Fernand Khnopff devint l'un des chefs de file du Symbolisme en Belgique. Mais il fut aussi le premier adepte belge du Sâr Mérodack Joséphin Peladan, co-fondateur de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix : ce dernier sut exploiter entre 1892 et 1897 l'attrait du spirituel et de l'idéalisme qui gagnait alors le monde artistique, le Tout-Paris mondain ( (Mallarmé, Zola, Verlaine, Gustave Moreau, Erik Satie, Hodler, Khnopff, etc.), se pressant dans les Salons de la Rose-Croix, prônant une resacralisation de l'art et de la vie (L'Art idéaliste et mystique, Paris, 1894). L'oeuvre et le personnage Fernand Khnopff  font débat :  "pur produit de la haute bourgeoisie catholique, aristocrate fortuné d'ascendance germanique, misogyne hautain, solitaire et raffiné, trop attaché à sa sœur Marguerite (son modèle privilégié) pour supporter le mariage au-delà de quelques mois, mobilisé en permanence par un sens aigu du paraître, Fernand Khnopff s'est composé un personnage aussi factice que ses œuvres (toujours d'une grande intensité figurale) sont saturées d'investissements libidinaux et fondées sur une organisation narcissique : despote du malaise, ce précurseur du dépaysement surréaliste offre au consommateur de l'image, toujours avec un tact silencieux, l'insolite, le bizarre, l'inattendu, le caressant, l'ésotérique, bref un érotisme de civilisé hautement « prisé par le monde élégant » ". 

 

Works : "The Sphinx or The Caresses" (1896, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Brussels), "I Lock my Door upon Myself" (1891, Neue Pinakothek - Bayerische Staatsgemäldesammlungen), "Jeanne Kéfer" (1885, J. Paul Getty Museum, Los Angeles), "Marguerite Khnopff" (1887, Fondation Roi Baudouin, Brussels), "Marie Monnom" (1887, Musée d'Orsay, Paris), "Memorie" (1889, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Brussels), "Posthumous Portrait of Marguerite Landuyt" (1896, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Brussels), ...


Ferdinand Hodler (1853-1918)

Né à Berne et mort à Genève, Ferdinand Hodler, grand rénovateur de la peinture décorative monumentale et promoteur d'un art fortement symbolique et idéaliste, contribue à l'éclosion du " style 1900 " auquel il apporte sa vision dépouillée et affranchie de tout rendu illusionniste de l'espace.

Issu d'un milieu artisanal et misérable, orphelin à quatorze ans, il débute enfant comme peintre d'enseignes, puis comme peintre de " vues suisses " fabriquées en série pour les touristes, il gagne Genève en 1872, suit pendant cinq ans l'enseignement de Menn qui fait de lui un artiste.

"La Nuit" (1889-90, musée de Berne) est l'œuvre clé du symbolisme hodlérien et du "parallélisme" de Hodler, principe de composition désormais dominant chez lui, qui consiste à répéter des formes semblables pour conférer au tableau son unité architectonique et décorative. Au-delà de la technique,  l'obsession d'un peintre qui dès l'enfance a été confronté à la perte des siens ressurgit dans cette oeuvre : "le peintre se représente arraché de son sommeil par le fantôme de la mort. Autour de lui, des dormeurs et dormeuses enlacés, où se glissent des autoportraits et les portraits des deux femmes entre lesquelles Hodler partage alors sa vie : Augustine Dupin, compagne des débuts et mère de son fils, Bertha Stucki, l'épouse, le temps d'un mariage bref et houleux". Le principe de composition utilisé, le parallélisme, permet de traduire l'ordre de la nature, fondé sur la répétition, et que les hommes sont au fond semblables les uns aux autres.

Alliant réalisme et ordre décoratif, Hodler donne à voir une thématique universelle, donc symbolique, l'essence même de ce que sont la nuit et la mort. Le réalisme des nus et les attitudes de ces couples enlacés provoquera l'exclusion du tableau de l'exposition genevoise des Beaux-Arts de février 1891.

Hodler abandonne graduellement le réalisme des années 1880 pour un réalisme de l'expression, de la couleur, inventant des chorégraphies nouvelles pour traduire et restituer avec force l'émotion, principe fondateur de l'acte de création selon lui. De même, dans le portrait, le peintre efface toute référence à l'environnement quotidien du modèle pour se concentrer sur sa physionomie. Portraitiste recherché à partir de 1900, Hodler pousse jusqu'aux limites extrêmes l'exercice du genre en représentant l'agonie et la mort de sa maîtresse, Valentine Godé-Darel. Il consignera ainsi  l'inexorable progrès de la souffrance en une centaine de dessins et de peintures, rejoignant ses réflexions sur la mort, destinée commune à l'humanité avec "Les Las de vivre" (1892), "L'Eurythmie" (1895), "Les Âmes déçues" (1891-92).

A partir de 1900, avec sa fresque la "Retraite de Marignan" (Zurich, Schweizerisches Landesmuseum) Hodler est salué comme un des grands décorateurs et peintres d'histoire en Europe. Mais c'est avec la peinture de paysage, suisse, que Hodler développe le mieux son puissant tempérament et atteint cette recherche d'harmonie, cet ordre secret de la nature qu'il recompose en la simplifiant, en la dégageant de tous les détails insignifiants, de toute présence humaine. "Scène de montagne" (1909) est à la fois un portrait et un objet de méditation. "Encadrée par une bande d'herbe et un croissant de nuages, la montagne remplit la toile, et sa proximité nous force à réexaminer notre relation avec elle."

Works in museum.. Kunstmuseum Bern (Der Auserwaehlte, 1893-1894; Day I, 1899-1900), Kunstmuseum Winterthur, Switzerland (Gazing into Infinity, 1916; Silence of the Evening, The Wetterhorn, 1912), Kunstmuseum, St. Gallen, Switzerland (Lied aus der Ferne, 1906), Kunstmuseum Solothurn, Switzerland (Bildnis Gertrud Mueller, 1911; Valentine Gode-Darel on her Sick Bed, 1914), Kunstmuseum Basel (Portrait of Marc Odier, 1892; Portrait of the Model Giulia Leonardi, 1910; A Troubled Soul), Musée d'Art et d'Histoire de Genève (Self-Portrait, 1891), Neue Pinakothek, Bayerische Staatsgemäldesammlungen (Student at Jena, 1908; Tired of Life, 1892)... 


Franz von Stuck (1863-1928)

La Sécession de Munich, qui inspire la Sécession viennoise en 1897 et la Berliner Secession en 1898,  ouvre la voie à l'Art nouveau, compte en 1892 parmi ses membres Max Liebermann, Hans Thoma, Wilhelm Trübner, Fritz von Uhde, Lovis Corinth, Otto Eckmann et August Endell. L'artiste le plus emblématique de ce mouvement est Franz von Stuck, connu pour son art symboliste érotique et la fameuse "Villa Stuck", construite entre 1897 et 1898, située au 60 Prinzregentenstraße dans le Bogenhausen, à Munich, et qui abrite aujourd'hui le Museum Villa Stuck. Sa notoriété débute en 1889 ("Der Wächter des Paradieses") et il s'impose très rapidement comme l'interprète de l'âme germanique par excellence. Ses compositions allégoriques et symboliques puisent dans la mythologie classique des faunes, des centaures, des nus monumentaux et lascifs, saturés de couleurs sombres et sourdes.

Works :  "Lucifer" (1890, National Gallery for Foreign Art, Sofia), "Vertreibung aus dem Paradies" (1890, Musée d'Orsay, Paris), "Pietà" (1891, Städelsche Kunstinstitut und Städtische Galerie, Frankfurt), "Die Sünde" (1893, Neue Pinakothek, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich), "Der Krieg" (1895, Munich,  Neue Pinakothek), "Der Kuss der Sphinx" (1895, musée des beaux-arts de Budapest), "Sphinx" (1895,Hessisches Landesmuseum Darmstadt), "Die Wippe" (1898, Villa Stuck, Munich), "Wilde Jagd"(1899, Musée d'Orsay, Paris), "Verwundete Amazone" (1905, Van Gogh Museum, Amsterdam), "Der Kampf ums Weib" (1905, St. Petersburg, Eremitage), "Salome" (1906, Städtische Galerie im Lenbachhaus, München), "Inferno" (1908, Mugrabi Collection), "Tilla Durieux als Circe" (1913, Alte Nationalgalerie Berlin), "Judith und Holofernes" (1927, Sammlung Otto Heilmann, München), "Selbstporträt des Malers und seiner Frau im Atelier" (1902, Privatsammlung), "Susanna im Bade" (1913, Privatsammlung)..