Fauvisme - Maurice de Vlaminck (1876-1958) -  Othon Friesz (1879-1949)Raoul Dufy (1877-1953) - Albert Marquet (1875-1947) - Charles Camoin (1879-1965) - Alfred Henry Maurer (1868 -1932) -..

Last update : 11/11/2016


Maurice de Vlaminck (1876-1958)

Essentiellement autodidacte, issu d'une famille de musiciens flamands, Maurice de Vlaminck gagne sa vie comme coureur cycliste et violoniste avant de se consacrer à la peinture. En 1901, il établit son atelier à Chatou, près de Paris, avec le peintre André Derain. 

Il fait la découverte de Van Gogh et de sa violence chromatique qui correspond parfaitement à son tempérament de rebelle, puis rencontre Matisse et décide de se consacrer d'une manière définitive à la peinture. En 1904, il rencontre Apollinaire et l'année suivante expose huit tableaux au Salon d'Automne. Il rencontre alors Vollard qui l'aide financièrement par l'achat de quelques toiles. Les menaces de la guerre lui font exprimer son profond antimilitarisme . Quand celle ci éclate, c'est une profonde crise morale qui l'envahit et le sépare de son ami Derain, tandis que ses idées et ses recherches sur la peinture évoluent vers plus de construction et de rigueur.

 


Othon Friesz ( 1879-1949)

Né au Havre, Othon Friesz fut, en compagnie de Raoul Dufy dont il restera l'ami, élève du peintre local Charles Lhuillier, auprès de qui il prit le goût du dessin. À Paris, il préfère la fréquentation du Louvre aux leçons du peintre académique Léon Bonnat, et adhère rapidement à l'esthétique fauve. Durant l'été 1906, avec son ami Georges Braque, Othon Friesz  fait un séjour à Anvers, en travaillant sur des sujets communs. Ils poursuivent cette expérience l'année suivante en se rendant dans le midi de la France à l'Estaque et à la Ciotat, pour travailler ensemble sur la transposition de la lumière, comme l'avaient fait avant eux Matisse et Derain à Collioure en 1905. Les couleurs de la côte méditerranéenne l'inspirent, et le conduisent à produire une série de paysages qui sont sans doute les plus représentatifs du fauvisme. En mettant en relief  le dessin, en stylisant les formes, en supprimant les détails descriptifs, certains des tableaux qu'il peint alors sont à la limite de l'abstraction. Aucun autre artiste fauve, sauf peut-être Matisse n'ira aussi loin dans l'exaltation des couleurs. Marqué par la Première Guerre mondiale qui lui inspire des compositions tourmentées (La Guerre, musée de Grenoble), son art s'infléchit vers un naturalisme accentué (Portrait de Mme Friesz, 1923, musée national d'Art moderne, Paris), une sensualité plus présente (Nus).... 


Raoul Dufy (1877-1953) 

"Quand je parle de la couleur, je ne parle pas des couleurs de la nature, mais des couleurs de peinture, les couleurs de notre palette qui sont les mots dont nous formons notre langage de peintre (…). Je fais de la couleur l’élément créateur de la lumière, la couleur à mes yeux n’étant que génératrice de lumière ». Son enfance se passe au Havre, dans une famille très musicienne, ce qui expliquera le choix de nombreux thèmes de son œuvre. Dès quatorze ans, il doit travailler dans une maison d'importation, mais suit, à partir de 1892, les cours du soir de l'école municipale des beaux-arts du Havre, où il rencontre Othon Friesz. Dufy date lui-même de 1905, avec la découverte au Salon d'automne de "Luxe, calme et volupté", de Matisse, sa propre évolution vers une peinture nouvelle : "Le réalisme impressionniste perdit pour moi son charme, à la contemplation du miracle de l'imagination traduite dans le dessin et la couleur. " Jeanne dans les fleurs (1907, musée du Havre) trahit une nette influence de Matisse ; puis la grande rétrospective Cézanne (1907), le voyage fait avec Braque à l'Estaque l'année suivante renforcent chez lui un besoin de structure qui ne l'entraîne pourtant pas jusqu'au Cubisme....   


Albert Marquet (1875-1947)

Le plus sage des fauves, a-t-on dit, Albert Marquet, natif de Bordeaux, participe au fameux Salon d'automne de 1905 un peu malgré lui, un peu sous l'influence de ses condisciples dans l'atelier de Gustave Moreau,  Matisse et Manguin. À partir de 1920, il ne quittera plus guère son atelier du quai Saint-Michel et se consacre avec son style très particulier, un graphisme concis et des cadrages originaux, aux paysages urbains..

Works : "Notre-Dame" (1902-1922, Private collection) - "Notre Dame under Snow" (1905, Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne) - "The Old Port at Marseille" (1917, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon) - "Paris in Winter, The Quai Bourbon" (1907, The Pushkin State Museum of Fine Arts, Moscow) - "Paris, Quai des Grands Augustins, Twilight" (1938, Private collection) - "The Pier at Sainte-Adresse" (1906, Private collection) - "The Pink Room" (1945) - "Place de la Trinité in Paris" (1911, The State Hermitage Museum, St Petersburg) - "The Pont Neuf, Grey Weather, Paris" (1905-1906) - "The Pont Saint-Michel" (1908, Musée de Grenoble) - "The Pont Saint-Michel and the Quai des Grands Augustins" (1912, Musée National d'Art Moderne de Paris) - "The Pont Saint-Michel in Winter" (1908, The Pushkin State Museum of Fine Arts) - "The Port of Algiers" (1922, Kelvingrove Art Gallery and Museum, Glasgow) - "The Port of Hamburg" (1909, The State Hermitage Museum, St Petersburg) - "The Port of Marseille" (1916, Private collection) - "Posters at Trouville" (1906, National Gallery of Art, Washington DC) - "The Quai des Grands Augustins" (1905, Musée National d'Art Moderne de Paris) - "Rainy Day in Paris" (1910, The State Hermitage Museum, St Petersburg) - "The Beach, Sables d'Olonne" (1923) -...


Charles Camoin (1879-1965)

Natif de Marseille, Charles Camoin est, avec Matisse, Rouault et Marquet, l'un des élèves illustres de l'atelier de Gustave Moreau, et est resté très lié à Albert Marquet. D'instinct, il se sent proche de Cézanne et l'on a pu noter que sa particularité fut de "concilier la spontanéité du geste coloré à l’ordonnance du motif". En 1955, il reviendra sur sa rencontre avec Matisse : "mon instinct de coloriste me rapprochait de lui, mais ce qui restait chez moi du domaine de l'instinct devait très vite se développer chez lui en théorie. Théorie d'exaltation qui devint ce que l'on a appelé le fauvisme, et que, personnellement, je n'ai jamais suivie systématiquement .." Il exposera cinq toiles à la fameuse exposition du Salon d'automne de 1905 et se fera remarquer par sa liberté et l'irréalisme assumé de ses coloris. Par la suite, il se rapproche d'un Renoir et mène une vie paisible entre Paris et Saint-Tropez, dont il peindra de nombreuses vues du Golfe.

Où rencontrer Charles Camoin?

- Portrait d'Albert Marquet, 1904 , Musée Fabre, Montpellier

- La place aux herbes, 1905, Saint-Tropez, musée de l'Annonciade

- La Saltimbanque au repos, 1905, musée d’art moderne de la ville de Paris

- La Petite Lina, 1907, Marseille, musée Cantini

- La Place de Clichy, 1910, Glasgow, Kelvingrove Art Gallery and Museum 

- Le Moulin-Rouge aux fiacres, 1910, musée des beaux-arts de Menton

- Les Calanques de Piana, 1910, Sarrebruck, musée de la Sarre


Alfred Henry Maurer (1868 -1932)
Natif de New-York, Alfred Henry Maurer s'installe à Paris en 1897, suit les cours de l'Academie Julian, visite le Louvre. En 1904, il quitte brusquement le réalisme pour une synthèse de cubisme et de fauvisme, tournant assumé mais qui va lui coûter sa réputation : "My main concern in painting is the beautiful arrangement of color values -- that is, harmonized masses of pigment, more or less pure. For this reason, it is impossible to present an exact transcription of nature....It is necessary for art to differ from nature....Perhaps art should be an intensification of nature; at least it should express an inherent feeling which cannot be obtained from nature except through a process of association....The artist must be free to paint his effects. Nature must not bind him....."

Works : Landscape (1916-1917, R. Weisman Art Museum, Minneapolis, Minnesota) - (Crystal Bridges Art Museum, Bentonville, Arkansas)...