Neue Sachlichkeit - Otto Dix (1891-1969) - George Grosz (1893-1959) - Conrad Felixmüller (1897-1977)  -Georg Scholz (1890-1945) - Rudolf Schlichter (1890–1955) -  Lotte Laserstein (1898–1993) - Christian Schad (1894-1982) - Jeanne Mammen (1890-1976) - Heinrich Maria Davringhausen (1894-1970)  - Albert Birkle (1900 -1986)..

Last update: 11/114/2016

Neue Sachlichkeit (Nouvelle objectivité)    

Ce mouvement artistique se développe durant la République de Weimar en Allemagne (1918-1933) et apporte un constat froid, critique et précis de cette société d'entre-deux-guerres qui, sous couvert d'une stabilité relative,  est minée par la crise économique, le chômage, le montée des extrémismes, la corruption. Grosz, Dix ou Beckmann, et bien d'autres, entendent rendre compte avec férocité d'un monde de fous où règnent la destruction, où les représentants de l'ordre établi vivent grassement au-dessus d'un peuple passif ou complice.  La prise du pouvoir par les Nazis aura raison de cette fulgurante prise de conscience de la dramatique et crue réalité d’après-guerre. Pour façonner leur propre style, les artistes s'inspire de l'expressionnisme, du futurisme, mais tout autant des graffitis, fussent-ils dans les urinoirs et des dessins d'enfant. Mais pour tous la ville est par excellence un lieu d'apocalypse où se cristallisent le pire de l'humanité, tout était débauche d'incitation à la haine...

 

Neue Sachlichkeit (New Objectivity) is an artistic movement which developed during the Weimar Republic in Germany (1918-1933) and brings a cold, critical and precise observation of a society between the two world wars which, under cover of relative stability, is undermined by the economic crisis, unemployment, the rise of extremism and corruption. Grosz, Dix or Beckmann, and many others, intend to give a ferocious account of a world of madmen where destruction reigns, where the representatives of the established order live fatly above a passive or complicit people.  The Nazis' seizure of power was the end of this dazzling realization of the dramatic and raw post-war reality. To shape their own style, artists are inspired by expressionism, futurism, but just as much by graffiti, even in urinals and children's drawings. But for all the city is par excellence a place of apocalypse where the worst of humanity crystallizes, everything was debauchery of incitement to hatred.

Neue Sachlichkeit (Nueva Objetividad) es un movimiento artístico que se desarrolló durante la República de Weimar en Alemania (1918-1933) y que trae consigo una observación fría, crítica y precisa de una sociedad entre las dos guerras mundiales que, al amparo de una estabilidad relativa, se ve socavada por la crisis económica, el desempleo, el aumento del extremismo y la corrupción. Grosz, Dix o Beckmann, y muchos otros, pretenden dar cuenta de un mundo de locos donde reina la destrucción, donde los representantes del orden establecido viven fatalmente por encima de un pueblo pasivo o cómplice.  La toma del poder por parte de los nazis fue el final de esta deslumbrante comprensión de la dramática y cruda realidad de la posguerra. Para dar forma a su propio estilo, los artistas se inspiran en el expresionismo, el futurismo, pero también en el graffiti, incluso en urinarios y dibujos infantiles. Pero para todos la ciudad es por excelencia un lugar de apocalipsis donde se cristaliza lo peor de la humanidad, todo era libertinaje o incitación al odio.



Arthur Kaufmann, "Die Geistige Emigration", 1939-64, Triptychon, Öl auf Hartfaser, 213 x 107 cm, 213 x 127 cm, 213 x 107 cm, Inv. Nr. 1877; Bildnachweis: Stadt Mülheim an der Ruhr


Otto Dix (1891-1969)

Natif de Gera, Dix crée, en 1923, avec d’autres expressionnistes dont George Grosz, le groupe Nouvelle Objectivité et se consacre à la représentation de l’ambiance berlinoise d’après-guerre, évoquant avec férocité les aspects de désordre moral et d’hypocrisie. Mais alors que les tableaux de Grosz constituent des accusations politiques, c'est la souffrance et le désespoir que montre Dix, l'ensemble de son oeuvre se veut un témoignage. En 1911, il lit les oeuvres de Friedrich Nietzsche : Fröhliche Wissenschaft (Gai savoir), Zarathustra, Menschliches-Allzumenschliches (Humain-trop humain). En 1914, il modèlera le buste du philosophe. Otto Dix découvre Van Gogh à la galerie Arnold en 1912, les futuristes italiens en 1913 lors de l'exposition "Les futuristes italiens de la galerie Sturm" et les expressionnistes allemands en 1914...

"Self-Portrait as a Soldier" (1914, Kunstmuseum Stuttgart) Lors de la première guerre mondiale, après avoir été formé comme mitrailleur, Otto Dix est envoyé au front, en France, en Flandre, puis en Russie. Loin d'exalter l'héroïsme, il dénonce dans ses dessins la sauvagerie destructrice. "La peinture n’est pas un soulagement. La raison pour laquelle je peins est le désir de créer. Je dois le faire ! J’ai vu ça, je peux encore m’en souvenir, je dois le peindre."   Nommé sous-officier, décoré de la croix de fer, il se bat dans la Somme, là où vont mourir 470.000 hommes, puis connaît la guerre de position dans le nord de la France, en 1917, il est en Russie, en 1918, dans les Flandres : "il faut avoir vu les êtres humains dans cette tourmente pour les connaître.." Peint dans un rouge agressif, le peintre se regarde et expose une brutalité sauvage, mais la brutalité d'un être humain traqué, l'homme doit se battre pour survivre, Nietzsche n'est pas loin, et le peintre réalisera des centaines de dessins et de gouaches entre 1915 et 1918...

Le conflit terminé, il participe à quelques expositions, affronte quelques procès avec  "Mädchen im Spiegel" (1921), représentant une vieille prostituée, et "Salon II" (1923). Revenu à Dresde, il porte en lui cette guerre de tranchées qui lui révèle le caractère brutal et mensonger de cette société, l'expressionnisme lui donne son langage, le Dadaïsme, la technique du montage et le sens de la provocation. Otto Dix porte son regard sur les marginaux, les prostituées, les ouvriers, les estropiés, le corps et la chair apparaissent éphémères, la laideur est omniprésente, la ville permet toutes les déformations. "Prager Straße" (1920, Kunstmuseum Stuttgart) est une rue représentative de Dresde, c'est le véritable boulevard des désillusions, l'invalide de guerre y survit entre peinture et collages, et l'article de journal y annonce l'antisémitisme qui va ne pas tarder à s'amplifier (Juden raus!). L'esthétique est brutale, au marge de la laideur, c'est toute la barbarie et les faux-semblants de la jeune république de Weimar que dénonce Otto Dix..

En 1933, il est destitué de son poste de professeur et est exclu de l’Académie prussienne des arts. En 1937, 260 de ses oeuvres sont retirées des musées allemands...

Partir? Fuir? Otto Dix ne quitta jamais l'Allemagne :  "Au lieu de courber l’échine et de regarder anxieusement autour de moi, j’aurais peut-être mieux fait de m’exiler. Mais émigrer n’est pas mon affaire. Voyez ce qui est advenu de Georg Grosz. Dès le début, j’ai su qu’il devrait se reconvertir. Là-bas [aux États-Unis, NDLR], il ne pouvait pas, comme en Allemagne, caricaturer les petits-bourgeois. Qu’à force de me soumettre, je me sois aussi laissé influencer intérieurement, c’est une chose certaine : mon élan était retenu – freiné. En 1939, je me suis complètement fermé. Je me réfugiais dans la campagne et je peignais et peignais. Je ne voulais rien savoir de la guerre […]. Aujourd’hui, je vois que j’ai bien fait. Fuir est toujours une erreur" .  


George Grosz (1893 – 1959)

De toute la grande famille des expressionnistes allemands, George Grosz est véritablement le seul qui ait utilisé en toute conscience ses dessins et ses peintures comme moyens d'argumentation politique. Mais jamais au service d'un parti politique, bien qu'ayant adhéré en 1918 au Parti communiste allemand: "je dessinais et peignais par esprit de contradiction et essayais de convaincre le monde par mon travail qu'il était laid, malade et menteur." 

Natif de Berlin, George Grosz commence très tôt le dessin et entre à l’Académie royale des arts de Dresde en 1909. Ses premiers dessins sont publiés dès 1910 dans des journaux et revues. Il rejoint par la suite l’Ecole des arts et métiers de Berlin. S’engageant comme volontaire dans l’armée en 1914, il est libéré pour raisons de santé après deux ans de service. Traumatisé par la guerre, il nourrit un sentiment antimilitariste et même antinationaliste. L’art lui sert d’arme pour montrer la réalité du monde et il vise en particulier le pouvoir, la classe bourgeoise et la religion. il publie en 1917 son premier recueil de dessins qui provoque le scandale et l’indignation des milieux bourgeois, à cause du parti pris de vulgarité des sujets traités : prostituées, ivrognes, assassins, militaires dans des attitudes indécentes, décrits d’un trait rapide et incisif. À partir de 1918, Grosz se rallie au dadaïsme berlinois et l’utilise comme une arme pour dénoncer le militarisme et la bourgeoisie de l’Allemagne pré-nazie. Après avoir contribué avec Otto Dix, à la constitution du groupe Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) et avoir mis en lumière, par une analyse sans pitié, l’avidité de pouvoir de certains dirigeants, dissimulé sous le masque de la respectabilité, il voit ses œuvres confisquées lors de la montée du nazisme et montrées à l’exposition d' »art dégénéré ». 

Les dessins de Grosz ont cette singularité qu'ils ne se contentent pas de proposer une vision superficielle de la corruption, mais en analysent les causes, en dénoncent l'origine, l'enchaînement des violences que l'homme inflige à l'homme, il n'y aurait pas de mendiants, de victimes, de guerres, de prostituées, de désespérances si la bourgeoisie ne s'accaparait pas tous les plaisirs dans un pays en guerre, si l'armée ne poussait pas à la guerre, si les politiciens nationalistes et les industriels aux profits démesurés n'exploitaient pas la misère de ce monde....

Grosz dessinait par haine, le monde n'est qu'un chaos apocalyptique, y règnent destruction, meurtre, vol, l'armée et le capital dictent aux hommes politiques sans tête ce qu'il faut faire, pourquoi, s'interrogeait-il, quand je regarde l'homme, m'apparaît-il si laid, d'une ambiguïté absurde, c'est ainsi, inexplicable et pourtant bien réel, derrière le brave bourgeois, la réalité est bien celle de l'obsession sexuelle...

George Grosz, qui avait toujours été un américanophile invétéré dans les pires moments de sa vie misérable, parvient à immigrer aux Etats-Unis en 1933, dans une Amérique en pleine dépression, mais il avait connu pire. Son style corrosif exerce une influence importante sur le courant réaliste et social des peintres américains, mais, après 26 ans passés dans le pays de ses rêves, Gorz revient avec sa femme à Berlin, avec amertume et déception, en 1958...


Georg Scholz (1890-1945)

En 1919, Scholz devient membre du Parti communiste allemand et sa démarche des années suivantes est très critique envers l'ordre social et économique de l'Allemagne d'après-guerre, tel ces Paysans industriels (Industribauern en allemand) de 1920, parmi ses œuvres les plus connues. Toutefois, en 1925, son approche s'adoucit vers une forme de néo-classicisme. En 1928, il visite Paris et s'intéresse à Bonnard. En 1933, il est démis de ses fonctions et ses œuvres sont saisies en 1937.

 


Rudolf Schlichter (1890–1955)

Schlichter étudie à l'Académie des beaux-arts de Karlsruhe jusqu'en 1916. En 1919, son installation à Berlin lui donne l'occasion d'exposer et le mouvement Dada le compte parmi ses artistes. En 1924, Schlichter crée le Roten Gruppe avec Heartfield et Grosz et collabore à plusieurs journaux satiriques (Der Gegner, Der Knüppel, Die rote Fahne), où il donne de l'ancienne capitale prussienne une vision ironique et satirique. Mais ce sont surtout ses qualités de portraitiste qui lui permettent de s'imposer sur la scène artistique : il est alors très lié à Bertolt Brecht, Alfred Döblin, Oskar Maria Graf, Erich Kästner et Egon Erwin Kisch (Portrait de Margot, 1924, Berlin, Märkisches Museum ; Portrait de B. Brecht, Munich, Städische Galerie im Lenbachhaus ; Portrait d'E. Erwin Kisch, v. 1928, Mannheim, Städtische Kunsthalle). En 1937, dix-sept de ses œuvres sont confisquées par les nazis. 


Lotte Laserstein (1898 – 1993)

Si Lotte Laserstein est  en dehors des courants artistiques d'avant-garde, son style réaliste peut éventuellement la rapprocher du nouvel objectivisme. Elle naquit  dans une petite ville de l'Est de la Prusse et est la première femme à terminer ses études à l'académie de Berlin. Mais, d'origine juive, elle est bannie de toute vie publique par le régime nazi. En 1937, elle parvient à quitter l'Allemagne à l'invitation d'une galerie suédoise.

 


Conrad Felixmüller (1897-1977) 

Natif de Dresde, Conrad Felixmüller sort de l'Académie des Beaux-arts de Dresde en 1914 au moment où la guerre est déclarée : il est alors l'un des rares artistes à ne pas partager l'enthousiasme patriotique qui s'empare du pays et l'art devient pour lui, progressivement, un moyen de s'engager politiquement. Il fréquente à Berlin en 1915 Pfemfert, directeur d'une revue antimilitariste et antibourgeoise, chez qui il rencontre Meidner, Raoul Hausmann, Grosz, Herzfelde, Theodor Däubler. En 1917, la galerie Arnold, à Dresde, expose ses oeuvres avec celles d'expressionnistes de Die Brücke, Kirchner, Heckel, Schmidt-Rottluff. En 1918, Felixmüller introduit des éléments cubistes dans ses compositions, mais il s'agit surtout pour lui de rechercher la ou les techniques lui permettant de concentrer dans son expression le message politique et social qu'il entend porter. "Ouvriers sur le chemin du retour à la maison" (1921), "Ouvriers d'usine sous la pluie" (1922), "La Mort du poète Walter Rheiner" marquent un constat d'échec de son engagement dans le Parti communiste. Dès lors sa peinture se modifie, la déformation expressive va être remplacée par une conception plus naturaliste de l'espace, et les thèmes plus personnels vont s'imposer...


Christian Schad (1894-1982)

En 1913, Schad se forme à l'école des Beaux-Arts de Munich. Prenant le chemin de l'exil en 1915 pour échapper à la guerre, il s'établit à Zurich et collabore aux revues d'avant-garde, expose et contribue au mouvement Dada. En 1920, partant pour Rome, ces tableaux sont principalement réalistes. À Vienne (1925) et à Berlin (1928), il donne de la société contemporaine une galerie de portraits unique en son genre (Autoportrait, 1927, coll. part. ; Portrait du comte Saint-Genois d'Anneaucourt, 1927 ; Sonia, 1928 ; Agosta, l'homme ailé, et Rasha, la colombe noire, 1929 ; Opération, 1929, Munich, Städtische Galerie im Lenbachhaus). Il est considéré comme l'un des principaux représentants de la Nouvelle Objectivité, et la galerie Wurthle lui consacre à Vienne en 1927 sa première grande exposition personnelle. En 1933, cherchant à faire oublier aux nazis son passé de dadaïste, il se retire à Keilberg pour peindre des paysages.  


Jeanne Mammen (1890-1976) 

Née à Berlin, ayant grandi à Paris, Jeanne Mammen, peintre d'inspiration symboliste, participe au Salon des indépendants à Paris (1912) puis à Bruxelles (1913) : la première Guerre mondiale la contraint à gagner Berlin en 1914 et s'installe dans son célèbre atelier-appartement du Kurfürstendamm. Il lui faut attendre 1930 pour que soient enfin reconnues ses illustrations satiriques et dont l'inspiration rejoint la Nouvelle Objectivité. L’arrivée au pouvoir des nazis met un terme à sa carrière publique et elle ne sera redécouverte que dans les années 1970...


Albert Birkle (1900 -1986)
Natif de Berlin-Charlottenburg et descendant d'une famille d"artistes, Albert Birkle est entre 1820-1925 le plus jeune membre de la "Berliner Sezession" et de la "Preußische Akademie der Künste" (Académie prussienne des arts), dirigée par Max Liebermann. Souvent comparé à Otto Dix et George Gros, ne serait-ce que par ses sujets et son style excessivement caricatural, l'artiste traque l'insolite mais pour le visualiser plus que le dénoncer. Birkle réalise sa première exposition personnelle à Berlin en 1927 et refuse une chaire de professeur à l'Académie des Arts de Koenigsberg afin de continuer à travailler de manière indépendante comme artiste. Face au national-socialisme qui entreprend sa marche vers le pouvoir, Birkle s'installe à Salzbourg, en Autriche, en 1932. A cette date, la peinture de Birkle  perd son pouvoir critique. Ses oeuvres sont en 1937 déclarées «dégénérées», retirées des collections publiques et confisquées et, quand la Seconde Guerre Mondiale éclate, en pacifiste convaincu, il sera peintre de guerre, puis envoyé en France comme correspondant de guerre. En 1946, Birkle obtient la nationalité autrichienne. Dans son nouveau pays d'adoption, il se tourne vers la décoration religieuse ...

(Mann mit Pelzmütze (Mein Bruder Tier), 1923 - Bildnis Maler Kath, 1924 - Der letzte Kavalier, 1925 - Leipziger Straße Berlin, 1923 - Kurfürstendamm, 1924 - Portrait of Else with scarf and hat, 1926 ...)


Où rencontrer la Nouvelle Objectivité ?

 

Otto Dix

- The Match Seller (1920, Staatsgalerie, Stuttgart)

 -Pimp with Prostitutes (1922, private collection)

- Portrait of the Journalist Sylvia von Harden (1926, Pompidou Centre, Paris)

- À la beauté, 1922, (Wuppertal, Von-der-Heydt Museum)

- Le vendeur d’allumettes, 1920,  (Mannheim, Kunsthalle)

- La Grande Ville, 1927-1928, (Stuttgart, Staatsgalerie). 

 

George Grosz

- Suicide (1916, Tate Collection, London)

- Pillars of Society (1926, Staatliche Museum, Berlin)

- Hommage à Oskar Panizza, 1917-1918, George Grosz, (Stuttgart, Staatsgalerie)

 

Max Beckmann

- Self-Portrait in a Tuxedo (1927, Busch-Reisinger Museum)

- The Beginning (triptych) (1949, Metropolitan Museum of Art)

 

Christian Schad

- Self-Portrait With Model (1927, Tate Gallery, London)

- Operation (1929, Lenbachhaus, Munich)

 

Rudolf Schlichter

- Dead World (1926, Staatsgalerie, Stuttgart)

- Bertolt Brecht, 1926, Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau München