PAYSAGES - EUROPE DE SUD, Southern Europe

L’Europe du Sud fut le berceau de civilisations majeures, la civilisation grecque antique, l'Empire romain, la Reconquista, la Renaissance, toutes ont structuré la civilisation européenne, bénéficiant de cette mer Méditerranée qui donne à cette région sa lumière, sa culture, son axe commercial, son agriculture et un tourisme de masse, tout à la fois moteur économique et fléau social. Autant de particularités qui donnent à cette région une résonnance très différente des autres pays européens qui composent ce continent ...

- Pays : Espagne (47M), Italie (59M), Portugal (10M), Grèce (10M5), Chypre (1M2), Malte (0M5). La Sicile et la Sardaigne, régions autonomes de l’Italie, sont  souvent abordées indépendamment. Quant aux Balkans méridionaux (l'Albanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, et la Bulgarie), ils  peuvent parfois être inclus dans une définition plus large de l’Europe du Sud...

- Langues : Espagnol (castillan), Catalan, Galicien, Basque Portugais, Italien, Grec moderne, et l'Anglais comme seconde langue commune.

- Villes : Madrid (6M8), Barcelone (5M6), Valence (1M7, Séville (1M4), Saragosse (0M7), Lisbonne (2M9), Porto (1M7), Rome (4M3), Milan (3M3), Naples (3M1), Turin (1M8), Palermo (1M2), Athènes (3M3), Thessalonique (1M1) ... 

L'Europe du Sud, centre du Vieux Monde, est méditerranéenne ...

La Méditerranée, située entre trois continents (l’Europe au nord, l’Afrique au sud et l’Asie à l’est, reliée à l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar, à la mer Rouge par le canal de Suez, à la mer Noire par le détroit du Bosphore et les Dardanelles. Elle s'allonge du détroit de Gibraltar au fond de la mer d'Azov sur 3800 km (et davantage si l'on considère la mer Rouge et le golfe Persique). Elle est longue, mais peu large (740 kilomètres entre Alger et Marseille, 600 entre Athènes et l'Afrique, mais elle est profonde (on y trouve des fonds de plus de 4000m). Très ensoleillée, son évaporation est supérieure aux nombreuses eaux qu'elle absorbe. Elle couvre environ 3 millions de km2 et peut être divisée entre un bassin occidental et un bassin oriental, le plus stratégique, avec au centre l'île de Malte. La Méditerranée est découpée en mers très différentes, la mer Tyrrhénienne, l'Adriatique, la mer Egée, la mer Noire, une annexe. Le climat méditerranéen est quant à lui la résultante du contact entre l'immense Sahara, qui domine au sud, et les pluies venues de l'ouest...

La Méditerranée, au XXIe siècle, incarne à la fois les promesses et les contradictions d’un monde globalisé, entre tensions et espoirs ...

L'Antiquité méditerranéenne a posé les bases de l'imaginaire littéraire européen. L’Iliade et l’Odyssée (Homère) ont ancré la Méditerranée comme espace d'aventures, de dangers et de quête initiatique, une mer-force sublime et imprévisible : sur les bords du Sahara, l'île tunisienne de Djerba évoque les souvenirs d'Ulysse. Dans" L'Énéide" (Virgile) , la Méditerranée est le théâtre du voyage d'Énée, un espace de transition entre la chute de Troie et la fondation de Rome, et qui symbolise l’idée de destinée et d’héritage culturel. Avec "Les Métamorphoses", Ovide transforme la Méditerranée en un paysage mythologique où dieux, hommes et la nature interagissent de manière poétique.

Au Moyen Âge, la Méditerranée devient lieu de croisades, de commerce et de dialogue entre cultures chrétienne, musulmane et juive, nourrissant une littérature empreinte de mysticisme et d’exotisme. Le voyage spirituel de Dante (La Divine Comédie) est profondément influencé par la géographie et la cosmologie méditerranéennes, notamment l’idée d’un monde centré autour de Jérusalem et de la mer. 

Pendant la Renaissance, la Méditerranée est célébrée pour son héritage antique et sa lumière, qui inspirent une vision optimiste de l’humanité, puis théâtre de passions humaines, de commerce et de tensions entre civilisations... 

Au XIXe siècle, la Méditerranée inspire un élan romantique, exaltant sa beauté, sa lumière et son mystère. Dans son "Itinéraire de Paris à Jérusalem", Chateaubriand décrit la Méditerranée comme une terre de spiritualité et d’émerveillement, Lord Byron associe la Méditerranée à la liberté et à la lutte pour l’indépendance, notamment en Grèce (Childe Harold’s Pilgrimage). Il célèbre ses paysages sublimes, empreints de mélancolie. Goethe, dans "Les Années de voyage de Wilhelm Meister",  voit la Méditerranée comme une source de transformation personnelle et d’éveil esthétique...

Mais au XIXe siècle, les choses changent, la Méditerranée devient un enjeu majeur des rivalités entre puissances européennes, notamment la France, le Royaume-Uni, l’Italie et plus tard l’Allemagne.L’Algérie est colonisée par la France dès 1830, suivie par la Tunisie (1881), le Maroc (1912) et la Libye par l’Italie (1911) : les entreprises coloniales imposent des modèles européens de modernité aux sociétés locales, provoquant des résistances culturelles et politiques. La construction du Canal de Suez (1869) intensifie la militarisation et l’exploitation économique de la Méditerranée, en transformant la région en un carrefour pour les routes commerciales mondiales. 

La Méditerranée, jadis carrefour de rencontre entre cultures et des religions différentes (chrétienne, musulmane, juive), une diversité qui jadis a historiquement favorisé les échanges, devient source de tensions à l’époque moderne, espace de confrontation idéologique entre modernisation coloniale et préservation des traditions sur fond d'inégalités économiques. 

La Méditerranée devient un espace de migrations intenses, les travailleurs du Maghreb et de la Méditerranée orientale se déplacent vers les pays industrialisés d’Europe (France, Italie, Espagne) en quête d’opportunités économiques, alors que dans le même temps communautés juives et arméniennes vont fuir les pogroms ou les génocides ...

En l'espace de deux guerres mondiales , la Méditerranée est devenu un théâtre stratégique majeur, et après la Seconde Guerre mondiale, la création d’Israël en 1948 fait de celle-ci un lieu de fracture entre mondes arabe et occidental. Les luttes pour l’indépendance (Algérie, Tunisie, Maroc) vont de même refléter cette tension entre modernité politique (libération nationale, socialisme) et attachement renouvelés aux identités traditionnelles ...

En ce XXIe siècle, les confrontations autour du bassin méditerranéen ne sont plus que politiques, économiques, religieuses ou culturelles. Artère toujours essentielle du commerce mondial, reliant l’Europe, l’Afrique et l’Asie, la Méditerranée est devenue le théâtre de conflits régionaux constants et persistants, notamment en Syrie, en Libye et au Proche-Orient: elle est aussi l'une des routes migratoires les plus empruntées au monde, frappée périodiquement par des tragédies humanitaires. Enfin, elle est devenue non seulement l'une des mers les plus polluées au monde et les plus directement affectées par les évolutions climatiques de la planète, mais le tourisme (30% du tourisme mondial), essentiel à de nombreux pays qui la bordent, exerce une pression qui n'est plus sans conséquences sur la survie des écosystèmes locaux ...

Si l'Europe dans son ensemble est la plus grande destination touristique mondiale en termes de flux internationaux (50% de tous les flux touristiques internationaux (OMT), 585 millions de touristes internationaux en 2022, ce qui la place très loin devant d'autres régions comme l'Asie-Pacifique ou les Amériques, l'Europe du Sud et méditerranéenne (incluant des pays comme l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal et une partie de la France) attire en tout plus de 250 millions de visiteurs internationaux chaque année, avec une forte concentration sur les côtes méditerranéennes et les grandes villes historiques (40% des touristes internationaux en Europe). Le Tourisme balnéaire représenterait environ 60-70% des flux touristiques dans l’ensemble de l’Europe du Sud, avec des régions comme la Côte d’Azur, la Costa del Sol, et les îles grecques: le Tourisme culturel, environ 20-30%, concentré dans les grandes villes historiques (Rome, Athènes, Lisbonne, Séville, Dubrovnik), et le Tourisme nature et aventure, environ 10-15%, montagnes, parcs nationaux, et sites ruraux...  

Par pays, plusieurs nations d’Europe du Sud figurent régulièrement parmi les 10 pays les plus visités au monde ...

La FRANCE (incluant la Côte d’Azur, souvent considérée dans l’Europe du Sud), 90 millions de touristes internationaux en 2019, la destination numéro 1 mondiale....

Les principales régions touristiques concernées sont la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Languedoc-Roussillon, pour des touristes principalement Allemands, Britanniques, Italiens, et Américains. La France dans son ensemble bénéficie de 90 millions de touristes internationaux chaque année.

La répartition des flux touristiques en France serait la suivante : 50% en Tourisme balnéaire (La Côte d’Azur, Nice, Cannes, Saint-Tropez); 30% en Tourisme culturel et urbain (Marseille, Avignon, Aix-en-Provence) et 20% en Tourisme rural et nature (Les gorges du Verdon, le Luberon, et la Camargue) .. 

L'Espagne, environ 83 millions de touristes internationaux  (2024), deuxième ou troisième destination mondiale...

Les principales régions touristiques seraient la Catalogne, les Îles Baléares, et l'Andalousie, les touristes principalement Britanniques (16M5), Allemands (10M7), Français (11M5), , et visiteurs intra-espagnols, l'ensemble contribuant à environ 12% du PIB espagnol. Les principaux sites : Barcelone, la Sagrada Família, le parc Güell et les œuvres de Gaudí, environ 32 millions de visiteurs par an (dont 12 millions internationaux). - Madrid, le musée du Prado, Palais royal, parc du Retiro, environ 10 millions de touristes internationaux par an. - Andalousie, Séville (Cathédrale et Alcázar, 4,5 millions de visiteurs), Grenade (L'Alhambra attire environ 2,8 millions de visiteurs chaque année), Cordoue (la Mezquita, un joyau de l’architecture islamique). - Les îles Baléares et Canaries (Majorque, Ibiza, Ténérife, et Gran Canaria accueillent ensemble environ 25 millions de touristes chaque année)...

La répartition des flux touristiques en Espagne serait la suivante : 65% en Tourisme balnéaire (Les îles Baléares, les îles Canaries, et les plages de la Costa del Sol et de la Costa Brava attirent la majorité des touristes), 25% en Tourisme urbain et culturel (Barcelone, Madrid, Séville, Valence et Grenade) et 10% en Tourisme rural et nature (les Pyrénées, les parcs nationaux (Doñana, Picos de Europa), et les régions viticoles comme La Rioja) ...

L'Italie,  environ 64 millions de touristes internationaux par an, l’un des pays les plus visités au monde ...

Les principales régions touristiques seraient la Vénétie (Venise), le Latium (Rome) et la Lombardie (Milan), les touristes principalement Allemands, Américains, Britanniques, Français, Chinois, et l'ensemble représentant environ 13% du PIB italien...

Les principaux sites : Rome (Colisée, Forum romain, Vatican (Basilique Saint-Pierre, Chapelle Sixtine), la capitale accueille environ 25 à 30 millions de touristes par an). - Florence (Centre de la Renaissance avec la Galerie des Offices et le Duomo, environ 16 millions de visiteurs annuels). - Venise (Canal Grande, place Saint-Marc, palais des Doges, environ 25 millions de touristes par an). - Naples et Pompéi (Pompéi et Herculanum, sites archéologiques majeurs, attirent environ 4 millions de visiteurs par an). - Naples, avec le Vésuve et la côte amalfitaine, est une destination croissante. - Milan (centre de la mode et du design, la cathédrale de Milan et La Cène de Léonard de Vinci, environ 10 millions de visiteurs annuels) ...

La répartition des flux touristiques en Italie serait la suivante : 50% villes d'art (Rome, Florence, Venise, Milan, et Naples),  30% en Tourisme balnéaire (la côte amalfitaine, les îles (Sicile, Sardaigne, Capri), les plages de Toscane ou de Ligurie qui attirent des millions de visiteurs), 10-15% en Tourisme rural et nature (les collines de Toscane, les Dolomites, et les lacs du Nord (Lac de Côme, Lac de Garde), et 5-10% en Tourisme gastronomique (Toscane, Émilie-Romagne, et Piémont sont des hauts lieux pour le vin et la cuisine).

Le Portugal, environ 27 millions de touristes internationaux, en croissance constante ...

Les principales régions touristiques sont Algarve, Lisbonne, Porto, les touristes principalement Britanniques, Espagnols, Français, et Allemands, l'ensemble contribuant à environ 15% du PIB portugais.

Les principaux sites : Lisbonne - Belém, monastère des Hiéronymites, château de São Jorge, environ 5 millions de touristes internationaux chaque année. - Porto, vins de Porto, Ribeira, pont Dom-Luís, environ 3 millions de visiteurs par an. - Sintra, et son Palais de Pena et Quinta da Regaleira, attirant plus de 2 millions de touristes par an. - Les îles portugaises (Madère, Açores), des destinations de nature, avec environ 1,4 million de touristes pour Madère...

La répartition des flux touristiques au Portugal serait la suivante : 35% en Tourisme urbain et culturel (Lisbonne, Porto et Sintra sont les principales destinations), 45% en Tourisme balnéaire (la région de l’Algarve, la côte de Lisbonne, et les plages du Nord) et 20% en Tourisme nature et aventure (Les îles de Madère et des Açores, ainsi que les réserves naturelles)...

La Grèce, environ 34 millions de visiteurs internationaux, un leader régional ...

Les principales régions touristiques sont Les Cyclades, Athènes, Crète, les touristes principalement Allemands, Britanniques, Français, et Américains, pour un ensemble contribuant à environ 20% du PIB grec.

Les principaux sites : Athènes (l'Acropole et le Parthénon accueillent environ 6 millions de visiteurs chaque année), le musée national d'archéologie et le quartier de Plaka - Les îles grecques (Santorin, Mykonos, Crète) - Santorin, une destination emblématique, attirant environ 2 millions de visiteurs par an - Mykonos, bien connue pour sa vie nocturne. - La Crète  et ses sites historiques comme Knossos et ses plages de rêve. - Delphes et Olympie, des sites archéologiques majeurs inscrits à l’UNESCO. - Les Météores, des monastères perchés sur des rochers spectaculaires qui attirent chaque année près de 2 millions de visiteurs.

 La répartition des flux touristiques en Grèce serait la suivante : 70% en Tourisme balnéaire et insulaire (les îles grecques comme Santorin, Mykonos, Crète, et Rhodes dominent largement), 20% en Tourisme culturel (Athènes (Acropole), Delphes, et Olympie attirent les amateurs d'histoire), e 10% en Tourisme nature et aventure (Les Météores, le mont Olympe, les gorges de Samaria) ...