John Constable (1776-1837) - William Turner (1775-1851) - John Sell Cotman (1782-1842) - Thomas Lawrence (1769-1830) - Henry Raeburn (1756-1823) -  David Wilkie (1785-1841) ......

Last update 12/18/2016 


John Constable (1776-1837) - "We see nothing truly until we understand it" ("On ne voit vraiment quelque chose que si on le comprend.") - L'art de Constable semble si peu révolutionnaire comparé à celui de William Turner qui semble rompre avec les conventions de son temps  et s'annonce comme un  précurseur de la future abstraction expressionniste. Et pourtant, plus que Constable, Turner s'enracine dans la tradition et peu à peu en vient à découvrir que l'exactitude réaliste peur servir à l'expression d'une sensibilité personnelle poétique. Mais quand il choisit de peindre un site, il ne fera pas comme Constable avec cette démarche intérieure qui donne tout sons sens aux choix de ce dernier ..

John Constable va ainsi exposer avec une intense émotivité, au détriment du détail, une Angleterre rurale et paisible livrée aux caprices d'un ciel mouvementé, les vallées fraîches et fertiles du Suffolk, les bords de la Stour, les ciels chargés de la Manche, la cathédrale de Salisbury... 

A la fin du XVIIIe siècle, alors que Reynolds ou Gainsborough ne conçoivent le paysage que comme décor, Constable choisit de peindre la nature pour elle seule, pour son atmosphère, ses reflets d'eau et les jeux de lumière du ciel ("The sky is the source of light in Nature and it governs everything"), représentant des personnages fondus en elle dans leurs occupations quotidiennes : le Moulin de Dedham, 1820 (Musée Victoria and Albert , Londres), La Cathédrale de Salisbury, 1823 (Musée Victoria and Albert), La Charette de foin (1821, National Galerie de Londres). Si Delacroix et les paysagistes français de l'école de Barbizon l'admirèrent sans réserve, il n'eut guère de véritable influence en Angleterre.

"I associate my 'careless boyhood' with all that lies on the banks of the Stour. Those scenes made me a painter and I am grateful – that is, I had often thought of pictures of them before ever I touched a pencil... " ("Ce que je préfère peindre, ce sont les endroits que je connais; peindre, c’est pour moi la même chose que sentir, et j’associe mon "enfance insouciante" avec tout ce qu’on voit sur les bords de la Stour; ces lieux ont fait de moi un peintre, et je leur en suis reconnaissant.")


Au milieu du XVIIIe siècle l'aquarelle s'impose en Angleterre : plus maniable et moins coûteuses que la peinture à l'huile traditionnelle, cette nouvelle technique de représentation se répand dans toute la société britannique qui recherche alors de plus en plus pour donner une âme à leur foyer familial ou à leur environnement intime des paysages naturels, des monuments, des souvenirs de voyages, autant que possible connus d'eux-mêmes ou de leur entourage. On estime que cet âge d'or de l'aquarelle se situe entre le premier voyage de John Robert Cozens (1752-1797) dans les Alpes et en Italie en 1776,  les vues de montagne de Francis Towne (1740-1816),  à la mort de Turner en 1851, dernier grand virtuose de l'aquarelle. Au milieu de l'époque victorienne, l'art de l'aquarelle n'est plus qu'un simple élément de décoration et perd cette intensité émotionnelle que l'on recherchait alors.
Parmi les oeuvres de John Robert Cozens, on note "Vue sur le Reichenbach" (1776, Rhode Island Museum of Art, Providence), "Lac de Nemi et Genzano" (vers 1778, Whitworth Art Gallery, Manchester), "Intérieur du Colisée" (1778, City Art Gallery, Leeds).

Rattaché à la fameuse Norwich School, un John Sell Cotman (1782-1842), avec sa "Greta Bridge" (1805, British Museum, Londres) non seulement simplifie à l'extrême ses paysages, mais recherche systématiquement dans les gorges étroites et éboulis de rocher, comme dans les ruines et monuments gothiques, un effet d'étrangeté, un éclairage inhabituel qui donnent à "ressentir" à qui les contemple: "Ruins and Houses, North Wales" (1800-1802, Tate Britain - London), "Town Hall, King's Lynn, Norfolk" (1820, Lynn Museum), "Mountain Landscape" (Colchester and Ipswich Museum).

John Constable franchit une étape supplémentaire en faisant de l'aquarelle le medium absolu du "paysage de l'âme" : le ciel est pour lui véritablement ce "véhicule du sentiment" qu'il partage si intensément avec son public d'alors. L'absence quasi total de personnages dans ses paysages au cadrage si singulier, où le ciel "dévore" campagnes, collines et villages, est symptomatique de ce qu'en attendent le peintre et son public...


"Painting is a science and should be pursued as an inquiry into the laws of nature. Why, then, may not a landscape be considered as a branch of natural philosophy, of which pictures are but experiments? " (John Constable)


David Wilkie (1785-1841)
"UNTIL the beginning of the nineteenth century Scotland cannot be said to have produced any artist of original talent to compare with those of England". Grand Portraitiste et peintre de genre né à Cults, près d'Édimbourg, David Wilkie eut un destin exceptionnel : il meurt au large de Gibraltar après avoir quitté son Ecosse natale pour Londres, connu une immense notoriété dès avec "The Chelsea Pensioners Reading the Waterloo Despatch" (1817-1821, Londres, Wellington Museum), parcouru le continent de 1825 à 1828 et fait évoluer sa peinture au contact de la peinture espagnole ("The Defence of Saragossa" (1828, Windsor Castle), "The Entrance of George IV at Holyroodhouse" (1828-1830, Holyrood House, Edinburgh), "Josephine and the Fortune Teller" (1837, Edinburgh, N. G.), "The Peep-o'-Day Boys' Cabin, in the West of Ireland" (1835, Tate Britain), "The Bride at her Toilet on the Day of her Wedding" (1838, Edinburgh, N. G.)), été nommé peintre ordinaire du roi à la mort de Lawrence et anobli en 1836, et voyagé en Terre sainte en 1840-41 ("Sultan Abd-ul-Mejid, Sultan of Turkey" (1841, Londres, Buckingham Palace)) pour s'imprégner des paysages qui composeront ses toiles religieuses ...

(David Wilkie - Autoportrait - 1804-1805 - National Galleries of Scotland)

Turner consacre à David Wilkie sa célèbre toile, "Burial at Sea" (1842, Londres, Tate Gal.) qui donne tout son relief à une existence et à talent hors du commun quoique méconnu de nos jours. "The Blind Fiddler" (1807, Tate London), "Blind Man's Buff" (1811, Tate London), "Boys Digging for Rats" (1812, Royal Academy of Arts, Burlington House), "The Letter of introduction" (1813, Edinburgh, N. G.), "Distraining For Rent" (1815, Edinburgh, N. G.), "The Penny Weddling", (1818, Londres, Buckingham Palace), "Reading the news" (1820, Laing Art Gallery, Newcastle-upon-Tyne), "The Cottage Toilet" (1824, The Wallace Collection, London), "The Highland Family" (1824, Metropolitan Museum of Art, New York) plongent dans une réalité écossaise observée et saisie au vol ...


 

 

L'époque encourage encore le portrait au dépens du paysage,

la représentation de soi est tant recherchée que le nombre de portraitistes ne cesse pour un temps d'augmenter, rémunération oblige...

Thomas Lawrence (1769-1830)
Thomas Lawrence, né à Bristol et peintre précoce, fut le plus grand portraitiste mondain de la Régence anglaise (1811-1820) et pour un temps de l'Europe entière : mais il très sensiblement le reflet de toute une époque charnière au cours de laquelle la mondanité se pare de quelques reflets romantiques des plus flatteurs en se gardant bien d'approfondir toute intériorité. Pourtant en 1790, Lawrence donne avec le portrait de Miss Farren (Elizabeth Farren's portrait, Metropolitan Museum) une orientation plus originale et plus profonde que celle établie par Joshua Reynolds (1723-1792), son prédécesseur auprès de la Cour : bref moment, et la critique aura beau jeu par la suite de lui reprocher sa facilité et sa volonté de brillance par trop superficielle. La mort de son rival John Hoppner, survenue en 1810, lui permit pourtant de garder sa prépondérance, d'accumuler distinctions et dettes (il avait en effet une certaine propension à vivre au-dessus de ses moyens), et de devenir un temps le portraitiste attitré de toutes les Cours européennes : il fut ainsi reçu aux Tuileries en 1825 pour exécuter le portrait de Charles X. Parmi différents portraits qui ont acquis une certaine référence, John Angerstein avec sa femme (1792, Louvre), d'Arthur Atherley (1792, Los Angeles, County Museum of Art), le portrait de Margaret, Countess of Blessington (1822, Londres, Wallace Coll.) et celui de John Nash (1827, Oxford, Jesus College) laissent entrevoir un ton plus personnel...

Thomas Lawrence (1769-1830)

Portrait of Elizabeth Farren, c.1790 - Metmuseum - 1804 - Miss Laura Dorothea Ross - Tate Britain - London - 1804 - Mrs Siddons -  Tate Britain - London - 1806 - Maria Woodley (1772–1808), Mrs Walter Riddell - Kingston Lacy - National Trust - 1809 - Henrietta Maria Hill (c.1773–1831), Marchioness of Ailesbury Attingham Park - National Trust -  1822 - Margaret, Countess of Blessington -  The Wallace Collection - London -  circa 1817 - Portrait of Mrs James Fraser of Castle Fraser - Mr and Mrs John Julius Angerstein - 1792 - Musée du Louvre - Lady Maria Conyngham, 1824–25  - Metropolitan Museum of Art

 

John Constable (1776-1837) 

1804 - The Bridges Family - Tate Britain - London - 1816 - Mrs Mary Fisher -  Fitzwilliam Museum - University of Cambridge - circa 1808 - Jane Anne Inglis, nee Mason Government Art Collection - UK


Henry Raeburn (1756-1823)

Né à Stockbridge, près d'Édimbourg, portraitiste de renom au toucher exceptionnel, revendiquant plus de 1000 tableaux, Raeburn relance l'art écossais au XIXe siècle, peint la haute société sans artifice et devient en 1822, portraitiste du roi George IV pour l'Écosse : ses personnages ne sont pas de simples "masques  mondains", il est de ceux, rares à l'époque, qui restituent un caractère, un message, une intention, et la singularité de l'Ecosse, en arrière-fonds ...

Henry Raeburn (1756-1823)

1790 - Portrait of Sir John and Lady Clark - 1793-1795 - Miss Eleanor Urquhart - National Gallery of Art - Washington DC - 1795 - Reverend Robert Walker Skating on Duddingston Loch - Scottish National Gallery - Edinburgh - 1805 - Mr and Mrs Robert Campbell - Kelvingrove Art Gallery and Museum - Glasgow - 1810 - Adam Rolland of Gask II - Art Institute of Chicago - 1816 - Alexander Maconochie of Meadowbank -  Metropolitan Museum of Art - New York - circa 1787-1790 - Mrs Downey - Tate Britain - London - circa 1790 - Adam Ferguson (1723-1816) - University of Edinburgh Fine Art Collection - circa 1790-1795 - John and Betty Johnstone and Miss Wedderburn - National Gallery of Art - Washington DC - circa 1790-1798 - Portrait of Mrs E. Bethune - The State Hermitage Museum - St Petersburg - circa 1795 - Portrait of Mrs. Andrew (Elizabeth Robinson) Hay -  Joslyn Art Museum - Omaha, Nebraska - circa 1796 - Mrs H.W. Lauzun - Tate Britain - London - circa 1808-1809 - The Drummond Children Metropolitan Museum of Art - New York - circa 1810 - Justina Camilla Wynne, Mrs Alexander Finlay of Glencorse (1785-1814)  Scottish National Gallery - circa 1810 - Mrs. Anne Hart  Gemäldegalerie - Staatliche Museen zu Berlin - circa 1811 - Frances Harriet Wynne (1786-1860), Mrs Hamilton of Kames  Scottish National Gallery. - circa 1815-1820 - Self-Portrait -  Scottish National Gallery - Edinburgh ...