Costa-Brava (Cataluña) - Girona - Cadaqués - Cala Pola en Tossa de Mar - Gola del Ter en Torroella de Montgrí - Playa del Portitxol en L'Escala - Cala del Senyor Ramon en Santa Cristina de Aro - Aiguablava en Begur - Cala Portaló en Cadaqués - Playa El Castell en Palamós - La Boadella en Lloret de Mar - ...

 

Last update: 05/05/2017 


C'est le 12 septembre 1908 que le journal La Veu de Catalunya publia l'article de Ferran Agulló "Per la Costa Brava" qui pour la première fois identifiait avec ce nom la partie la plus septentrionale du littoral catalan et son entrée  dans l'histoire du tourisme mondial dans les décennies qui ont suivi. La "Costa Brava" est située dans la province de Girona et porte le nom de la bande côtière qui s'étend sur quelque 200km de Cadaqués au nord jusqu'à Blanes au sud. Elle compte 600 000 résidents, dont 21%  de non catalans, et accueille plus de  5 millions de touristes chaque année. Le flux touristique est essentiellement composé d'étrangers, 10% d'espagnols pour 80% de français, d'anglais (less than two hours’ flight from Britain) et de néerlandais. En terme de fréquentation sur l'ensemble de l'offre balnéaire de la péninsule, la Costa Brava et ses 245 plages ne sont qu'en troisième position, suivant une Costa Blanca qui l'a détrônée depuis peu (Benidorm à lui seul détient 50% du marché), et loin derrière la Costa del Sol de Málaga, Torremolinos, et Marbella. La petite Costa Dorada qui lui succède géographiquement est quant à elle dominée par l'offre balnéaire de Salou, et la Costa de la Luz vient en cinquième position.  La plupart des touristes étrangers qui passent leurs vacances à Lloret de Mar, Tossa de Mar, La Platja d'Aro, ont vite fait d'identifier la Costa Brava avec des stations surpeuplées, des rangées interminables d'hôtels et de fêtes de plage alcoolisées, mais c'est oublier c'est aussi une bande côtière de criques isolées, rocheuses ou boisées, dont la Camí de Ronda est un des symboles, de  Begur à Sant Feliu de Guíxols, via Palamós et la Cala Aiguablava, le parc Naturel Aiguamolls de l’Empordà , les villes médiévales de Pals et Peratallada, le parc Naturel de cap de Creus, des villages marins aux murs blancs, une mer aux eaux transparentes, de véritables paradis sous-marins et paysages sauvages d'un vert pénétrant  ...

 

"The specter of sex appeal", 1934, (Théâtre-Musée Dalí, Figueres) Salvador Dali, un tableau de petite dimension, une projection autobiographique réalisée à 30 ans, il peint avant de traduire en mot une sexualité singulière, lui l'enfant, en costume de marin avec cerceau à la main, contemplant le spectre à venir de sa libido, en surface de la Costa Brava, du Cap Creus, au nord de Port Lligat, qui fit de Dali ce qu'est devenu Dali, on y lit ici un corps sans squelette, un organisme mou, déchu, la dangerosité de la féminité, c'est que Dali vient de rencontre Gala et les surréalistes, se retrouve  sans le sou et trouve asile à Port Lligat, près du Cadaqués familial qui le rejette, il lui faut alors vivre de sa peinture, vivre du regard qu'il pose sur les rochers, les falaises et les calanques, de la lecture subliminale qu'il tente d'en faire...  

Les températures douces favorisent une saison balnéaire qui s'étend de mai à octobre et attirent touristes, artistes et écrivains depuis les années 1920, lorsque le premier hôtel a ouvert ses portes à Lloret de Mar : c'est au printemps 1925 que Salvador Dalì, le grand ambassadeuur de la renommée mondiale de la région, invita Federico García Lorca chez lui à Cadaqués pour la première fois et quelques années plus tard, en 1930, Luis Buñuel se tourna vers la Costa Brava tandis que Marc Chagall arrive à Tossa de Mar en 1933. Après la Seconde Guerre mondiale, les stars et réalisateurs d'Hollywood rendent la Costa Brava célèbre dans le monde entier :  Ava Gardner et James Mason tournent "Pandora and the flying Dutchman," à Tossa de Mar (1951), épisode fameux en marge duquel se joue autour d'Ava Gardner la rivalité entre le torero, acteur et poète Mario Cabré et Frank Sinatra;  "The Spanish gardener" de Dirk Bogarde fut tourné à Sant Feliu de Guíxols en 1956, et en  1954 Orson Wells réalisa "Mister Arkadin" à la playa de Sant Pol en S'agaró; Begur fut le théâtre de nombreuses scènes de "Suddenly, Last Summer", de Joseph L. Mankiewicz (1959), avec Elizabeth Taylor, Montgomery Cliff et Katherine Hepburn. En littérature, Truman Capote se réfugua à Palamós, à l'Hotel Trias,  pour écrire "Cold Blood" (1959). Enfin, Roses, et son splendide Hotel Vistabella, S'Agaró, et son Hostal la Gavina qui accueillit bien des acteurs célèbres tels que Elisabeth Taylor, Sean Connery, Sammy Davis, John Wayne ou Robert de Niro, ou Perelada, entretiennent le prestige de cette partie de la Costa Brava... 


Portbou (1100hab)

Situé au nord-est de la province de Gerona, dans cette terre de passage qu'est l'Alt Empordà,  à la frontière avec la France, Portbou est devenu à partir du XIXe l'un des principaux points d'accès à l'Espagne et une importante plaque tournante des communications (sa gare date de 1929) : pendant la guerre civile (1936-1939), des milliers de républicains ont traversé la frontière, fuyant les troupes franquistes, durant la Seconde Guerre mondiale, Allemands et Français ont fui les nazis vers l'Espagne, et parmi eux, le philosophe juif allemand Walter Benjamin, qui s'est suicidé dans cette ville en 1940 pour empêcher sa reddition à la Gestapo (cf. El Memorial a Walter Benjamin). Si ce lieu de passage garde toujours une certaine mélancolie, c'est aujourd'hui une petite ville frontalière qu'attire quotidiennement un flot de touristes français, mais qui a su, compte tenu de sa physionomie géographique encaissée, conserver un  port de pêche typique situé dans une vallée ensoleillée de la Costa Brava, une vieille ville dominée par l'Iglesia neogótica de Santa María et des escaliers omniprésents, les Platja Petita et Gran, la Punta del Pi et de petites calanques isolées...

 

Colera (480hab)

Le flot touristique de la Costa Brava a laisser peu de traces dans ce petit village de pêcheurs qui déroule ses quelques plages, Cala Rovellada, Playa d’en Goixa , Playa Carbassó, Playa de Garbet, Playa de les Assutzenes et la naturiste Cala del Borró et, non loin, l'Ermita de San Miguel, du XIe siècle, et le Dólmen de Puig d’Esquers...

 

Llançá (4800hab)

Située dans le Haut Empordà, à 160 kilomètres de Barcelone et à quinze kilomètres de la frontière avec la France, d'un accès des plus aisés, la localité de Llançá, le village, regroupé auprès de sa plaça major et et son port, est devenue une destination très fréquentée des Français, Belges et Allemands, attirés par ses offres en matière de patrimoine historico-artistique (museu de l’aquarel·la, Església Sant Vicenç, Torre Romànica) et ses petites et nombreuses calanques, telle que la Cala Bramant, une impressionnante piscine naturelle à 250 mètres de la plage de Canyelles de Llançà...

 

El Port de la Selva (990hab)

La baie de Port de la Selva forme un bassin naturel abrité des vents durs par la Serra de Rodes, et la pêche a constitué l'activité principale de cette localité jusqu'à l'arrivée du tourisme au XXe siècle, un tourisme d'abord barcelonais auquel se sont ajouté touristes français et puis du reste de la CEE. Malgré tout, Port de la Selva conserve son charme de petite ville marine, riche en monuments et en vestiges archéologiques, comme le dolmen de Taballera, le magnifique ensemble médiéval de la Serra de Rodes, composé par le monastère de Sant Pere de Rodes, le château de Sant Salvador (XIIIe), l'ermitage de Santa Elena et le village de Santa Creu, ou encore l'église Sant Fruitós. La Cala Tavallera est ici la crique possédant la plus grande étendue de sable dans la partie nord du Cap de Creus (la Mar d'Amunt)...

 

Monasterio de San Pedro de Roda

Situé à 7 kilomètres du Port de la Selva, à flanc de la montagne de Verdera et en contrebas des ruines du château de Sant Salvador de Verdera, le Monasterio de San Pedro de Roda est un ancien monastère bénédiction dont l'origine et l'édification se perdent dans les limbes du passé (dès 878?), des reliques de saints, telles de Saint Pierre, y auraient séjourné...

 

Cabo de Creus

Contreforts des Pyrénées orientales assiégé par travaillé par les vagues poussées par la Tramontane, le Cap Creus est petite péninsule érigée en parc naturel (c'est le premier parc maritime terrestre de Catalogne qui s'étend sur près de 13.886 hectares dont 3.090 sont marines et 10.386 sont terrestres) et constitué pour une grande part de falaises abruptes de plus de 670m plongeant dans la Méditerranée, taillant çà et là de nombreuses petites calanques... 


Le "Triángulo Dalí", consitué par le "Teatro-Museo Dalí de Figueres", la "Casa-Museo Salvador Dalí de Portlligat" et le "Castillo Gala Dalí de Púbol" attire chaque année plus d'un million et demi de visiteurs....

 

Figueres (46000hab),

capitale de la région de l'Alt Empordà et noeud de communication qui s'étend dans la plaine fluviale située à l'intérieur des terres de la province de Gérone et s'ouvre sur le golfe des Roses, est la ville qui a vu naître Salvador Dalí : le "Teatro-Museo Dalí " est le grand héritage du maître et, dit-on, le plus grand objet surréaliste au monde, construit en 1974, plus de 1500 oeuvres les plus diverses qui en font le musée le musée le plus visité d'Espagne après le Prado. Certes l'atmosphère est singulière (cf. la fresque du plafond de la salle de Palais des vents,  El espectro del sex-appeal (1932), Retrato de Gala con dos costillas de cordero en equilibrio sobre su hombro (1933), Leda atómica (1949), Galatea de las Esferas...), la foule considérable, mais l'on n'y trouve aucun des chefs d'oeuvre de Dali.  La Torre Galatéa, ou Torre Gorgot, qui rappelle l'obsession de Dali pour la naissance et la vie, avec ses oeufs géants disposés sur le sommet, est devenu l'un des symboles de la ville dans le monde entier, et cette tour fut la dernière résidence de Salvador jusqu'à sa mort le 23 janvier 1989. Pourtant la  vieille ville de Figueres abrite quelques aussi quelques autres centres d'intérêts (l'église de Sant Pere, le vieux quartier juif, le Museu de Joguets), et à 800 mètres seulement du Musée Dalí, dans la Bahía de Roses, se trouve l'une des plus grandes forteresses militaires d'Europe, le "Castell de Sant Ferran"...

 

Cadaqués (2800hab),

seconde étape du "parcours Dali", petit port dans une baie considérée comme le plus grand port naturel de la Catalogne, célèbre village aux maisons blanches de 1900 résidents permanents, dominées par l'Esglesia de Santa Maria, fut une source d'inspiration de bien des artistes du monde entier pendant plusieurs décennies et l'absence de plage sablonneuse a peut-être paradoxalement contribué, avec sa route étroite en épingles à cheveux, à lui conserver une certaine authenticité malgré les effets de mode, elle n'a que peu changé depuis que Salvador Dali et Marcel Duchamp jouaient aux échecs au bar Meliton. Pour certains visiteurs, l'endroit semble même ennuyeux, le décalage est certain, la "Casa-Museo Salvador Dalí", une maison située dans la crique de Portiligat où vécut le peintre pour réaliser quelques-unes de ses plus grandes oeuvres, inspiré par la lumière typiquement méditerranéenne du site, un musée qui se visite par groupes restreints et nous fait pénétrer dans une certaine intimité du maître. "Portlligat , écrit Dali, est situé à quinze minutes de Cadaqués, de l'autre côté du cimetière. C'est l'un des lieux les plus arides minéraux et planétaires de la Terre. Le matin il vous offre une joie sauvage et amère, férocement analytique et structurale; la tombée du jour est morbidement triste. Les oliviers brillent et sont animés durant la journée, ils se métamorphosent en un gris immobile comme les plomb. La brise matinale dessine des sourires de petites vagues heureuses dans l'eau, l'après-midi souvent à cause des îlots qui transforment Portlligat en une espèce de lac, l'eau est si tranquille qu'elle reflète les drames du ciel crépusculaire...". Et c'est dans les structures rocheuses de ces criques que Dali trouvera plus d'une inspiration (cf El Gran Masturbador), la Cala Cullaró en offre un magnifique exemple... 

Enfin, Púbol (151hab),

le "Castillo Gala Dalí de Púbol",  château-palais reconstruit et offert par Dalí à Gala dans  un village d'aspect médiéval, dernier atelier de Salvador Dalí entre 1982 et 1984, et mausolée consacré à sa muse, où "tout y célèbre le culte de Gala, en particulier la chambre ronde, à l'acoustique parfaite, qui couronne le bâtiment et fait en quelque sorte office de coupole pour cette cathédrale Galactique ; et quand je me promène dans cette maison, je me regarde et je vois ma propre concentricité,  J'aime sa rigueur mauresque, il me fallait offrir à Gala un écrin digne de notre amour...", les sculptures d'éléphants à longues pattes dans le jardin et le mausolée du sous-sol, conçu par le peintre, où Gala fut enterrée, traduisent cette dualité quasi mystique qui scella l'amour total de ces deux tempéraments artistiques... 


Roses (20000hab)

La Bahía de Roses est considérée comme l'une des trente plus belles baies du monde : entre le Cap de Creus et le Massif du Montgrí, elle offre offre plus de 45 km de plages, 15 km de calanques, et se partage entre les communes de l'Escala, Sant Pere Pescador, Castelló d'Empúries et Roses.

A 160km de Barcelona et 20km de Figueres, la ville de Roses ne paraît pas son âge, - une ville de plus de 3000 ans d'histoire -, devenu un centre particulièrement dynamique de la Costa Brava, pêche, tourisme et gastronomie (cf le Suquet de Peix), une population qui passe de 20000 à 120000 habitants en été, devenu escale de bateaux de croisière (en complément de Palamós), point de départ de nombre d'excursions (le Parque Natural del Cabo de Creus, le parc des Aiguamolls (marais) de l’Empordà, le Parc Naturel d’intérêt national de l’Albera), une longue Passeig Maritim, une rambla et une Plaça de la Pau animées, une offre touristique particulièrement variée (le parc Aqua Brava, le train Roses Express vers les hauteurs du Cap Creus, les châteaux de Trinitat et de Bufalaranya, les vestiges de l'église de Santa Maria (XIe) et la vieille ville), mais son monument le plus célèbre reste la monumentale Ciutadella, une forteresse militaire pentagonale datant du 11ème siècle, à l'intérieur de laquelle des vestiges archéologiques grecs, romains et wisigothiques ont été trouvés.  

Loin de la populaire Playa de Santa Margarida, à 12km du centre de Roses et en plein Parc Naturel du Cap de Creus, s'offre une crique d'environ 250 mètres, Cala Montjoi, faite de sable épais et de galets rendue célèbre par Ferrán Adriá, un temps référence culinaire mondiale avec le restaurant El Bulli, et bel ensemble naturel aux eaux calmes particulièrement couru ....  

Empúries, Castelló d'Empúries, 

Au nord de l'Escala, le site archéologique le plus visité de Catalogne, les ruines d'Empúries (Ampurias), une ancienne colonie fondée par les grecs au VIe siècle av. J.-C. puis par les romains qui y fondent leur propre ville au Ier siècle av. J.-C. , subsistant  jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C., avant de disparaître sous les dunes, forment au bord de la mer un ensemble imposant et un parc archéologique qui n'est encore exploré qu'au quart de sa surface...

Castelló d'Empúries (11000hab), près de l'embouchure du fleuve Muga, dans le golfe de Roses, est une petite ville médiévale à mi-chemin de Figueres et de Roses, à 4 Km du golfe de Roses, au centre de laquelle se dresse le clocher carré et massif de l’église gothique  de Santa Maria qui abrite un extraordinaire  maître-autel sculpté en 1485 par Vicenç Borràs dans de l’albâtre et contant des scènes de la vie de Jésus Christ : de là il est possible de gagner le Parc d'Aiguamolls et la zone côtière de l'Empuriabrava...

 

Ampuriabrava ou Empuriabrava (7600hab),

la "Venecia de España", construite il y a un demi-siècle, protégée par le Golfe de Roses et entourée par le Parc Naturel des Marais de l'Empordà  est un symbole touristique catalan à part entière : ses 25 kilomètres de canaux navigables en font la plus grande zone marine résidentielle d'Europe (5 000 amarres et un parc immobilier de 14 000 logements composés de maisons individuelles, d'appartements familiaux et d'appartements touristiques), singulier mélange de luxe ostentatoire et de tourisme populaire particulièrement français et allemand, qui passe de 1000 résidents en hiver à 80000 en été ...

 

Sant Pere Pescador (2000hab),

au milieu du golfe de Roses, se développa avec l'assèchement des marais et des étangs aux XVIIe et XVIIIe siècles, et ses six kilomètres de plages de dunes constituent désormais l'un de ses principaux attraits touristiques : Sant Pere Pescador est devenu l'un des centres de ski nautique les plus renommés du continent, sa Playa de Sant Pere Pescador, de 6km, abonde en opportunités sportives...

L'Escala (10000hab),

petite ville côtière et de pêche (cf Museo de la anchoa y de la Sal), offre une promenade maritime qui conduit à la playa popular de Montgó, puis de la petite estatua del Principito de Antoine de Saint-Exupéry (la playa urbana de Riells) et du Monument a la Cobla,  au Museo Arqueológico de Cataluña, via la playa de Portitxol, connue pour son arc rocheux et l'Hostal d’Empúries, filmés pour nombre de spots publicitaires, et  Moll Grec, une plage qui offre l'occasion de nager au plus près de ruines grecques et romaines (le Muelle helenístico). Non loin, le Paseo de Empúries longe la côte vers le site gréco-romain d'Empuries et conduit au petit village médiéval de Sant Marti d'Empuries (San Martín de Ampurias), son église, ses quelques murailles, et la moderniste Casa Forestal...


Girona (99000hab)

Les célèbres tons pastel des Casas de l'Onyar datent du XIXe et remplacent des remparts qui tentèrent de résister aux assauts des troupes napoléoniennes en 1809 : compte tenu de sa situation privilégiée, entre la chaîne des Pyrénées et la Costa Brava, la ville connut dans son histoire près de treize sièges, de 1295 à 1809. Situé au confluent de quatre rivières (Gérone possède onze ponts),  el Puente Eifffel enjambe l’Onyar pour nous mener vers la vieille ville, un centre historique qui recèle constructions médiévales et vestiges romains, arabes (Banys Arabs du XIIe) et juifs (un labyrinthe de ruelles magnifiquement conservé). Et c'est dans l'enceinte fortifiée de la Força Vella que se trouvent ses plus beaux monuments historiques. L'Església de Sant Feliu est une église gothique bâtie sur une chapelle romane et les tombes des saints Felix et Narcisse et recélant des sarcophages romains et paléochrétiens. L'església cristiana catòlica de Santa Maria de Girona qui domine la ville, abrite la plus grande voûte gothique de la chrétienté (1426), sa Plaça est impressionnante  pour son  escalier qui semble l'élever vers le ciel, et, niché dans l'ancien Palais épiscopal, le Musée d'art de la capitale régionale expose la plus importante collection d'art de l'évêché et de la province, de l'époque romane au XXe siècle, et notamment deux célèbres pièces: le "Beatus de Girona", un manuscrit enluminé contenant un Commentaire de l'Apocalypse de Beatus de Liébana, écrit et peint vers 975,  et le "Tapís de la Creació", une tapisserie brodée du XIe siècle qui met en scène des épisodes de la création du monde via une symbolique de la parole qui n'a pas encore livré tous ses secrets...  


 

Le Baix Empordá ou "Bas Emporda" est la région des calanques, en particulier dans la région du Cap de Creus, du Cap Begur et de la côte du massif de Cadiretes, où se trouvent les villes de Tossa de Mar et Santa Cristina d'Aro. La Costa Brava à l’état pur, dit-on, emporté par la vague touristique, s'offrent ainsi les îles Medes situées en face du massif du Montgrí, les calanques de Begur, Calella de Palafrugell et le phare de Sant Sebastià, sans oublier le village ibère d'Ullastret et les cités médiévales de Pals et Peratallada....

L'Estarit (3600hab)

Située au point le plus à l'est de l'Espagne, nichée entre les montagnes du massif du Montgrí et la mer Méditerranée, L´Estarit, les dix kilomètres de falaises de la Costa del Montgrí (les falaises les plus hautes de Catalogne) et les impressionnantes îles Medes sont des destinations bien connues des plongeurs. Mais la petite station balnéaire de L'Estarit en elle-même a pour touriste type, dit-on, une femme, française, de quarante et un, qui vient ici se reposer et profiter de la vaste Playa Grande, à 1km des îles et aux pieds de l'imposante montagne de Roca Maura, ou des calanques Callela, Ferriol (entre l'Estartit et l'Escala), et Montgo, flâner en bord de mer sur le quai des pêcheurs et le Passeig del Molinet (le plus beau point de vue sur les îles Medes), visiter l'Iglesia de Santa Anna et la calle comercial de Santa Anna, las Casas de Los Americanus et La Perola ... Non loin, la ruta del Montgrí s'élève vers le castillo del Montgrí, une magnifique forteresse du XIIIe qui domine la mer...

 

Las Islas Medas 

A un kilomètre au large de L’Estartit, ce petit archipel de 21 hectares et de sept îles constitue le seul Parc Naturel Marin d'Espagne (el Parque Natural del Montgrí) jadis fort convoité par les pirates au Moyen Âge, les Français en 1794, les Anglais, aujourd'hui  recherché pour ses nombreuses grottes naturelles, ses tunnels et ses galeries riches de plus de 1300 espèces marines...  

 


 

Torroella de Montgri (11500hab)

A 12km de L´Estarit, et à 6 kilomètres de la mer, à l’abri de la montagne du Montgrí (309 m), et tout près de la rivière Ter qui donne vie à la plaine, Torroella de Montgrí est connue pour sa vieille  ville médiévale et un véritable joyau de l'art gothique catalan, l'Església parroquial de Sant Genís, remarquable pour sa monumentale façade baroque, proche de la Casa de la Vila...

 

Pals (2400hab)

A 9km de Begur, le petit village médiéval de Pals, perché sur une colline, a su se réapproprier toute son authenticité, autour de sa Torre del Homenaje, tour romane de 15m qui se dresse depuis le XIIIe, et du mirador del Pedró d'où l'on peut voir les îles Medes, le massif du Montgrí, le Canigó et le massif de l'Albera. A quelques kilomètres de Pals,  "Platja de Pals" est le résultat du boom touristique des années 1960 et 1970, ensemble de grandes villas et d'urbanisations longeant la mer.. A quelques kilomètres de la côte et des plages de Begur et de Pals, Peratallada est considéré comme l'un des ensembles les plus représentatifs de l'architecture médiévale de l'Ampordà : le village fortifié s'articule autour de la grande tour du château-forteresse, devenu hôtel de luxe, et offre un dédales de ruelles autour de la Plaça de les Voltes, dotée d'un petit portique et bordée de maisons anciennes, son château remonte au XIe siècle, son église Sant Esteve de Peratallada date du début du XIIIe siècle...


Begur (Bagur, 4000 hab)

Le cap de Begur offre une série de criques réputées, creusées dans ses falaises escarpées, comme autant de surprenantes petites baignades : Sa Riera ( la plus grande crique de Begur et la plus populaire), Sa Tuna (l'une des plus pittoresques plages de la Costa Brava), Fornells, Aiguablava, Cala Aiguaxelida (crique régulièrement visitée par les fidèles lecteurs de l'œuvre monumentale de Josep Pla (El Carrer estret, 1951), l'écrivain le plus connu de l'Empordà). Cala Illa Roja est une plage naturiste de sable dans un environnement visuel fabuleux, et est probablement l'une des criques les plus photographiées de la Costa Brava. Begur, dont la population est multipliée par dix en été,  est quant à elle connue pour les ruines de son Castell du XVe posé sur un rocher, dominant une zone urbaine dans laquelle les zones résidentielles et touristiques gagnent sur les casas de indianos et sur les quartiers de pêcheurs...

 

Tamariu (292hab)

A 10km de Begur, Calella de Palafrugell, Llafranc, et Tamariu appartiennent à la même municipalité , partagent la même prédilection pour les chants d’habaneras, et hantent les romans de Josep Pla, Tamariu étant le plus petit et peut-être le plus sauvage avec sa plage principale de sable épais, la Cala dels Lliris au sud et la Cala Aigua Dolça au nord...

 

Llafranc  (319hab)

Précédant le village de Calella de Palafrugell, étape du chemin du littoral vers Tamariu via la Cala Pedrosa et protégé par la montagne de Sant Sebastià, Llafranc est considéré comme une des plus agréables petite station balnéaire, ayant, à 30km de Girona, su se préserver du tourisme sauvage :  une baie de sable fin bordée jusqu’à son port nautique par une agréable promenade, des maisons blanches regroupées autour  possède de l’église de Santa Rosa de Lima, non loin  un ensemble monumental formé par le Far de Sant Sebastià (l'un des phares les plus importants de la Méditéranée), la tour de Guet, l'Ermita de Sant Sebastià et le village ibérique restauré. L'écrivain britannique satirique, Tom Sharpe, auteur de  Wilt (1976), mourut ici en 2013... après avoir fait l'éloge du système de santé catalan dans The Gropes...

Calella de Palafrugell (730hab)

A 12 km de Palamós, s'étendant le long d'une demi-douzaine de criques de sable, Calella de Palafrugell est un ancien port de pêcheurs devenu station balnéaire et l'un des premiers et des plus attrayants de la Costa Brava, sa notoriété tient à deux cartes postales, Port Bo, le quartier portuaire de Calella avec ses maisons blanches et son labyrinthe de ruelles, la Carrer de les Voltes, une série d'arcades blanches ouvertes sur la plage de Port Bo. Le Jardin Botanique, l'un des plus beaux jardins botaniques de la Méditerranée, et Château de Cap Roig, impressionnant palais construit en 1927 par un immigré russe fuyant la Révolution. Non loin, Le village ibérique de San Sebastián de la Guarda, et magnifique point de vue sur la région du Bajo Ampurdián. La Cantada de Habaneras de Calella de Palafrugell anime le village tous les étés... A proximité de la plage de Port Bo, la belle plage rocheuse El Canadell s'étend sur quelques 200 mètres, l'écrivain Josep Pla y passa de nombreux étés. Située aux pieds des Jardins de Cap Roig, Cala del Golfet est la plage la plus méridionale de Calella de Palafrugell, et la plus sauvage, un itinéraire du Camino de Ronda la relie à Llafranc, au loin l'archipel des minuscules îles Formigues abritant nombre de grottes sous-marines...


Caldes de Malavella (7200hab)

A mi-chemin de la Costa Brava et la Sierra de las Guilleries, à quelques 20 kilomètres de Girona et à 90 km de Barcelone, Caldes de Malavella  est réputé pour ses thermes, des thermes déjà reconnus à l'époque romaine avec des eaux bicarbonatées et sodiques à 60 ° C, et sa célèbre eau minérale, Vichy Catalan. Sa renommée débute à partir de la moitié du XIXe siècle, attirant la bourgeoisie de Barcelona, à l'origine des ensembles architecturaux modernistes qui constellent la petite ville : la Station balnéaire Vichy Catalán (Gaietà Buïgas), la Casa Quintana, le Centre balnéaire Prats, la Casa Pla i Deniel, ... 

 


Palamós (17200hab)

Au cœur de la Costa Brava, dotée d'un relief côtier accidenté capable d'offrir vastes plages, et calanques aux eaux cristallines,  Palamós vit toujours de la mer et de la pêche, loin de suivre l'exemple sa voisine, Platja d’Aro, dédiée entièrement au tourisme. Cala Estreta (Palamós) est un des symboles de la splendeur des criques de la Costa Brava, on l'atteint en empruntant le fameux "camino de ronda" qui associe marcheurs et baigneurs dans une même communion. Non loin, la Playa de Es Castell est connue non seulement pour sa beauté, mais aussi pour sa résistance à la pression touristique et aux ravages des constructions sauvages (les habitants refusèrent par référendum en 1994 la construction d'un terrain de golf dans la région, sauvant ainsi l'un des plus beaux coins de la côte de l'Empordà). Derrière la montagne au sud de la Fosca, Cap Gros, se trouve Cala Margarida, une crique ornée de maisons de pêcheurs colorées. La Playa La Fosca (Palamós) est partagée par la Roca Negra et sur le Camino de ronda qui mène aux Cala Santa Margarida et Cala s’Alguer...

Sant Antoni de Calonge (5200hab)

A 41km de Girona, Calonge est divisé en deux zones urbaines, Calonge, proprement dite, à 4km de la côte, dominée par El Castillo de Calonge, l'une des plus grandes forteresses médiévales du Baix Empordà, et la barroca Iglesia de San Martín, et bordant la mer, à vocation touristique, Sant Antoni de Calonge et ses 2km de plages de sable, royaume du tourisme familial... L'un des plus fascinant itinéraire de la Camino de Ronda permet de relier la Torre Valentina, à St.Antoni de Calonge, à la belle Cala Belladona de Platja d’Aro, soit 4km via Cala del Racó dels Homes, Cala del Racó de les Dones, Cala dels Capellans, Cala de la Roca dels Musclos, Cala de l’Embarcador, Cala de Roques Planes, Cala de la Roca del Paller, Cala del Forn, Platja Can Cristus, Platja de les Torretes, Platja de Cap Roig...

 

Platja d'Aro (7300hab)

A l'identique de Calonge, Castell d'Aro est l’ancien village construit autour d’un château médiéval, le Castell de Benedormiens, que complète l'Iglesia Santa Maria, tandis que Platja d’Aro, à l’origine petit village de pêcheurs sur la route reliant Palamós et Sant Feliu de Guíxols, est désormais une station balnéaire à part entière atteignant les 90000 habitants en été. Plus encore, Platja d'Aro, avec ses magasins, restaurants et cafés, est l'un des lieux les plus fréquentés de la Costa Brava, tant la nuit que le jour, et le centre commercial par excellence associé aux ports de croisières touristiques que sont devenus Roses et Palamós sur la côte de Girona. En visée de l'explotation touristique, la visite du triangle Dalí (Figueres-Portlligat-Púbol). Et pour l'heure, le tourisme de masse semble favoriser Platja d'Aro, à l'heure où le quartier Barceloneta de Barcelone s'interroge toujours sur ses impacts. L'un des principaux atoûts de Platja d'Aro réside dans la grande diversité de ses plages : Platja Gran, la plus familiale, Cala Rovira, plus tranquille, Cala de Sa Cova ou Cala del Pí, plus intimes,  la Cala d’es Canyers, naturaliste, la Cala Belladona, dont la beauté naturelle ne peut laisser indifférent...


Sant Feliu de Guíxols (21000hab)

A 34 km de Girona et à 105 km de Barcelona, à l'abri des derniers contreforts de la sierra de Les Gavarres, Sant Feliu de Guíxols mélange authenticité et urbanisation débordante, mais a su résister au tourisme de masse qui a totalement modifié Platja d'Aro ou Tossa de Mar: c'est à la fois le plus gros port de plaisance qui peut y accueillir des yacht de luxe, un site important pour la production de liège, et une ville constellée de demeures ou palais modernistes (la Casa Patxot, el Casino de la Constancia), un Passeig de la Mar qui, parallèle à la plage, constitue l'artère la plus animée de la ville, des bâtiments et monuments tels que el Monasterio benedictino, le plus imposant, et la célèbre Porta Ferrada, un espace Carmen Thyssen devenu référence artistique de la Costa Brava, des plages renommées, telles que Cala Canyetes, Port Salvi ou Sant Pol, la plage la plus populaire de Sant Feliu de Guíxols, dominée par la Casa Estrada, maison moderniste à neuf tours coniques et toit en céramique, l'Ermita de Sant Elm, qui offre un point de vue somptueux, la singulière Pedralta, une roche basculante de plus de 1000 tonnes, la plus importante d'Europe, et lieu de pèlerinage, entre les thermes municipaux de Santa Cristina d'Aro et Sant Feliu...


Tossa de Mar (5500hab)

A 76km de Barcelona, 38km de Girona, nous entrons dans la Selva, et c'est par une route sinueuse en corniche que l'on gagne Tossa de Mar, ancienne cité romaine et  dernier village médiéval fortifié de la Costa Brava, célèbre pour sa carte postale représentant sa Platja Gran que domine la forteresse médiévale de la Vila Vella. A l'intérieur des murs, des ruelles étroites, une église du XIVe, d'innombrables bars, un Museu Municipal où des collections archéologiques côtoient " El violinista celeste" de Marc Chagall, un Marc Chagall qui se réfugia en août 1934 dans ce "paraíso azul". Non loin, le sanctuaire de Sant Grau d'Ardenya, sur les pentes du massís de Cadiretes, offre une vue panoramique splendide sur la Méditerranée.  Plus d'une quinzaine de plages et calanques sont accessibles : la populaire platja de la Mar Menuda , la Platja d’es Codolar, sous la Torre de Codolar o del Homenaje, tandis qu'à l'ombre du Cabo des Pentiner, Cala Futadera reste une petite crique peu fréquentée, accessible après deux cent mètres de marches ininterrompues, à moins que l'on préfère y jeter l'ancre de son bateau...


Lloret de Mar (37000hab)

Pionnier du tourisme de masse européen dès les années cinquante, à 70 km de Barcelona et  45 km de Girona, occupant la 5e destination en Espagne en terme de nuitées hôtelières et la 2e place  en terme de tourisme balnéaire, Lloret de Mar absorbe plus de 1M5 de visiteurs par an et des dizaines de milliers de jeunes européens ne demandant qu'à se défouler : c'est bien aujourd'hui l'un des plus grands centres touristiques de la façade méditerranéenne de Gérone, avec une offre surabondante en plages (Canyelles, Fenals, Treumal, Platja de Lloret, Santa Cristina et La Boadella, sans doute la plus représentative de cette concentration touristique qui alterne le meilleur et le pire) , terrasses, bars, restaurants, discothèques et complexes de loisir, voyages à bas prix et beuveries généralisées, réputation festive et souvent sulfureuse  qui envahit périodiquement tous les médias européens...  le mieux est sans doute de gagner le bord de mer, si escarpé soit-il, pour se réconcilier avec ce qui constitue l'essence de la Costa Brava, la roche et ses pinèdes baignant dans l'eau turquoise de la Méditerranée...


Blanes (39000hab)

Blanes est connue comme la porte d'entrée/sortie de la Costa Brava, de fait elle se situe à l'extrémité méridionale de la province de Gérone, près de l'embouchure du fleuve Tordera, déroule quatre kilomètres de côte combinant falaises rocheuses et petites calanques. Mais cette station balnéaire animée est aussi l'un des rares ports de pêche encore actifs sur la Costa Brava. Dominée par le Château de Sant Joan, construit par l'Ordre de Grau de Cabrera au milieu du XIIIe siècle, bien que sa tour date de l'époque du roi Charles-Quint, recélant l'église de Nuestra Señora de la Esperanza, Blanès vaut aussi, pour ses jardins botaniques, celui de Mar i murtra Botanical Garden, l'un des plus beaux d'Europe avec plus de 4000 espèces de plantes disposées en trois domaines, tropical, tempéré et méditerranéen, et celui de Pinya Rosa qui offre la plus importante collection au monde de cactus avec 7000 espèces...