PAYSAGES, LANDSCAPES

"Le monde veut se voir..." - La définition objective d'un paysage est celle d'une portion de l'espace terrestre, vue ou représentée par un observateur humain. Un paysage est toujours le résultat d'un point de vue, et il y a au bout du compte, pour un même substrat, une même base matérielle, naturelle, urbaine ou sociale, autant de points de vue, autant de représentations picturales ou littéraires que d'observateurs. Et d'ajouter qu' "on ne regarde avec une passion esthétique que les paysages qu'on a d'abord vus en rêve..."  Merleau-Ponty reprend ainsi ce propos en écrivant qu'un paysage semble contenir "tous les visibles de tous les voyants". Les spécificités culturelles et les circonstances de la vie agissent de concert dans la re-construction que nous effectuons d'un paysage : écriture, peinture, photographie ne sont plus uniquement des formes d'expression mais de véritables expériences au travers desquelles nous éprouvons le sens que nous donnons à notre vie.

 

"Nathanaël, je te parlerai des villes :

J'ai vu Smyrne dormir comme une petite fille couchée; Naples, comme une lascive baigneuse, et Zaghouan, comme un berger kabyle, dont l'approche de l'aube a fait rougir les joues. Alger tremble d'amour au soleil, et se pâme d”amour dans la nuit.

J'ai vu, dans le Nord, des villages endormis au clair de lune; les murs des maisons étaient alternativement bleus et jaunes; autour d'eux s'étendait la plaine; dans les champs traînaient d'énormes meules de foin. On sort dans la campagne déserte; on rentre dans le village endormi.

 

Il y a des villes et des villes; parfois on ne sait pas ce qui a pu les bâtir là. - Oh! villes d'Orient, du Midi; villes aux toits plats, blanches terrasses, où, la nuit, les folles femmes viennent rêver. Plaisirs; fêtes d'amour; lampadaires des places, qui font, quand on les voit des collines voisines; comme une phosphorescence dans la nuit..." (Gide, Nourritures terrestres)

 

Notre esprit se construit par et dans l'image, par l'image du monde intérieur ou extérieur, dans l'image qu'il a de lui-même, lui et son corps... Le peintre ou le photographe livrent plus qu'un tableau plus qu'une photographie, mais une véritable histoire, et de quels paysages sommes-nous les enfants, réels, désirés ou imaginés ... puis vient la "turismania" de soi, des autres, de notre planète terre, de soi à travers notre planète terre, que nous vidons de toute substance sans nous en rendre totalement compte ...

 

The objective definition of a landscape is that of a portion of the Earth's space, viewed or represented by a human observer. A landscape is always the result of a point of view, and there is ultimately, for the same substrate, the same material, natural, urban or social basis, as many points of view, as many pictorial or literary representations as observers. Merleau-Ponty thus repeats this statement by writing that a landscape seems to contain "all the visible of all the seers". The cultural specificities and the circumstances of life act together in the rebuilding of a landscape: writing, painting, photography are no longer just forms of expression but real experiences through which we experience the meaning we give to our life. 

Our mind is built by and in the image, by the image of the inner or outer world, in the image it has of itself, itself and its body. The painter or photographer delivers more than a painting, more than a photograph, but a true story, and of what landscapes are we the children, real, desired or imagined... 

then comes the "turismania" of oneself, of others, of our planet earth, of oneself through our planet earth, which we empty of all substance without realizing it completely… quit your tech...

 

La definición objetiva de un paisaje es la de una porción del espacio terrestre, vista o representada por un observador humano. Un paisaje es siempre el resultado de un punto de vista, y en última instancia, para el mismo sustrato, existe la misma base material, natural, urbana o social, tantos puntos de vista, tantas representaciones pictóricas o literarias como observadores. Merleau-Ponty repite así esta afirmación escribiendo que un paisaje parece contener "todo lo visible de todos los videntes". Las especificidades culturales y las circunstancias de la vida actúan conjuntamente en la reconstrucción de un paisaje: la escritura, la pintura, la fotografía ya no son meras formas de expresión, sino experiencias reales a través de las cuales experimentamos el sentido que damos a nuestra vida.

Nuestra mente está construida por y en la imagen, por la imagen del mundo interior o exterior, en la imagen que tiene de sí misma, de sí misma y de su cuerpo. El pintor o fotógrafo entrega más que una pintura, más que una fotografía, pero una historia real, y de qué paisajes somos niños, reales, deseados o imaginados...   

luego viene la "turismania" de uno mismo, de los demás, de nuestro planeta tierra, de uno mismo a través de nuestro planeta tierra, que vaciamos de toda sustancia sin darnos cuenta completamente....


Paysages, espaces dans lequel le temps, le temps de vivre, le temps de la jouissance ou du bonheur, mais tout autant temps paradoxal de la régénération et de l'irréversibilité, des cycles naturels et humains, un temps qui renouvelle tout en les épuisant les combinatoires de nos pensées et de nos comportements.  Il y a en effet un espace primordial, celui de la nature et de la Terre Mère, un espace œuvre de l’histoire, de la pensée et de la technique, mais qui semble contenir en lui cet ennemi très intime qu'est le temps. L’espace recèle le temps, l’espace est un emploi du temps, et le temps est une manière de jouir de l’espace. L’espace social est un espace second qui enveloppe l'espace primordial, un effet de l'histoire à l’état conflictuel, un  espace qui n’existe que quand on l’use, en marchant, en se déplaçant, en le consommant par le tourisme ou l'industrie. C'est par lui que nous consommons l'espace primordial, que nous l'épuisons, que nous le sauvegardons, du moins le pensons-nous, que nous l'interprétons, et que nous croyons le connaître. C'est par son intermédiaire que nous instaurons nos limitations et nos antipathies nationalistes, que nous choisissons des roitelets à qui nous donnons toujours trop de pouvoirs, à croire que nous préférons courber l'échine devant le moindre petit homme qui s'érige en vainqueur mais satisfait nos appétits les plus élémentaires, quitte à lui abandonner notre liberté de juger et notre indépendance d'esprit, plutôt que d'affronter individuellement Mère Nature et mille et une questions aux réponses indécises ...


Far away from the crowd and human flood? Notre planète Terre de plus de 7 milliards d'habitants (environ 8,5 milliards de en 2035) est l'objet d'un flux touristique sans équivalent à la mesure de notre si courte histoire, plus de 670 millions à destination de l' Europe (se répartissant principalement entre la France, 82 millions, l'Espagne, 75 millions, l'Italie, 52 millions (et 10%  à 12% du PIB), le Royaume-Uni, 36 millions, l'Allemagne, 35 millions), plus de 320 millions à destination de l'Asie et du Pacifique (dont une Chine à 60 millions et une Thaïlande à 32 millions), plus de 200 millions vers le continent américain (dont 77 millions vers les Etats-Unis, 35 millions vers le Mexique), plus de 60 millions vers l'Afrique et plus de 50 millions vers le Proche-Orient. 

Massive tourism more than mass tourism, impossible to contain especially since from now on every living being of this planet is a potential tourist in search of a quickly consumable and digitally reproducible emotion... Turismo masivo más que turismo de masas, imposible de contener sobre todo porque a partir de ahora cada ser vivo de este planeta es un turista potencial en busca de una emoción rápidamente consumible y digitalmente reproducible...


Plafonner le nombre de visiteurs à travers le monde devient une nécessité devant des afflux de touristes qui n'ont de cesse de satisfaire un désir d'évasion, aussi bref que la renommée du site est grande, le temps d'un selfie : le Taj Mahal accueille jusqu'à 50 000 touristes par jour et environ sept millions de personnes visitent le site chaque année, la Cité interdite (Pékin, Chine) jugulant pour l'heure ses 15,3 millions de touristes l'an, en provenace le plus souvent de Hong Kong, Macau, et Taiwan. Bien loin pourtant du Senso-ji, le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo, situé dans le quartier d'Asakusa au bord de la rivière Sumida, qui reçoit 30 millions de visiteurs l'an. Si la Basílica de Nuestra Señora de Guadalupe, à Mexico, accueille plus de 20 millions de visiteurs chaque année, la basilique Saint-Pierre de Rome, au Vatican, atteint le chiffre de 11 millions, mais si c'est la ferveur religieuse qui se révèle en ses deux lieux, on peut rappeler qu'à Rome le gouvernement fut dans l'obligation d'interdire de s'asseoir sur l'une des 135 marches de la Piazza di Spagna. Le canyon de Fjaðrárgljúfur, en Islande, a subi les assauts d'un millions de touristes faisant suite à la diffusion d'un clip-vidéo en 2015. L'étroit couloir ferroviaire du "train street" de Hanoi est un incontournable de la capitale du Vietnam et des cohortes de "Selfie-snapping tourists". La petite bourgade idyllique de Haute-Autriche, Hallstatt, et ses 780 habitants  accueillent chaque année plus d'un million de touristes, venus le plus souvent de Chine, de Corée ou du Japon. Le Bloemenmarkt, à Amsterdam, constituait l'unique marché aux fleurs flottant au monde lorsqu'il fut submergé par plus de 18 millions de visiteurs venus uniquement pour poser devant leur smartphone. Il y avait en 2016 à Reykjavik, Iceland, plus de touristes américains que d'islandais, plus d'un million. Le nombre de visiteurs autorisés à visiter quotidiennement l'ancien village inca de Machu Picchu (2500), Cusco, Pérou, est largement dépassé et oblige la mise en place de circuits spécifiques. La blanche Santorin, l'une des plus belles îles des Cyclades, dans la mer Égée, tente d'imposer un quota de 8000 visiteurs par jour pour juguler le flux des quelques 800 000 croisiéristes qui empruntent quelques 600 navires de croisière. Et la population de Cuba, il y a quelques années, fut proche de la pénurie alimentaire après avoir accueilli durant l'année un nombre record de 3,5 millions de visiteurs.....

La gestion du flux de ces visiteurs, de ces foules, le plus souvent indifférentes, qui envahissent les ruelles, les places, les musées, les ponts, les autobus, les restaurants devient de plus en plus problématique, - l'Espagne et l'Italie, ne serait-ce que par la configuration exiguë de certains sites "touristiques", Venecia et Roma en sont des exemples parfaits -, devient véritablement problématique : on comptait 25 millions de touristes dans le monde dans les années 1950, aujourd'hui, XXIe siècle, c'est bien 1,1 milliard de personnes (près de 10% du PIB mondial) qui "voyagent" dans le monde chaque année, et ce phénomène ne peut que progresser, mondialisation oblige..  

Tourisme massif plus que tourisme de masse, impossible à contenir d'autant que désormais tout être vivant de cette planète est un touriste potentiel et que l'offre touristique s'est élargie, nous n'y recherchons pas tant des monuments et des visites de musées que de l'expérience, une expérience des plus singulières, superficielle, pacagée, un service de consommation standardisé ou personnalisable, quête de souvenirs, d'exotisme et d'émotions au sens le plus large possible. Et dans un même lieu se succèdent désormais au long de l'année des vagues de touristes, touristes consommateurs d'objets et d'émotions, mais totalement indifférents aux lieux et aux habitants qu'ils envahissent le temps d'un bref séjour, l'impact est à peine mesurable aujourd'hui, mais cette mondialisation s'accompagne d'une homogénéisation progressive des sites...

Plus de 5 milliards de personnes possèdent dans notre monde des appareils mobiles (les deux tiers de l'humanité), et plus de la moitié de ces connexions sont des smartphones. Un milliard de nouveaux abonnés se sont ajoutés au cours des cinq dernières années et la 5G représentera 15% du total en 2025. Les cartes SIM sont quant à elles passées à 7,8 milliards, ce qui signifie que le nombre de lignes mobiles a dépassé pour la première fois la population mondiale. Mais si neuf Coréens du Sud, Israéliens et Néerlandais sur dix ou plus possèdent des smartphones, les taux de possession sont plus proches de six sur dix dans les autres pays développés comme la Pologne, la Russie et la Grèce. La croissance du nombre d'abonnés jusqu'en 2025 sera tirée par les pays en développement, en particulier le Bangladesh, la Chine, l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan, ainsi que par les marchés en Afrique subsaharienne et en Amérique latine. En outre, d'ici 2025, 5 milliards d'abonnés devraient utiliser leur téléphone mobile pour accéder à Internet, contre 3,3 milliards en 2017. Et l'une des grandes activités de notre habitant de la planète Terre, et notamment de l'Homo turisticus, est la photographie digitale, de soi et éventuellement de l'alentour, plus d'1 trillon de photographies digitales sont ainsi produites par an par plus de 7 billions de personnes, mais que deviennent-elles donc.... 

Holi celebration at Dwarkadhish Temple in Mathura, India…..


The world's most-visited cities…
Bangkok (Thailand) 20.05 million / London (UK) 19.83 million / Paris (France) 17.44 million / Dubai 15.79 million / Singapore 13.91 million / New York (USA) 13.13 million / Kuala Lumpur (Malaysia) 12.58 million / Tokyo (Japan) 11.93 million / Istanbul (Turkey) 10.7 million…

… Seoul (South-Korea) 9.54 million / Antalya (Turkey) 9.42 million / Phuket (Thailand) 9.29 million / Mecca (Saudi Arabia) 9.18 million / Hong Kong (China) 9.03 million / Milan (Italy) 8.81 million / Palma de Mallorca (Spain) 8.78 million / Barcelona (Spain) 8.69 million / Pattaya (Thaïland) 8.67 million / Osaka (Japan) 8.42 million / Bali (Indonesia) 8.3 million…


Début du XXe, avant que la photographie ne s'empare des lieux de mémoire et de communication, avant que début du XXIe, nous n'observions le monde qu'au travers de nos seuls écrans, vidéos ou mobiles, quelques centaines de peintres persévéraient encore à délivrer l'émotion d'un regard, nous avons en fait changer de monde dans notre monde...

L'invention de la photographie peut être résumée en quelques cinq étapes : John Herschel décrit en 1819 les propriétés de l'hyposulfite de sodium, l'un des premiers fixateurs en photographie. Avec une chambre obscure, Nicéphore Niépce fixe en 1827 une vue prise de sa fenêtre sur une plaque d'étain. Nicéphore Niépce et Louis Daguerre s'associent en 1829 pour créer en 1829 le daguerréotype, celui-ci est présenté au public en 1839. Talbot réalise son premier négatif en 1835 (Latticed Window in Lacock Abbey). Le fameux "Boulevard du Temple" de 1838 que prend Daguerre en plus de 10mn, représente, au-delà de Paris avant les travaux du baron Haussmann, les toutes premières personnes à être capturées par l'image photographique, un homme qui se fait cirer les chaussures, tous deux ayant du restés immobiles. En 1839, Alphonse Giroux crée le premier procédé daguerréotype. L'invention de la peinture va-t-elle tuer la peinture? A partir de 1850 des peintres tels que Courbet, Gauguin, Degas vont s'inspirer des apports de la photographie. La photographie apporte le détail, tout le détail de la prise de vue, à l'instant, un monde plein qui va nourrir la perception et l'observation, là où le peintre faisait un choix préalable. L'impact sur l'histoire de l'art est bien réel, mais difficile à estimer...

 

"Il y a dans le trouble des lieux de semblables serrures qui ferment mal sur l'infini" - Louis Aragon et le Surréalisme porteront, plus que tout autre, cette nécessité intérieure, traduisible ou pas littérairement ou picturalement, au fond peu importe, d'éprouver ces expériences privilégiées que nous pouvons faire, pourvu que nous y portions attention, des lieux, fussent-ils quotidiens, villes ou campagnes, montagnes ou bords d'océans...

"Je ne veux plus me retenir des erreurs de mes doigts, des erreurs de mes yeux. Je sais maintenant qu'elles ne sont pas que des pièges grossiers, mais de curieux chemins vers un but que rien ne peut me révéler, qu'elles. A toute erreur des sens correspondent d'étranges fleurs de la raison. Admirables jardins des croyances absurdes, des pressentiments, des obsessions et des délires. Là prennent figure des dieux inconnus et changeants. Je contemplerai ces visages de plomb, ces chènevis de l'imagination. Dans vos châteaux de sable que vous êtes belles, colonnes de fumées! Des mythes nouveaux naissent sous chacun de nos pas. Là où l'homme a vécu commence la légende, là où il vit. Je ne veux plus occuper ma pensée que de ces transformations méprisées. Chaque jour se modifie le sentiment moderne de l'existence. Une mythologie se noue et se dénoue. C'est une science de la vie qui n'appartient qu'à ceux qui n'en ont point l'expérience. C'est une science vivante qui s'engendre et se suicide. M'appartient-il encore, j'ai déjà vingt-six ans, de participer à ce miracle? Aurai-je longtemps le sentiment du merveilleux quotidien? Je le vois qui se perd dans chaque homme, avance dans sa propre vie comme dans un chemin de mieux en mieux sauvé, qui avance dans l'habitude du monde avec une aisance croissante, qui se défait progressivement du goût et de la perception de l'insolite. C'est ce que désespérément je ne pourrai jamais savoir.

Métaphysique des lieux, c'est vous qui bercez les enfants, c'est vous qui peuplez leurs rêves. Ces plages de l'inconnu et du frisson, toute notre matière mentale les borde. Pas un pas que je fasse vers le passé, que je ne retrouve ce sentiment de l'étrange qui me prenait, quand j'étais encore l'émerveillement même, dans un décor où pour la première fois me venait la conscience d'une cohérence inexpliquée et de ses prolongements dans mon cœur. 

Toute la faune des imaginations, et leur végétation marine, comme par une chevelure d'ombre, se perd et se perpétue dans les zones mal éclairées de l'activité humaine. C'est là qu'apparaissent les grands phares spirituels, voisins par la forme de signes moins purs. La porte du mystère, une défaillance humaine l'ouvre, et nous voilà dans les royaumes de l'ombre. Un faux pas, une syllabe achoppée révèlent la pensée d'un homme. Il y a dans le trouble des lieux de semblables serrures qui ferment mal sur l'infini. Là où se poursuit l'activité la plus équivoque des vivants, l'inanimé prend parfois un reflet de leurs plus secrets mobiles : nos cités sont ainsi peuplées de sphinx méconnus qui n'arrêtent pas le passant rêveur, s'il ne tourne vers eux sa distraction méditative, qui ne lui posent pas de questions mortelles. Mais s'il sait les deviner ce sage, alors, que lui les interroge, ce sont encore ses propres abîmes que grâce à ses monstres sans figure il va de nouveau sonder. 

La lumière moderne de l'insolite, voilà désormais ce qui va le retenir..." (Le Paysan de Paris, 1926)

 

Maurice Utrillo (1883-1955) fut le peintre de Montmartre, des vieilles églises et bâtisses de Paris et de sa banlieue, notamment entre1909 et 1915. Alcoolique et bohème, le fils de Suzanne Valadon privilégie la figuration où s’opposent les couleurs de la réalité, sombres, terreuses ou blanchâtres des faubourgs.


Winslow Homer (1836-1910) débute comme reporter dessinateur durant la guerre de Sécession, avant de peindre des scènes décrivant le quotidien de l'armée et du monde rural dans la précision naturaliste qui dominait alors la peinture américaine. Après un séjour parisien, Homer trouve sa marque définitive, entre réalisme et symbolisme.

 Lovis Corinth (1858-1925)

Peintre synthétisant impressionnisme et expressionnisme dans ses mythologies, ses nus, ses portraits, le peintre allemand Lovis Corinth avait un amour profond pour la nature : peints entre 1918 et 1925, ses paysages, notamment les bords du lac de Walchen, nous restituent une nature changeante au gré des heures et des saisons, ces tableaux aux couleurs floues et entremêlées se caractérisent par la dissolution des formes, 'expressivité de la peinture l'emporte sur le rendu précis du sujet.

Max Slevogt (1868-1932), peintre et graveur allemand, est considéré comme l'un des grands représentants de l'impressionnisme allemand avec Liebermann et Corinth. Slevogt appartient à cette génération d'artistes que l'exemple de Liebermann (d'environ vingt ans plus âgé) poussa à s'affranchir des modèles académiques, mais la critique lui reproche de ne pas proposer autre chose que l'imitation d'une facture lâchée...