Fiction & NonFiction, by decade - Back to 1900s

Ce qui se lit, ce qui se pense ...

1,7 milliards habitants la planète Terre en 1900, un sur quatre d'entre eux est européen, émergence des masses, nouvelle problématique,  tous les grands pays industrialisés découvrent que la consommation des biens est aussi importante que leur production, naissance de la société de consommation occidentale dans un siècle qui débute par une famine en Inde. Si la Belle Epoque entre dans notre mémoire collective au même titre que le siècle des Lumières ou que la France du Front populaire. Si l'Europe exporte ses capitaux sur une grande échelle, si les classes dirigeantes découvrent que la démocratie est désormais compatible avec la stabilité du capitalisme industriel, le Vieux Monde se fissure de toutes parts, concurrencé par un Nouveau Monde en pleine effervescence, tous deux travaillés en profondeur par des évolutions techniques inégalées, le télégraphe, l'aviation, l'électricité, l'automobile, les synthétiques, le cinéma, la Presse, la radio. Alors que régnaient en philosophie une forme d'idéalisme hégélien aux Etats-Unis et de néo-kantisme en Allemagne, ces deux doctrines idéalistes vont subir dès 1900 les assauts de philosophies de caractère réaliste ou objectiviste. C'est aussi avant 1914 que prennent naissance presque tous les grands mouvements artistiques qui se prolongeront jusque vers le milieu du siècle, toute l'histoire de l'art en ce XXe siècle est celle de la tentative faite par l'artiste pour conquérir tous les domaines inexplorés  de l'expérience humaine qui s'ouvre devant lui. A la fin du XXe, le monde semble se refermer sur lui-même, parcouru par l'omniprésente technologie, le monde de l'esprit semble se tarir...

La décennie débute avec l'hommage des jeunes peintres à Cézanne, par Maurice Denis, Cézanne à partir duquel la peinture va se fractionner en  mouvements distincts, mais aussi avec la publication par Freud de "l'Interprétation des rêves" puis de la "Psychopathologie de la vie quotidienne", Edmund Husserl, ses "Recherches logiques" puis "L'Idée de la phénoménologie" (1907), Einstein, sa "Théorie de la Relativité restreinte" (1906), Bergson, "L'Evolution créatrice" (1907), peut-on réellement enfin connaître une chose?, Alain, ses "Propos". Proust inaugure  "A la Recherche du Temps perdu". Georg Simmel voit la ville comme source d'aliénation et d'indifférence (1903), Max Weber attribue des racines religieuses au capitalisme moderne et met en lumière l'importance de la rationalité dans la culture moderne, et ses effets déshumanisants (1905). "Le Pragmatisme, un nouveau nom pour d'anciennes manières de penser", de William James (1907) : mais à mesure que les Etats-Unis commencent à affirmer leur identité culturelle dans cette seconde moitié du XXe siècle, que les philosophes américains développent une école de pensée essentiellement pratique, le pragmatisme, en 1903 W.E.B. Du Bois montre comment se sont forgés les préjugés raciaux à l'encontre des Afro-Américains (1903). Le Fauvisme (1905), avec Henri Matisse, André Derain, Maurice de Vlaminck, Albert Marquet, Charles Camoin, Henri Manguin, Marc Chagall, Raoul Dufy, Kees van Dongen, Othon Friesz, Jean Puy, Jules Flandrin, Jacqueline Marval, Auguste Chabaud, Georges Rouault, l'expressionnisme, avec Die Brücke (1905), Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel, Fritz Bleyl, Karl Schmidt-Rottluff, le premier cubisme, "Les Demoiselles d'Avignon", de Picasso (1907). Joseph Conrad, "Au coeur des ténèbres" (1902), Gide, "L'immoraliste", E.M. Forster, "A Room with View" (1908), ...