Lectures
du XXIe siècle...
XXIe siècle, naissance et développement de l'ère des deux "mondes", Biosphère et Websphère ....
Notre univers a 14 milliards d'années, l'Eve mitochondriale aurait 90.000 ans, l'Adam Y chromosomique 60.000 ans, et l'ère Anthropocène, qui marque nos premières exploitations de la planète Terre, aurait débuté vers 1760-1780...
2000, 6 milliards d'habitants sur la planète Terre en ce début du XXIe siècle, ils seront 6 milliards 9 en 2010, 7 milliard 7 en 2020, ... Mais désormais à l'évolution démographique de la population, joignons-nous celle du nombre d'utilisateurs internet, comme si notre planète Terre abritait désormais deux mondes parallèles, celui des êtres vivants, la biosphère, et celui des réseaux sociaux, de la Websphère, habitat virtuel de la pensée médiatique, du lien social et de la reconnaissance de soi : 361 millions d’internautes dans le monde (pratiquement 2 milliards en 2010), 105M en Europe (475M en 2010), 108M en Amérique du Nord (266M en 2010), 114M en Asie (825M en 2010), 18M en Amérique latine (204M en 2010), 4M en Afrique (110M en 2010)...
En 1990, la population mondiale était d’environ 5,3 milliards, dont près de 4 milliards étaient alphabétisés. En 2020, sur les 7,7 milliards de personnes sur terre, environ 6,7 milliards sont alphabétisés, soit 2,7 milliards de personnes de plus capables de lire et d’écrire, mais également de plus en plus interconnectées, ouvertes potentiellement au partage des idées, nouvelles ou anciennes, à des dimensions totalement inimaginables il y a un demi-siècle. Les progrès se produisent périodiquement en raison de quelques individualités, mais l'échange et le partage tant de vécus que d'idées est un facteur de plus en essentiel à notre créativité globale ou individuelle, - quand bien même certains n'ont de cesse, périodiquement depuis les années 1950, d'en appeler à l'intelligence dite artificielle, ou l'artificiel dit intelligent pour nous concevoir une productivité de la pensée dont on ne connaît ni le contenu ni la finalité. Ce sont bien les individus qui suscitent des idées les uns chez les autres. Mais susciter impose communication, et désormais l’échange rapide de nouvelles idées et innovations est considérablement intensifié par Internet, ce qui permet, potentiellement toujours, et pour la plupart, une communication libre, ouverte et continue. Que nous dit-on, que "l’échange d’idées et la capacité de stocker de grandes quantités de données dans le cloud ont considérablement augmenté la capacité des individus, des entreprises, des laboratoires et des start-ups dans des endroits éloignés, souvent sur des continents différents, échanger des idées, établir des collaborations mondiales et produire des idées à travers les fuseaux horaires. En général, plus l’équipe est diversifiée, notamment en ce qui concerne la nationalité, le sexe, la race et l’âge, plus elle innove...". On peut le voir ainsi, malheureusement on le voici ainsi en fait depuis très longtemps, quelque furent les niveaux de technologie mis en oeuvre, le discours n'a guère évolué, si ce n'est que semble s'accroître une certaine déperdition de la réflexion et de la créativité ... Un autre monde peut-il toutefois sortir de ces limbes forgées au long de notre XXe siècle passé ...
Et c'est ainsi que l'on en vient à distinguer sociologiquement et culturellement, du moins dans notre opulente vie d'occidentaux, générations et pyramide des âges, non plus seulement par leurs modes de consommation, leur façon de vivre, mais par leur rapport au virtuel et aux réseaux sociaux qu'elles utilisent dans la structuration de leur existence, du travail au plaisir, de la mise en scène en soi à la conquête de l'autre ...
Ancien monde...
L'Ancien monde, c'est celui des Baby-boomers des années 1950-1960, et leurs parents, puis la Génération X, nés entre 1966 et 1977 : c'est eux qui ont forgé et dominent encore les sociétés qui structurent la planète Terre en ce début du XXIe siècle. Soit un peu plus de 3 milliards d'êtres humains de profils profondément hétérogènes tant ils ont vécu, suivant leur venue en ce monde, des expériences de vie très différentes. Mais on peut noter très globalement qu'ils incarnent cette lente et insidieuse érosion de la culture des siècles précédents telle que nous la connaissons encore, ils ont généré et installé des structures et des comportements, la consommation, la démocratie, les libertés, au prix d'une certaine perte de conscience par excès de suffisance et d'égocentrisme ...
Digital natives ou enfants du numérique ...
En ce début du XXIe, la "GEN Y" (ou millennials), pour reprendre l'appellation consacrée, donc née entre 1980 et 1995, prend insensiblement le pouvoir, ils ont 20 ans en ce début de l'an 2000 : elle a vécu la naissance du Web et du mobile, connaît un peu l'ancien monde, puis a grandi avec les jeux vidéo, les ordinateurs, les réseaux sociaux, la télévision, ses jeux et ses émissions, les achats en ligne, elle est au centre de toutes les stratégies marketing ...
Vers les générations du XXIe siècle ..
La génération qui suit la GEN Y, la dite "GEN Z", pour reprendre les facilités de ces catégorisations , est née entre 1997-2010, ils auront 20 ans en 2030-2050, c'est pour eux que se construisent les projections de la planète Terre en ce début du XXIe siècle, tant au niveau économique, social, politique, qu'écologique. Cette génération ignore tout de l'ancien monde et le web qu'elle connaît a déjà considérablement évolué, c'est un véritable monde virtuel qui s'est constitué, l'image et la vidéo y est omniprésente, c'est elle qui construit et diffuse l'image de soi et de sa reconnaissance sociale, YouTubeurs, créateurs de tendance et lanceurs d'alerte peuplent sa conscience politique.
La génération suivante (2010-2020), très souvent nommée "GEN Alpha", est celle du XXIe siècle...
Avec le XXIe, notre monde a donc insensiblement basculé dans une autre dimension intellectuelle, morale, économique, sociale, politique. Les générations qui viennent, et sans doute à venir, reconstruisent et bricolent leur existence comme ils le peuvent, en rupture sans le vouloir, avec l'ensemble de notre héritage capté à des sources les plus diverses, parfois discutables, par défaut d'une transmission intelligente et vivante...
Le désir d'existence et de spirituel est pourtant bien présent, biologiquement présent. Des interrogations, déjà émises - car beaucoup de questions et d'interrogations ont déjà été posées dans notre passé de terrien - reviennent et s'imposent désormais comme des constats infranchissables. Les sciences humaines, sciences par excellence du XXe siècle, sont entrées dans une nouvelle étape, les voici se multipliant au gré d'intelligences et de réflexions structurées en réseaux, en opinions, en points de vue le plus souvent irréconciliables par manque de vision globale, sans véritables lignes de force, des myriades de savoirs locaux, sans "grandes figures" ou "oeuvres marquantes". Et tout se passe comme si, ne sachant s'appuyer sur le si riche matériau des connaissances que notre humanité a accumulé depuis plus de quatre siècles, nous en étions, amnésiques, à réapprendre à lire, à écrire, plus à "décoder" le monde qui nous entoure qu'à tenter de l'interpréter et de lui donner sens...
A quoi bon la littérature, si ce n'est à construire quelques scénarios pour quelques bons films? A quoi bon la philosophie, si ce n'est pour donner une assise intellectuelle aux techniques de développement personnel ou de méditation? A quoi bon la peinture, puisque la photographie permet une appropriation et une reproduction instantanée du visible comme du désirable? A quoi bon la musique dite classique, boîtes à rythmes et nappes planantes donnent corps à nos existences? A quoi bon le politique, abandonnons le pouvoir à ceux qui aiment tant en jouir, tant que notre intégrité ne s'avère que peu menacée et que nous pouvons jouir de quelque parcelle, non pas de liberté, nous ne savons qu'en faire tant nous en ignorons la valeur, mais de béatitude toute matérielle. Et bientôt, à quoi bon le cinéma, les effets spéciaux ont épuisé notre imagination, puisque au fond ce qui nous paraît plus essentiel est de mettre en scène une intimité tant à nos propres yeux qu'à ceux de ces nouveaux voisins avec lesquels nous cohabitons pour le meilleur et pour le pire sur les réseaux dits sociaux.
Et pendant ce temps, abandonnons-nous la conduite de nos démocraties et les allées du pouvoir à quelques obscurs technocrates et populistes, laissant décider pour nous, sans que nous n'y prenons garde, des choix d'existence qui, en fin de compte, génèrent plus de violence et d'antagonisme que d'intelligence et d'ouverture : les pratiques de soi se diversifient mais les hiérarchies demeurent, de l'infinie respect de l'autorité déclarée...
Après 1991 qui a vu la dislocation de l'URSS, la fin de ce qu'on appelé les idéologies version Ancien monde, et l'indépendance des 15 républiques qui tentent de se stabiliser démocratiquement mais non sans difficultés; après 1992, la naissance de l'Union européenne par le traité de Maastricht du 7 février, puis l'introduction de l'EURO comme monnaie commune d'une grande partie de l'Europe occidentale en janvier 1999, ouvrant la voie à une puissance économique intégrée; ... on a pu noter durant la décennie 2010-2020, une nette amélioration de la prospérité globale de notre planète Terre, malgré l'ingérence d'un terrorisme notamment djihadiste. C'est aussi l'époque de maturation et de solidification des réseaux sociaux et des technologies qui les nourrissent...
Cette diffusion d'une certaine prospérité reste "globale", et ne concerne véritablement que l'Amérique du Nord et l'Europe, et laisse, comme toujours, des disparités révoltantes entre peuples et catégories sociales au sein de notre planète Terre. Toutefois, le reste du monde, lentement, se laisse gagner par cette lame de fond qu'est la mondialisation dans tous ses aspects, sociaux, économiques, technologiques. Elle a su dissoudre le communisme et le tiers-monde, éroder les religions institutionnelles ...
Mais comme toujours dans notre Histoire, succédant à cette décennie 2010-2020, s'ouvre une nouvelle ère qui n'est pas sans risque tant sur le quotidien de la vie des peuples que sur le mode de leurs gouvernances et de la vie démocratique, au moins pour la partie occidentale de ce monde.
2000-2010, a priori plus de liberté parce que plus de circulation des biens et des personnes, plus d'opportunités, plus d'échanges, et pourtant, au bout de deux décennies, moins de confrontations des idées, moins de créativité, plus de confrontations, et pour tout dire un certain ennui, une lassitude, une vacuité...
Mais plus encore. L'impact sur les modes de gouvernance et la vie démocratique de cette homogénéisation de l'Europe est sans doute des plus pernicieux à spécifier. Les conflits et crises à venir du début de la décennie 2020, terrorisme, crise financière, Covid et Ukraine, notamment, vont révéler une dérive à propos de laquelle on peut s'interroger. Le monde est supposé plus complexe, paradoxalement parce que plus homogène. Nous disposons individuellement d'informations de plus en plus équivoques, alors que paradoxalement nous baignons quotidiennement dans des réseaux sociaux et médiatiques omniprésents. Nous vivons, pour les plus privilégiés, en démocratie, et pourtant nous déléguons, peuples de la prospérité et de la liberté individuelle, tout pouvoir à des dirigeants ou instance de dirigeants plus technocrates et populistes que politiques et hommes de savoir, voire de sagesse. Nous semblons de moins en moins en capacité de comprendre ce monde, ou du moins nous le dit-on, ou de vouloir le comprendre tant nous semble plus essentiel de préserver nos acquis de confort et de petites certitudes.
Les conflits de la décennie 2010-2020 vont ainsi masquer, réseaux sociaux et médiatiques aidant, le manque de pensée de ces dirigeants à qui nous déléguons, sans véritable contrepartie, comme jadis dans les théories politiques du XVIIe siècle, le soin de gérer le social, l'économique, la finance, mais plus encore le climat, les relations internationales, et jusqu'à notre quotidien : lentement l'état d'urgence, justifié par le terrorisme, les pandémies, la situation internationale, les crises financières, érodent nos démocraties. Des démocraties qui visiblement s'essoufflent et nécessitent de profondes évolutions pour subsister ...
Face à une homogénéisation et une extrême simplification des méthode de gouvernance, à des dirigeants le plus souvent soutenus par des minorités confisquant, une fois de plus, non seulement richesses et moyens d'existence, mais plus encore connaissance des faits et des évènements, qu'observons-nous : des peuples morcelés, en quête de passions et de sens, vivant en périphérie ou sur les vastes de terrains de jeu que l'on consent à leur dispenser, rapidement, trop rapidement, trop aisément, entraînés par des interprétations simplificatrices que distillent en continu les réseaux médiatiques, allant parfois jusqu'à renoncer à leur propre liberté ...
Il nous faut donc nous ressaisir de ce monde, de sa connaissance et de ses évolutions, nous réapproprier une pensée critique et une meilleure compréhension de la diversité des cultures et des comportements qui peuplent notre planète Terre, tant pour réduire ces sources d'inquiétudes qu'exploitent nombre de dirigeants et de savants médiatiques de tout bord, et qui érodent insidieusement nos libertés, que pour nous ouvrir au monde et l'ensemencer autant que nous le pouvons de quelques-uns de nos plus modestes rêves. Plus que jamais, notre avenir est bien dans la diversité, le multi-culturalisme et l'ouverture à l'autre...
How to keep you firmly grounded ? ...
XXIe, "Chronologie/Timeline"
Nous proposons ainsi , au travers de ce "roman chronologique" couvrant ces premières décennies du XXIe siècle, un simple regard, modeste, partiel et partial, des évènements que notre humanité parcourt au rythme des dépêches des agences de presse : on y voit des existences rythmées un évènementiel qui n'est que conflits, cataclysmes naturels, échéances électorales et décisions parfois péremptoires des instances nationales ou internationales, objectivement nous constatons peu de place pour de nouvelles pensées, de nouvelles idées, de nouvelles visions, peu de place pour un peu de distance critique ou nourrie de l'expérience passée...
Une planète Terre soumise à des forces contradictoires, ambigües, le plus souvent invisibles. Pour tous, le climat change, la pollution s’intensifie, la déforestation se poursuit, nous consommons 20 % de plus de ressources naturelles que la Terre ne peut en produire, et la pression sur la biosphère partagée est ainsi toujours plus forte. Pour tous, la démographie est une préoccupation partagée, quelque 80 millions d’habitants supplémentaires chaque année nous rejoignent, soit 220 000 personnes de plus par jour, de 7,7 milliards aujourd’hui, nous dépasseront les 8 milliards dès 2022, pour atteindre 10 milliards en 2050. Une population mondiale segmentée en un peu plus de 7 115 langues différentes, mais dont 45% parlent l'une des six langues de l'ONU, l'anglais, l'arabe, le chinois (mandarin), l'espagnol (castillan), le français et le russe, langues officielles de plus de la moitié des États du monde. Des langues dont les registres s'unifient par le simple fait qu'elles utilisent les mêmes technologies de communication et véhiculent la même propension à diffuser une scénarisation de notre monde de type "Indoor/outdoor Entertainment Center"....
Contradictions. Diversité sociale, économique et culturelle du monde, mais unification du monde via les technologies, les flux commerciaux et financiers, et les registres tant des comportements que du langage. Mais cloisonnement du monde, Occident, Orient, Moyen-Orient, Extrême-Orient, Afrique, en évolution parallèle, divergente ou conflictuelle, un monde est devenu plus inégalitaire, principalement au cours des deux dernières décennies de ce XXIe siècle. Instabilité de systèmes économiques mondiaux conçus pour leur efficacité, non pour une résilience devenue monnaie courante, et pourtant jamais les structures inter-étatiques ont été si nombreuses et les échanges commerciaux, humains et comportementaux si nombreux, avec une insidieuse homogénéisation du faire et du dire de l'individu terrien...
325 frontières terrestres internationales du monde, s'étendant sur quelque 280 000 km, séparent 195 états indépendants et 70 dépendances, zones de souveraineté spéciale et autres entités diverses. L'ethnicité, la culture, la race, la religion et la langue ont divisé les états en entités politiques distinctes autant que l'histoire, le terrain physique, des décisions politiques ou la conquête, ce qui a donné lieu à des frontières parfois arbitraires et imposées. ..
Mali, Soudan, Tchad, Philippines, guerre d'Afghanistan (2001), conflit israélo-libanais de 2006, guerre d'Irak (2003-2011), intervention militaire de 2011 en Libye, puis une Europe gagnée par la guerre, insurrection albanaise de 2001 en Macédoine, Guerre d'Ossétie du Sud en 2008, guerre civile en Ukraine et invasion russe (2022) ...
Les affrontements ethniques et culturels continuent d'être responsables d'une grande partie de la fragmentation territoriale et des déplacements internes des quelque 45,7 millions de personnes et des déplacements transfrontaliers d'environ 30,2 millions de réfugiés et de demandeurs d'asile dans le monde à la fin de l'année 2019. L'accès à l'eau et aux ressources minérales (en particulier les hydrocarbures), à la pêche et aux terres arables constitue une autre source de conflit ; les conflits armés opposent moins les forces armées en uniforme des États indépendants que des entités armées apatrides..
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a estimé qu'à la fin de l'année 2020, il y avait 82,4 millions de personnes déplacées de force dans le monde, dont 48 millions de personnes déplacées par les conflits, 26,4 millions de réfugiés, 4,1 millions de demandeurs d'asile et 3,9 millions de Vénézuéliens déplacés à l'étranger ; le HCR estime qu'il y a actuellement au moins 10 millions d'apatrides..
Environ 800 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, font l'objet d'un trafic transfrontalier chaque année, sans compter les millions de personnes qui font l'objet d'un trafic à l'intérieur de leur propre pays ; au moins 80 % des victimes sont des femmes et jusqu'à 50 % sont des mineurs ; 75 % de toutes les victimes font l'objet d'un trafic à des fins d'exploitation sexuelle commerciale...
Le XXIe siècle s'ouvre donc avec un évènement médiatiquement mondialisé et symbole d'un sentiment d'insécurité globale, de changement d'époque, d'une contraction du temps entre Occident et Moyen-Orient...
September 11, 2001 - Les Twin Towers étaient un symbole de la puissance américaine aux yeux du monde entier et une icône de New York, au même titre que l'Empire State Building et la statue de la Liberté. Leur destruction via les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, vécu directement à la télévision dans le monde entier, accentue un risque croissant pour la prospérité mondiale, à savoir le détournement de ressources des investissements en capital vers les programmes de lutte contre le terrorisme. Au-delà de la menace, réelle, multiforme, un nouveau manichéisme, simplificateur, s'est mis ainsi en place, il permet pour une part de masquer l'indigence de la culture politique des supposés dirigeants de notre monde, principalement occidental, pour les autres la survie du pouvoir...
La crise financière internationale de 2008-2009 entraîne la première baisse de la production mondiale depuis 1946 et place le monde devant un nouveau défi majeur : déterminer le dosage des politiques budgétaires et monétaires à suivre pour rétablir la croissance et l'emploi, tout en maîtrisant l'inflation et la dette. Les programmes de stabilisation financière et de relance qui ont débuté en 2009-2011, combinés à la baisse des recettes fiscales en 2009-2010, ont obligé la plupart des pays à enregistrer d'importants déficits budgétaires. Les Trésors publics ont émis de nouvelles dettes publiques (9 100 milliards de dollars depuis 2008) pour payer les dépenses supplémentaires. Afin de maintenir des taux d'intérêt bas, la plupart des banques centrales ont monétisé cette dette, injectant de grandes quantités d'argent dans leurs économies - entre décembre 2008 et décembre 2013, la masse monétaire mondiale a augmenté de plus de 35 %....
En 2011, Martin Gurri, ancien analyste de l'information à la CIA, observe une rupture dans le comportement du grand public vis-à-vis de l'information : c'est la fameuse années du «printemps arabe», et dans le monde entier, des informations émanant d’individus sans affiliation ou d’organisations émergentes commencent à prendre l’ascendant sur celles issues de sources plus institutionnelles. Il note une augmentation significative des échanges horizontaux diffusés en réseau et non plus imposés hiérarchiquement, ruisselant des autorités autrefois les plus respectées, comme les pouvoirs publics et les grands organes de presse (The Revolt of the Public and the Crisis of Authority in the New Millennium).
Et dans le même ordre d'idées, alors que les médias, les élites, les pouvoirs publics dénoncent "complotisme" et "populisme", deux anathèmes proférés à court d'argumentation, que les frustrations et les colères des "invisibles" se propagent désormais sur les chemins de traverse des réseaux sociaux, on peut observer, qu'après le "recul des idéologies" et du "politique" du XXe siècle, nos démocraties sont insensiblement reprises en main. Profitant d'un vide généralisé des idées ou du repli sur le soi et son image, des "techno-populismes" (Christopher J. Bickerton, Carlo Invernizzi Accetti, 2021) empruntent les voies devenues indifférentes des élections démocratiques, seuls à rechercher le pouvoir avec pour unique contrepartie de proposer, à des peuples qui se dérobent, des solutions dites "techniques" à des problèmes le plus souvent dits "sociétaux" : ils prétendent ne plus faire d’idéologie, gommer les antiques partitions de la gauche et de la droite, substituer la geste des "commémorations" à celle du dialogue et de la recherche du consensus, et prôner en fin de compte une efficacité de gestion sans contenu, sans perspective, sans véritable intelligence du monde.. Nul besoin de corps intermédiaires ou de partis politiques.
Le numérique et les réseaux sociaux traversent ainsi le corps social, constituant deux blocs qui s'excluent l'un l'autre, celui des invisibles en colère ou frustrés de ce monde inégalitaire, et celui des dominants, élite culturelle qui détient d'autant plus le pouvoir qu'elle entretient le culte des institutions politiques par commémoration ou stigmatisation médiatique, et la force de l'ordre au service de la paix sociale, une "paix armée" qui ne connaît plus la recherche de l'assentiment, de la compréhension, de la réflexion critique, du dialogue pour tout dire...
C'est en 2015 qu'une véritable "feuille de route" est dressée par et pour l'ensemble de l'humanité, avec 2030 en cible. La population active sur la planète Terre est alors estimée à 53,8% en 2015, soit sur 7,379,796,966 habitants, 3,969,592,788 personnes....
Le 2 août 2015, 193 pays, membres officiels de l’ONU ont signé après un Sommet relatif au développement durable, un programme d’action avec 17 Objectifs et 169 Cibles à atteindre d’ici 2030 pour traduire cette ambition dans la réalité. Le développement durable est la capacité d’agir consciemment et de répondre aux besoins du présent sans compromettre en aucune façon la capacité de répondre aux besoins des générations futures.
Les seize objectifs durables (Sustainable Development Goals) de l’Agenda 2030 sont les suivants: 1). Vaincre la pauvreté (836 millions de personnes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté). 2). Combattre la faim (Une personne sur neuf est sous-alimentée, le gaspillage alimentaire doit être combattu). 3). Garantir la santé et le bien-être pour tous et à tout âge (et notamment encourager le financement de la recherche et la lutte contre les maladies infectieuses). 4). Promouvoir une éducation de qualité (résoudre le problème de l’analphabétisme). 5). Garantir l'égalité des sexes (c'est-à-dire l’équité pour toutes les femmes et les filles en matière d’éducation, de soins de santé et de capacité à trouver un travail décent). 6). Promouvoir eau propre et assainissement (plus de 40 % de la population mondiale est touchée par le manque d’eau, alors que notre planète dispose de ressources en eau potable pour tous). 7). Promouvoir une énergie propre et accessible (intensifier l’utilisation des énergies renouvelables et modernes dans tous les domaines. 8). Conjuguer travail décent et croissance économique (le chômage mondial est toujours en hausse, surtout pour les jeunes, une série d’objectifs visant à stimuler une croissance économique durable cherchant à mettre en œuvre la diversification, le progrès technologique et l’innovation). 9). Conjuguer entreprise, innovation et infrastructure (l’investissement dans les infrastructures est essentiel au développement durable dans les pays en développement). 10). Réduire les inégalités (inégalité des revenus, pauvreté et exclusion sociale dans certains pays en développement sont véritablement en décalage avec le premier monde). 11). Articuler villes et communautés durables (la moitié de la population mondiale vit dans les villes, l’urbanisation est inévitable, il faut rendre nos villes plus vertes). 12). Conjuguer consommation et production responsables (arrêtez le superflu, l’eau, l’énergie et la nourriture sont des ressources primaires épuisables qui doivent donc être gérées de manière durable). 13). Lutter contre le changement climatique (combattre non seulement en rendant toutes les économies plus propres et plus durables, mais aussi par des actions quotidiennes). 14). Agir au profit de la vie sous l’eau (océans et espèces aquatiques sont essentiels à la biodiversité de la Terre, leur composition est fondamentale pour la vie sur notre planète). 15). Agir au profit de la vie sur terre (réduction de la déforestation et de la désertification). 16). Promouvoir paix, justice et institutions fortes (la corruption est un problème qui gangrène encore les institutions de nombreux pays)...
2010-2020, alors que la population mondiale augmente d'un milliard d'habitants, cette décennie débute avec deux crises mondialisées, bien que de nature très différente et centrées principalement en Occident, une pandémie, la Covid, et la guerre en Urkraine, deux crises qui emportent la planète Terre dans son ensemble et ouvrent une période d'instabilité, mais plus encore d'incompréhension et d'insécurité, deux crises vécues dans nos deux mondes, BioSphère et WebSphère, deux réalités qui désormais s'imbriquent l'une dans l'autre sans que nous sachions encore si nous maîtrisons réellement tant notre présent que notre avenir...
Quant à la Websphère, en 2017, une minute d'internet sur la planète Terre, génère 2,4 millions de recherche Google, 701389 connexions Facebook, 347222 nouveaux tweets, 150 millions d'e-mails envoyés, 2,78 millions de vidéos visionnées sur You Tube, 20,8 millions de messages WhatsApp, 38052 heures de musique sur Spotify, soit en 2020, 40 zettaoctets de données, contre 5 en 2005 ...
2020-2021 - "The world is passing the Covid-19 stress test.." - En 2018, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé fera taire l'assistance au Sommet mondial des gouvernements, estimant qu'une épidémie dévastatrice pourrait se déclarer dans n'importe quel pays à tout moment - et que le monde, celui des dirigeants, car les peuples n'ont pas accès à ces décisions, n'y serait pas préparé. Depuis 2009, il n'y avait eu que cinq déclarations d'urgence de santé publique internationale, la pandémie de grippe porcine en 2009, une épidémie de polio en 2014, l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014, l'épidémie du virus Zika en 2015 et une autre épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo en 2019.
Le 22 mars 2022, dans ce monde, le nombre de cas de Covid-19 confirmé est de 476,374,234, le nombre de morts, 6,108,976, et le nombre de doses de vaccinations administrées, de 10,925,055,390. - Au début de 2020, nous verrons la planète entière affronter la pire pandémie du siècle, une maladie respiratoire qui nous infecte par le nez et par la gorge, et qui peut engendrer une réaction inflammatoire intense, avec des atteintes pulmonaires épithéliales sévères et un tableau de coagulopathie intravasculaire pulmonaire. Et tandis que la COVID-19 (SARS-CoV-2), passée la stupeur, les hésitations, les atermoiements, se propageait par vagues successives, au gré des stratégies du grand renferment, puis au fil de ses mutations et la mise en oeuvre de la vaccination, l'économie et le commerce des marchandises ont chuté à un rythme record. La forte baisse des voyages (au cours des quatre premiers mois de l'année, le trafic mondial a diminué de 60 %, selon Eurocontrol) et des transports a entraîné un déclin encore plus marqué du commerce des services. La crise a également touché les flux de capitaux et, bien entendu, les populations. Un seul flux sera épargné, le flux numérique d’information et de relations sociales qui va s'accroître tant redoubleront les interactions entre individus via les petits écrans de toute nature...
"La pandémie de COVID-19 représente un bouleversement sans précédent de l'économie mondiale et du commerce mondial, la production et la consommation étant réduits dans le monde entier" (The COVID-19 pandemic represents an unprecedented disruption to the global economy and world trade, as production and consumption are scaled back across the globe)...
Deux années plus tard, 2022, que constatons-nous?
Que la fameuse mondialisation, malgré l'extrême et apparente pression qu'elle a subi, est toujours présente et son efficacité réelle. Malgré de forts vents contraires dans la géopolitique et le commerce mondial, le système global a fait preuve d’une résilience surprenante. La pandémie de COVID-19 a mis les flux de personnes en pause, mais le commerce, les capitaux et les flux d’information ont contribué à garder la planète entière connectée, alimentée et structurée en permanence...
Enfin, il est sujet pour lequel s'impose un certain recul historique, l'attitude et les stratégies mises en oeuvre par des dirigeants politiques qui, au moins dans la partie occidentale de notre monde, se sont repliés en deçà de leurs frontières et ont instauré pour un temps des "états d'exception" et des mesures sanitaires souvent attentatoires à nos libertés politiques. La notion de "distanciation sociale" (social distancing measures) s'est imposée dans le monde entier, un désir de confinement (lockdown) insoupçonné s'est installé débouchant sur une dissonance cognitive généralisée, et le quoiqu'il en coûte, plus généralisé qu'on ne pense à l'ensemble de l'union européenne, a laissé paraître toute la magique incertitude d'un endettement subitement sans limite...
Et nous sommes entrés, sans toujours en être conscient, submergés par le flux continu des seuls instruments de communication et de pseudo-connaissances à notre disposition, médias temps-réel quasi-officiels et réseaux sociaux, dans une logique d'univocité sociale et politique et de manipulation permanente qui interroge : ce temps marquera-t-il une nouvelle réflexion sur l'état de nos démocraties...
En fond de cette bien troublante humanité, l'avenir de notre planète Terre, la geste médiatique a désormais mis en scène deux points de projection, 2030 et 2050...
2030? La température mondiale n'a cessé de grimper au cours de la décennie. En décembre 2009, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé que les années 2000 pourraient avoir été la décennie la plus chaude depuis le début des relevés en 1850, quatre des cinq années les plus chaudes depuis 1850 ayant eu lieu au cours de cette décennie. Les conclusions de l'OMM ont ensuite été reprises par la NASA et la NOAA. En fait depuis 1980, à peu près tout ce que nous comprenons à l’heure actuelle du réchauffement climatique avait été analysé et publié, et les spécialistes n'en étaient plus à se quereller sur l'établissement des faits qu'à travailler et à en affiner les conséquences. Nous étions donc, a priori sur le point de sauver notre planète, il y a déjà 40 ans. Et pourtant rien n'a été encore fait et la scène médiatique joue à se faire peur en mettant en scène catastrophes et prévisions apocalyptiques ...
2050? Les Nations Unies prévoient en hypothèse moyenne 8,909 milliards d'habitants en 2050, baisse de la fécondité dans certaines régions du monde, hausse de la mortalité dans d'autres, dans les deux cas, c'est un changement de paradigme, l'humanité semble devoir atteindre une limite quasiment biologique de sa survie, le désir de reproduction et l’espérance de vie sont les principaux marqueurs de cette frontière. Mais si la fin de la croissance démographique mondiale est probablement en vue, ce sont principalement les pays les plus pauvres qui auront la charge d’accueillir les 4 ou 5 milliards d’hommes supplémentaires. En 2050, l’Afrique comptera 2,4 milliards d’habitants, soit un quart de la population mondiale, dont 1 milliard aura moins de 18 ans....